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Toyota Tundra: cette fois, la puissance est au rendez-vous

Par Jacques Duval

Même Toyota admet s'être joliment plantée avec le T100 qui se voulait le meilleur des deux mondes. En effet, ne voulant pas affronter les Américains à leur propre jeu, Toyota avait concocté une camionnette possédant les dimensions d'une intermédiaire tout offrant une capacité de chargement similaire à celle des gros camions. Malheureusement, la puissance n'était pas suffisante. Ajoutez à l'équation une silhouette plutôt moche, un prix élevé et une cabine aux dimensions relativement modestes pour avoir tous les ingrédients d'un échec.

Cette fois, Toyota jette les gants pour de vrai et s'attaque de plein front aux camionnettes pleine grandeur proposés par GM, Dodge et Ford. Et pour s'assurer d'avoir tous les éléments nécessaires, le numéro un japonais a placé un moteur V8 dans son arsenal. De plus, on a tenté de donner à la silhouette une présentation plus dynamique.

Comme c'est de mise de nos jours, le Tundra propose une version à cabine allongée dotée de deux petites portes à l'arrière.

Mais avant de passer aux détails, examinons donc cette nouvelle camionnette dans son ensemble.

Une illusion d'optique ?
Lors du dévoilement officiel du Tundra lors du Salon de l'auto de Detroit en janvier dernier, j'avais de la difficulté à croire que cette camionnette d'allure plutôt modeste voulait en découdre avec les gros canons de la catégorie. En effet, le Tundra me semblait davantage en mesure d'inquiéter un Dodge Dakota qu'un Ford F-150 ou un Chevrolet Silverado. Pourtant, il ne faut pas se fier à ses impressions visuelles. Du moins en ce qui concerne la version à cabine régulière. En effet, le Toyota possède l'empattement le plus long de la catégorie et sa longueur hors tout est sans rivale. Par contre, toutes ses concurrentes sont plus larges et plus hautes, ce qui explique pourquoi le Tundra paraît si petit en comparaison.

Lorsque vient le temps de comparer la version à cabine allongée à ses concurrentes, il ne s'agit certainement pas d'une illusion d'optique. Le camion Toyota doit concéder 34 cm au Dodge Ram en empattement, 27 cm au Ford F-150 et 38 cm au Chevrolet Silverado. Et cette même différence se retrouve au chapitre de la longueur. Bien entendu, comme la version à cabine régulière, le Tundra s'incline face à tous ses compétiteurs côté largeur et hauteur. Pas surprenant alors que la cabine soit plus modeste et les places arrière beaucoup moins confortables que sur un Silverado, le champion en la matière.

Comme il faut s'y attendre sur tout véhicule Toyota, la finition est impeccable et la qualité des matériaux sans égale. Toutefois, même si le tableau de bord est bien dégagé et doté de commandes faciles d'accès, la présentation est moyenne tout au plus. Soulignons au passage que les fumeurs n'apprécieront certainement pas le minuscule cendrier doté par surcroît d'un couvercle de protection qui en obstrue partiellement l'orifice.

Toujours du côté de la cabine allongé, il faut déplorer le fait que les sièges avant ne soient pas munis de ceintures de sécurité intégrées. Le fait qu'elles soient ancrées au plafond est loin de faciliter l'accès aux places arrière. Une fois assis, on remaque une banquette moins spacieuse que la moyenne et dotée d'un dossier dont l'angle trop vertical force ses occupants à adopter une posture vraiment inconfortable.

Quel moteur !
Une chose est certaine, le Tundra est une camionnette qui n'a aucun complexe à avoir au chapitre de la motorisation. Non seulement le moteur V8 4,7 litres de 245 chevaux est le seul V8 à double arbres à cames en tête offert sur un camion de cette catégorie, mais il est d'une douceur impressionnante. Sa conception moderne avec son accélérateur électronique et son allumage par bobine directe ne sont que deux exemples. Mieux encore, ce moteur permet d'obtenir des bonnes accélérations puisque Toyota promet des temps d'accélération inférieurs à 8 secondes sur la version deux roues motrices. Et il faut ajouter que la boîte automatique à quatre rapports est d'une grande douceur.

Quant au moteur V6, ses 190 chevaux ne sont pas à dédaigner, mais il est certain que c'est le V8 qui sera le plus en demande.

Dans l'ensemble, c'est le caractère civilisé de cette camionnette qui prévaut dans toutes les facettes de mon évaluation. La cabine est silencieuse, les moteurs sont exemplaires et la suspension accomplit de la très bonne besogne en atténuant les secousses et en filtrant fort bien les vibrations de la route. Il faut souligner que les ingénieurs de Toyota ont mis au point un châssis très rigide qui permet de donner un peu plus de débattement à la suspension afin d'obtenir un confort plus relevé.

Même une randonnée sur des chemins secondaires en gravier n'a pas permis de prendre le Tundra en défaut côté tenue de route et confort. De plus, la direction à crémaillère améliore la précision dans les virages et élimine pratiquement tout louvoiement en ligne droite.

Quant au système 4x4 à temps partiel, il s'engage aisément en appuyant sur un bouton monté sur le tableau de bord. De plus, le Tundra offre l'une des gardes au sol les plus généreuses de la catégorie.

Malgré toutes ces qualités, je ne suis pas certain que les vrais amateurs de camion vont craquer pour le Tundra. Si Toyota avait produit un modèle se rapprochant davantage de son prototype T-150 dévoilé l'an dernier, il est certain que la présentation plus macho de ce prototype aurait attiré les purs et durs. La silhouette plutôt timide du Tundra ne soulèvera pas les passions.

De plus, je me demande pourquoi on a limité les dimensions de la cabine alors que la tendance veut des places arrière de plus en plus généreuses et confortables.

Cette nouvelle camionnette de Toyota fait tout ce qu'une automobile peut faire, mais ne fait pas nécessairement tout ce qu'un camion est en mesure de faire. Ce caractère plus raffiné plaira essentiellement à ceux et celles qui veulent un camion pour leurs déplacements personnels et une utilisation commerciale occasionnelle. Par contre, pour les travaux plus lourds, il n'est pas certain que le Tundra soit un choix bien populaire.

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