Le X5 de BMW : un hybride qui ne règle rien

Par Jacques Duval

Même si je trouve que ce type de véhicule ne mérite pas l'engouement qu'il génère présentement, la popularité des utilitaires sports ne cesse de croître. Pire encore, le public en redemande. Et les différents sondages effectués auprès des automobilistes prévoient que cette tendance devrait se poursuivre à mon grand découragement. Il faut préciser que je n'ai rien contre les véhicules utilitaires sport en tant que tel. Je déplore cependant qu'un grand nombre de personnes les achètent sans en avoir nécessairement besoin. C'est un outil de travail qui devrait demeurer ce qu'il est et non pas un jouet pour les machos citadins.

Heureusement, il semble que le bon sens est en train de prévaloir, du moins chez certains manufacturiers. C'est ainsi que plusieurs compagnies sont convaincues que la voix de la sagesse réside dans des modèles hybrides combinant les qualités et les vertus des berlines et des utilitaires sports sans pour autant en conserver les irritants. Subaru a connu du succès avec ses modèles Outback de même que Volvo avec les X-Country. Et il ne faut pas oublier le Lexus RX300 dont l'équilibre est très intéressant. .

La compagnie BMW abonde dans le même sens et ses ingénieurs ont concocté un hybride qui nous promet d'avoir le même comportement routier qu'une berline de la Série 7 sur l'autoroute et l'agilité d'une chèvre de montagne en conduite hors route. La lettre "X" signifie qu'il s'agit d'un véhicule à traction intégrale tandis que le chiffre "5" souligne les affinités de cette version avec les autres modèles de la Série 5, notamment la familiale Touring qui fait ses débuts cette année sur notre marché.

Par contre, il serait faux de conclure qu'on s'est contenté de modifier légèrement une version familiale de la Série 5. Cette nouvelle venue bénéficie d'une plate-forme exclusive qui est spécialement renforcée afin de supporter les pires traitements. Ses dimensions sont pour le moins intrigantes puisque ce véhicule est plus court qu'une familiale Touring de la Série 5, mais plus large qu'une 740i. Quant à la carrosserie, son pavillon élevé permet de transporter des bagages encombrants tandis que ses formes un peu plus agressives ont pour but se souligner la vocation extra routière de la X5. De plus, la garde au sol plus élevée et un système de traction intégrale intelligent permettant d'optimiser la traction sont d'autres attributs reliés à la conduite hors piste. Sur une note moins positive, on se retrouve au volant d'un véhicule pesant plus de deux tonnes et dont les dimensions sont plus imposantes que celles de plusieurs utilitaires sport.

Comme il faut s'y attendre sur toute voiture BMW, la cabine est confortable et luxueuse en plus de protéger les occupants par le biais de multiples coussins de sécurité. Ces derniers sont au nombre de 10! Vous avez bien lu. Il y en a quatre à l'avant, deux frontaux et deux latéraux. Puis, de chaque coté du pavillon du toit, on retrouve deux coussins longitudinaux destinés à protéger la tête en cas d'impact. Les occupants des places arrière sont protégés par deux coussins latéraux, un de chaque côté, et deux pour la tête.

Le moteur est le V8 de 4,4 litres d'une puissance de 286 chevaux à 5400 tours-minutes. Il est relié à une boîte automatique à cinq rapports de type <Steptronic> qui est l'une des meilleures de sa catégorie.

À prime abord, ce BMW toutes activités est une solution équilibrée et fort élégante qui devrait permettre de faire la vie dure aux utilitaires sport purs et durs qui sont rarement utilisées en conduite hors route par la majorité des acheteurs et qui sont peu gratifiants sur la route.

Voilà pour la théorie, mais en pratique je dois avouer que la X5, de conception germanique, mais il est assemblé à l'usine nord-américaine de BMW à Spartanburg en Caroline du Sud, m'a laissé sur son appétit. Ses dimensions plutôt généreuses et une position de conduite élevée viennent gommer une partie des sensations de conduite sportive que devait me procurer cet hybride.

En conduite hors route, se système de contrôle de traction couplé à celui visant à restaurer la stabilité latérale permet d'affronter des chemins secondaires boueux et cahoteux. S'il faut descendre une côte abrupte, le HDC ­ Hill Descent Control ­ est un frein électronique qui restreint la limite de descente à moins de 5 km/h. Malgré tout ces gadgets, je ne suis pas certain que ce gros costaud soit capable d'affronter des conditions extrêmes. Certainement pas avec les pneus montés sur les véhicules d'essais. Il n'étaient rien d'autres que des quatre saisons glorifiés.

Avec un prix de base d'un peu moins de 70 000 dollars, le BMW X5 n'est pas à la portée de toutes les bourses. Si l'exécution est bonne, si la qualité de la finition est à l'égale de la réputation de la marque, je m'interroge sur le bien fondé d'un véhicule de ce prix qui ne brille ni sur la route, ni sur les sentiers. Je suis resté sur mon appétit. À mon avis, une version un peu plus étoffée du Touring 540 révisés à la mode des Lexus RX300 et Volvo X-Country aurait été une approche plus astucieuse. Cette fois, c'est l'influence des acheteurs américains qui a prévalu.

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