Le temps des moqueries est révolu

Par Jacques Duval



 

Il n’y a pas si longtemps, la simple mention du mot «Hyundai» était accompagnée d’un certain sarcasme et d’un sourire en coin. Or, les temps ont changé et bien mal venu celui qui oserait se moquer des dernières créations du constructeur sud-coréen. En effet, les Sonata, Elantra et Accent sont parmi les meilleures voitures de leur catégorie respective. Du côté des véhicules utilitaires, Hyundai n’est pas en reste avec le Tucson qui peut en découdre avec n’importe quel modèle compact japonais ou américain. Au cours des dernières années, seul le vénérable Santa Fe n’a pas bénéficié d’une transformation complète. Certes, il avait profité de retouches ici et là, mais rien de révolutionnaire et il commençait à trainer de la patte face à des rivaux mieux aboutis. Pour remettre le Santa Fe sur les rails, Hyundai présente une mouture entièrement remaniée en 2013, et ce, tant au niveau du style, de la mécanique que de l’aménagement intérieur.

Le Santa Fe est l’un des modèles les plus emblématiques de Hyundai. Depuis son lancement en 2000, il a contribué à bâtir la bonne réputation de la marque sud-coréenne en matière de rapport qualité/prix. D’ailleurs, le succès planétaire du Santa Fe ne se dément pas comme en fait foi ses ventes accumulées qui dépassent les 2,5 millions d’unités à travers le monde.

D'une pierre deux coups
Comme le Veracruz disparaît du catalogue 2013 de Hyundai, cette troisième génération de Santa Fe a le double mandat de remplacer à la fois l’ancien Santa Fe et le Veracruz. Pour ce faire, il existe deux modèles : le Santa Fe Sport et le Santa Fe. Le premier repose sur un châssis régulier pouvant accueillir 5 personnes tandis que le second est assemblé sur un châssis allongé de 10 cm afin d’y boulonner une troisième rangée de sièges. En offrant ces deux configurations, le nouveau Santa Fe joue sur deux tableaux : le modèle régulier rivalise avec les Ford Edge, GMC Terrain et Kia Sorento de ce monde alors que le modèle allongé se compare, notamment, aux Toyota Highlander et Mazda CX–9.

Atmosphérique ou turbocompressé
Trois motorisations sont au menu. D’une part le Santa Fe Sport propose le choix entre deux moteurs L4 à injection directe. Le premier, d’une cylindrée de 2,4 l, développe une puissance de 190 chevaux et un couple de 181 lb pi; le second de 2,0 l avec turbocompresseur génère 264 chevaux et 269 lb pi de couple. Les deux moteurs s’abreuvent en essence régulière. D’autre part, un nouveau V6 de 3,3 l à injection directe de 294 chevaux et 252 lb pi de couple est offert dans le Santa Fe allongé. Toutes les motorisations sont couplées à une boîte automatique à 6 rapports. Pour faciliter les séances intensives de remorquages, un refroidisseur de transmission est de série avec le moteur turbo et le V6. À ce propos, la capacité de remorquage du moteur de 2,4 l est de 909 kg alors que celle des 2,0 l turbo et V6 s’élève à 1588 kg. Par ailleurs, la venue de ces nouvelles motorisations plus modernes employant l’injection directe de carburant a pour effet de réduire la consommation.

Le choix de trois motorisations et de deux longueurs de châssis conjugué à l’option d’un rouage à 2 ou 4 roues motrices multiplient les configurations du Santa Fe. Même si Hyundai le présente comme un multisegment accompli, il ne faut pas croire qu’il possède les aptitudes d’un vrai tout-terrain. À l’instar des générations précédentes, le Santa Fe s’avère plus à l’aise à circuler sur les grands boulevards enneigés et glacés que dans les sentiers boueux et crevassés. Certes, le rouage intégral Dynamax développée par l’équipementier canadien Magna a amélioré le comportement routier du Santa Fe grâce à son système de contrôle actif qui fait varier la puissance dirigée vers la roue intérieure arrière lors d’un virage. Ce qui améliore la stabilité du véhicule et contribue à diminuer les risques de sous-virage et de survirage sur chaussée glissante. Toutefois, ce mécanisme aura peu d’utilité en terrain accidenté et il faudra résister à la tentation de vouloir s’aventurer dans les traces d’un Jeep Grand Cherokee. Le sous-bassement du Santa Fe n’est pas conçu pour résister aux passages des ornières et des bosses alors que les principaux organes mécaniques sont vulnérables aux chocs.


Sur la route
Ce premier contact avec le Santa Fe Sport m’a convaincu que la nouvelle plate-forme du Santa Fe était bien née. La direction électrique et les suspensions filtrent avec finesse les imperfections de la chaussée. Même s’il coûte plus cher à l’achat et en carburant, le 2,0 l turbo s’avère le moteur le mieux adapté à la personnalité du nouveau Santa Fe. Le 2,4 l fait le boulot mais il lui manque un peu de pep à bas régime.

Un look réussi
La silhouette du Santa Fe est plus dynamique et plus homogène qu’auparavant. Son habitacle est accueillant et convivial, surtout que la présentation se veut plus flatteuse que par le passé. Bref, le Santa Fe n’a rien à envier à la concurrence.

En conclusion
Quand je fouille dans mes souvenirs, je n’en reviens tout simplement pas du cheminement accompli par Hyundai depuis l’introduction de la Pony en 1983. À ce rythme, on peut penser que le constructeur sud-coréen pourrait surpasser GM et Toyota d’ici 10 ou 15 ans! Disons que je ne parierais pas un vieux cinq piastres contre une telle éventualité...


Fiche Technique Hyundai Santa Fe Sport
Type: multisegment
Moteur: V6 - 3,5 l - 24 soupapes
Puissance: 273 hp @ 6200 tr/min - 251 pi.lb @ 5000 tr/min
Transmission: automatique à six rapports
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av indépendante / arr indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 7,0 s
 
  Hyundai Santa Fe Sport

Kia Sorento

GMC Terrain

Empattement: 270 cm 270 cm 286 cm
Longueur: 489 cm 467 cm 477 cm
Largeur: 188 cm 188 cm 184 cm
Hauteur: 169 cm 171 cm 168 cm
Poids: 1752 kg 1837 kg 1779 kg
Puissance: 264 hp 276 hp 301 hp
Pneus: 235/65R17 235/60R18 225/60R17
Réservoir: 66 l 68 l 79 l
Capacité de remorquage: 1588 kg 1588 kg 1588 kg


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