Non, les VUS de prestige ne sont pas morts! Par Jacques Duval
Alors que l’on croyait les lots des Cadillac Escalade et Lincoln Navigator déjà réservés dans un cimetière de Détroit, voilà que Nissan par l’entremise de sa division Infiniti redonne un second souffle à la catégorie des VUS grand format de luxe en présentant un nouveau QX56 pétant de santé! Entièrement redessiné et profitant d’un groupe motopropulseur modernisé, le QX56 laisse supposer que GM et Ford devront revigorer les Escalade et Navigator. En effet, il n’y a pas qu’Infiniti qui revient en force puisque la gamme Lexus de Toyota est solidement campée avec ses modèles GX460 et LX570. Certes, les ventes ne sont pas mirobolantes en sol nord-américain. Cependant, il semble que le QX56 et ses congénères soient populaires sur les marchés luxuriants de l’Asie, de l’Amérique du Sud et du Moyen-Orient où l’essence se vend à une fraction du prix d’ici. Qui plus est, il faut savoir que le volume des ventes n’est pas une priorité absolue dans cette catégorie puisque les marges de profit sont parmi les plus titanesques de l’industrie. Mais l’arrivée du QX56 laisse perplexe quant à l’avenir du Nissan Armada. Compte tenu du nombre de points de vente arborant la bannière Nissan versus ceux d’Infiniti, il aurait été logique que ce soit l’Armada qui profite en premier de cette cure de jouvence. Par contre, on peut en déduire selon la stratégie de Nissan que la destiné des gros VUS repose davantage sur les richards de ce monde pour qui le prix de l’or noir est le moindre de leurs soucis. En effet, à quoi bon remodeler l’Armada si les riches prospects de VUS se pointent davantage chez les concessionnaires Infiniti! Malgré tout, il faut savoir que les ventes d’Armada ont connu depuis deux ans une hausse spectaculaire au pays. Comme quoi les années se suivent et ne ressemblent pas pour cet énigmatique colosse japonais. Le plus grand et fort de sa catégorie Sous le capot, le QX56 profite d’un moteur V8 de 5,6 l amélioré dont la puissance atteint 400 chevaux et le couple 413 livres-pieds. L’apparition de l’injection directe et de la gestion des 32 soupapes (VVEL) a permis de rehausser sa cavalerie de 20% et de réduire son appétit en carburant d’environ 10%. Toujours dans le but de diminuer la consommation, les ingénieurs ont mis au point une boîte automatique à 7 rapports qui est jumelée à un rouage intégral intelligent qui gère continuellement le couple entre les roues avant et arrière. Advenant le cas où une roue patine, le système de traction asservie redirige la puissance vers les roues qui possèdent le plus de motricité. Fidèle à sa philosophie de baroudeur, le rouage comporte une boîte de transfert à deux gammes. Ce qui facilite le déplacement en terrain accidenté ou la mise à l’eau d’un bateau sur une rampe escarpée par exemple. Bref, les améliorations à la transmission et la diminution du rapport de pont (de 3,35 à 2,93) visant à améliorer sa sobriété ont à peine affecté sa capacité de remorquage qui se situe à 3855 kg. Malgré tout, elle demeure l’une des meilleures de sa catégorie en devançant l’Escalade (3674 kg) et le Navigator (3765 kg). Pour voyager en première classe Sur la route, le QX56 ne peut cacher ses origines et son robuste châssis à longerons impose un léger roulis, et ce, malgré son système de contrôle hydraulique du mouvement de la caisse. Mais qui s’en soucie puisque ce gros VUS n’a pas été conçu pour s’éclater sur les routes en lacet mais plutôt à cajoler ses occupants, à rouler sur les autoroutes ou à traîner un bateau. Avec la disparition graduelle des VUS intermédiaires au profit des multisegments, il y a fort à parier que les VUS grand format comme le QX56 auront une deuxième vie.
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