Au cours des trois dernières
années, quatre travailleurs de la construction ont été
électrocutés au Québec
Une méthode inadéquate de déplacement d'une échelle
et une planification déficiente des travaux effectués près
des lignes électriques sont les causes de l'accident qui a entraîné
le décès de Christian Poirier, président de l'entreprise
9121-6028 Québec inc. qui se spécialise dans les travaux de
revêtement extérieur.
À la suite de l'enquête sur cet accident survenu le 11 juin
2008, la Commission de la santé et de la sécurité du
travail (CSST) rappelle que des moyens efficaces, tels la mise en uvre d'une
méthode de travail sécuritaire, la formation des travailleurs
et l'utilisation d'équipements de protection, permettent de prévenir
les accidents lors des travaux près des lignes électriques.
En 2007, 56 travailleurs se sont blessés à la suite d'un contact
avec un courant électrique.
Contact avec un conducteur électrique
Le jour de l'accident, Christian Poirier débute les travaux d'installation
du revêtement extérieur d'un bâtiment en compagnie d'un
autre travailleur. Afin de poursuivre l'installation du revêtement,
monsieur Poirier doit déplacer l'échelle. Alors qu'il la transporte
seul en la tenant à la verticale, la partie supérieure de
celle-ci entre en contact avec un conducteur électrique. Comme monsieur
Poirier tient l'échelle de ses mains, il est en continuité
de masse avec le sol et il reçoit une décharge électrique.
Peu de temps après, il est retrouvé couché au sol.
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST de retenir deux causes expliquant
l'accident. D'une part, la méthode de déplacement de l'échelle
était inadéquate quant au danger relié à l'électricité.
D'autre part, la planification des travaux effectués près
des lignes électriques était déficiente, notamment
en ce qui concerne l'établissement d'une convention entre l'employeur
et l'entreprise d'énergie électrique.
La CSST interdit la poursuite des travaux
À la suite de l'accident, la CSST a ordonné l'arrêt
des travaux effectués près des lignes électriques,
des travaux en hauteur ainsi que la manipulation d'échelle. Elle
a émis une interdiction d'accès aux lieux de l'accident ainsi
qu'aux échafaudages. De plus, la CSST a exigé l'élaboration
d'une procédure de travail sécuritaire connue des travailleurs,
la mise en place d'une méthode sécuritaire de manutention
des échelles et la formation des travailleurs sur les risques et
les dangers du travail près des lignes électriques.
La CSST considère que l'entreprise 9087-2722 Québec inc.,
maître d'uvre du chantier où est survenu l'accident, a agi
de façon à compromettre la sécurité des travailleurs.
Par conséquent, un constat d'infraction lui a été délivré.
Pour cette infraction, l'amende peut varier de 5000 $ à 20 000 $
pour une première offense ou de 10 000 $ à 50 000 $
en cas de récidive.
Prévenir les électrisations : une priorité pour
la CSST
Depuis 1996, la CSST met en uvre un Plan d'action construction qui comporte
une politique de tolérance zéro en ce qui concerne les dangers
liés aux chutes de hauteur, aux échafaudages inadéquats,
aux travaux d'excavation et de tranchées mal sécurisés,
aux travaux près des lignes électriques et à tous les
dangers industriels pour la santé (poussières d'amiante et
silice). Le site Web de la CSST (www.csst.qc.ca/construction)
livre des informations supplémentaires sur le plan d'action et sur
les activités de communication reliées à ce plan d'action.
Source: Direction régionale
des Laurentides - CSST
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