Cadillac SRX : une belle réussite!
Par Jacques Duval
Vous connaissez tous mon aversion pour les VUS et leurs dérivés de toutes sortes. Je suis le premier à reconnaître leur caractère pratique, mais leur comportement routier généralement apparenté à celui d'une camionnette me fait grincer des dents. Heureusement, il y a bien quelques exceptions à la règle et la nouvelle Cadillac SRX appartient à cette catégorie. Cette division de General Motors a refusé pendant longtemps de reconnaître que ce type de véhicule était autre chose qu'une mode passagère. Il aura fallu que Lincoln entre dans la mêlée avec le Navigator pour qu'elle réagisse. Au début, la situation exigeait de procéder rapidement et les modèles Escalade, EXT et ESV ont été empruntés aux Chevrolet Tahoe, Avalanche et Suburban. Cette fois, la SRX est une vraie Cadillac. Elle est en fait dérivée de la plate-forme Sigma de GM, utilisée pour la CTS, et son rouage d'entraînement est également exclusif à cette marque. Et même si cette nouvelle venue est dotée d'une transmission intégrale, il s'agit davantage d'un véhicule multifonction que d'un VUS pur et dur. Illusion d'optique L'apparence extérieure est donc directement empruntée aux familiales tandis que l'habitacle est quasiment calqué sur celui de la berline CTS. À part quelques détails de présentation et l'absence de la roulette de contrôle du volume de la chaîne audio sur l'un des rayons du volant, c'est presque identique. Par contre, j'aurais apprécié que l'on remplace l'affichage de couleur ambre sur les écrans d'information. Ça ressemble trop aux ordinateurs des années 80. De plus, la texture du plastique de la planche de bord n'est pas appréciée par tout le monde. Par contre, les sièges de la SRX sont recouverts d'un cuir de très haute qualité et les places avant sont confortables. Soulignons au passage que ce VUS peut être commandé avec une troisième banquette. Celle-ci est mise en place par un ingénieux système de déploiement, mais mieux vaut en réserver l'usage à de jeunes enfants. Enfin, la SRX se caractérise par la présence d'un toit ouvrant "UltraView" qui permet de d'ouvrir le pavillon sur une longueur de 1,7 mètres. Et comme si cela n'était pas assez, un puits de lumière fixe est placé au dessus de la troisième rangée de sièges. Mécanique d'automobile Parmi les autres caractéristiques techniques, il faut souligner un rouage intégral couplé au système de stabilité latérale StabiliTrak et une suspension à action électromagnétique disponible en option. Il s'agit d'amortisseurs dotés d'un fluide comprenant des millions d'infinies particules métalliques qui sont soumises à un champ magnétique permettant ainsi d'en modifier la viscosité et par conséquent la rigidité de la suspension. Une belle surprise Pour ma part, j'ai essayé un prototype lors d'une avant-première en Arizona et une version quasiment finale sur les routes du Québec. Il s'agit sans aucun doute de l'un des premiers véhicules de cette catégorie à faire honneur à la lettre S pour Sport dans l'appellation VUS. Au lieu de nous donner l'impression d'être au volant d'une grosse semi-remorque, sa conduite s'apparente beaucoup à celle d'une berline sport. Je l'ai conduit de façon agressive sur des routes sinueuses et la SRX était pratiquement dénuée de roulis tout en mordant le bitume comme une bonne berline sport. Impossible toutefois d'ignorer les lois de la physique et le poids se fait évidemment sentir et provoque un léger sous-virage, mais rien de dramatique. En ligne droite, elle est très stable. De plus, les vents latéraux ne prennent pas avantage de son gabarit et de sa hauteur. Bref, à part la lourdeur des roues qui sautillent sur les bosses, cette Cadillac permet de concilier l'utile à l'agréable. Je n'endosse pas pour autant la cause des VUS mais disons que des véhicules comme celui-ci réussissent à nous faire moins détester le genre.
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