Un marteau piqueur qui détruit les mythes...
Muni de bottes, d'une longue visière et d'un casque de protection, l'utilisateur se dirige sans inquiétude vers la plate-forme élévatrice. Aussitôt embarqué, il actionne la montée. À l'endroit convenu avec son supérieur, il s'arrête. Il est résolu à bien manuvrer ce qu'il nomme Star Wars. Concentré sur sa cible, il sait qu'au moindre contact, la destruction sera totale. Rien ou presque ne l'arrêtera. Prenant le manche de commande, il actionne de ses doigts les boutons. Toute la surface de béton s'effrite comme un biscuit sec. Cette nouvelle machine en instance de brevet, baptisée P.A.M.-1 pour positionneur et actionneur de marteau, a été conçue de façon à éliminer tout effort physique de l'homme. "Mon but était de faire en sorte qu'il concurrence la dextérité manuelle humaine", de dire M. Danny Morissette, inventeur de la machine et co-propriétaire de RNP Industries Inc., une entreprise de Boisbriand qui se spécialise depuis 1995 dans la machinerie hydraulique et les grappins forestiers. Le poids du marteau pneumatique n'est plus supporté par les bras du travailleur. Joint à un bras hydraulique articulé, sa charge est prise et supportée par un socle boulonné au plancher. Le travailleur ne fait que positionner et actionner le marteau sur la cible choisie. Orientable dans toutes les directions, il permet une envergure de travail d'environ un mètre et demi. De plus, la manipulation du bras hydraulique permet au marteau d'être utilisé sur les parois verticales ou inclinées ainsi que sur les plafonds. La firme G.T.S. (Les Grands Travaux Soter Inc.) est celle qui a obtenu le contrat pour la réfection des parois inclinées de l'autoroute Métropolitaine à Montréal. Avec l'achat de deux P.A.M.-1, elle a été la première à tester ces machines dans la réalisation de travaux pratiques en chantier. Ce premier test a été fait de façon sporadique des rues St-Urbain à Pie-IX. Entre avril et octobre 2002, elles ont aidé au cassage de plus de 10 500 m2 de béton sur ce tronçon de l'autoroute. Comme l'affirme le Chargé de projet de G.T.S. , M. Michel Francoeur, "cette machine m'a permis d'obtenir des gains de productivité importants. En plus, elle donne à mes hommes une plus grande sécurité physique, ce qui est très important. Les hommes ont toujours été un peu craintifs lorsque l'on leur demande de faire du cassage de béton." En étant éloigné de la paroi de béton ou de brique, le travailleur obtient une sécurité qu'il n'avait pas auparavant. Les risques de blessures dus aux éclats et à la poussière de béton s'en trouvent minimisés. Également, il n'a plus à s'arrêter constamment et procéder au nettoyage du site pour connaître l'étendue du travail effectué. Canicule ou pas, le travail sera toujours constant. Selon les chiffres obtenus de G.T.S., les gains en productivité sont substantiels. En utilisant P.A.M.-1 sur une période de neuf heures, la firme a obtenu un rendement de 7 à 9 m2 de cassage de béton, soit environ 1 m2 par heure. Sans l'utilisation de cette machine, on obtient une productivité allant de 0,5 à 0,75 m2/h. En plus de procurer des rendements de travail constants, P.A.M.-1 permet des économies de coûts, tant au niveau des accidents de travail évités ou de l'épuisement physique qu'au niveau du changement de pointes, communément appelées "pines". En effet, un casseur manuel de béton peut remplacer jusqu'à dix pointes par quart de travail. En utilisant la machine, il ne remplacera celle-ci qu'une seule fois. "La raison en est simple. N'absorbant pas les points d'impacts sur la paroi, je ne sens pas si la pointe doit être changée ou non. Le marteau ne s'arrêtera pas à ça. Tant qu'il est en contact avec la surface, il continuera sa destruction", de raconter un utilisateur. La firme G.T.S. considère que c'est une machi-ne simple et facile d'utilisation. Elle nécessite seulement un changement d'habitude de travail. Il n'y a aucun apprentissage particulier pour être en mesure de faire fonctionner la P.A.M.-1. "J'ai compris, depuis que je suis dans le métier, que l'on doit respecter les capacités d'une machine. L'Homme doit savoir qu'il est au service de cette machine et non l'inverse. Elle ne nous le rendra bien assez tôt en avantages de toutes sortes", de conclure M. Danny Morissette, qui travaille actuellement sur une autre version de P.A.M.
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