Hyundai Santa Fe : le bons sens l'emporte
Par Jacques Duval
La popularité des véhicules utilitaires sport a tellement progressé au cours des cinq dernières années qu'il est dorénavant impensable pour toute compagnie qui se respecte de ne pas avoir un tel produit au catalogue. D'ailleurs, pour vous donner une idée de l'ampleur du phénomène, même Porsche prévoit dévoiler un VUS, le Cayenne, d'ici quelques mois. Afin de ne pas se faire damer le pion par la concurrence et intéresser une nouvelle clientèle, la direction de Hyundai a donc donné le feu vert à ses ingénieurs et stylistes pour concocter un utilitaire sport maison, le Santa Fe. Puisque cette compagnie ne possède ni grosse camionnette, ni un moteur V8 adapté à notre marché, elle a développé un véhicule hybride dérivé d'une automobile, comme l'ont fait Honda avec le CR-V, Subaru avec le Forester et Toyota avec le RAV4. Les ingénieurs ont opté pour la plate-forme de la Sonata, une entité connue et moderne par surcroît, dont les dimensions étaient adéquates pour pouvoir développer une familiale hybride. De plus, la suspension avant à jambes de force et à bras oscillants à l'arrière est un gage de confort en comparaison des &laqno;vrais 4X4». Le groupe propulseur est une valeur sûre puisque le moteur V6 2,7 litres est dérivé de celui de la Sonata. Avec ses doubles arbres à cames en tête actionnant 24 soupapes, sa puissance est de 181 chevaux. Il est couplé à une boîte automatique à quatre rapports dotée du système &laqno;Shiftronic» qui permet de passer les vitesses manuellement ou en mode automatique. La fiche technique indique également que tous les modèles Santa Fe sont équipés de quatre freins à disques tandis que la version GLS offre le système ABS. Puisque cette familiale est surtout considérée comme un modèle &laqno;toutes routes» capable en plus de quelques excursions hors sentier, les ingénieurs ont opté pour une intégrale assurant automatiquement la répartition du couple. Le Santa Fe est donc une traction en conduite normale. Lorsque les conditions se détériorent, le couple est automatiquement réparti aux roues qui ont plus d'adhérence dans une proportion pouvant aller de 60 % aux roues avant et de 40 % aux roues arrière. Une silhouette spéciale L'habitacle est assez bien réussi dans l'ensemble. La texture des plastiques, le motif des tissus et quelques détails de finition à revoir nous démontrent toutefois que ce constructeur ne maîtrise pas encore la qualité d'ensemble comme le font les Japonais. Mais que de progrès réalisés en si peu de temps ! On peut également reprocher aux stylistes d'avoir inutilement compliqué les choses dans les garnitures des portières. Par contre, les commandes de climatisation sont des boutons circulaires faciles d'accès et d'opération. Malheureusement, ceux de la radio sont minuscules, presque illisibles et très difficiles à opérer. En contrepartie, la poignée arrière qui permet d'actionner le loquet de fermeture et de soulever le hayon est une intéressante trouvaille. C'est simple, confortable et drôlement pratique. De plus, cela contribue à souligner le caractère pratique de ce véhicule. J'aillais oublier ! Compte tenu des dimensions extérieures, l'habitabilité est surprenante tandis que les places arrières assurent un bon dégagement pour les jambes et la tête. Par contre, le coussin de la banquette arrière pourrait être plus confortable. La tendance de demain Cet hybride conçu en Amérique du Nord est davantage axé vers le confort. À tel point que la suspension s'est révélée parfois trop souple. Quant au moteur V6, ses 181 chevaux ne sont pas de trop puisqu'il faut 11 secondes et des poussières pour boucler le 0-100 km/h. Avec ses 1687 kg, ce Hyundai n'est pas un poidsplume. Par contre, les passages des rapports s'effectuent en souplesse tandis que le système &laqno;Shiftronic» n'est ni pire, ni meilleur que ce que la concurrence propose. Le Santa Fe est un véhicule qui s'adresse aux personnes qui ont besoin d'une familiale de bonne habitabilité, d'un rouage intégral simple et de la douceur d'un moteur V6 sans avoir à débourser plus de 30000$. Son gabarit légèrement plus important qu'un Toyota RAV4 et son moteur V6 sont autant d'arguments qui risquent d'être déterminants dans sa popularité. Reste à savoir quelle sera sa fiabilité et l'intégrité de la caisse si on roule souvent sur des routes défoncées ou en hors route. Car, même si sa vocation première est la route, sa garde au sol est suffisamment élevée pour permettre de s'attaquer à des voies assez peu carrossables et son rouage intégral n'est pas vilain non plus. Hyundai a misé sur un véhicule hybride compact qui correspond beaucoup plus aux besoins du public que les 4X4 purs et durs à vocation beaucoup plus spécialisée et nettement plus chers à l'achat. Le marché devrait d'ailleurs s'orienter vers cette solution et le numéro un coréen n'aura pas à réviser son tir.
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