La propriété
intellectuelle en milieu universitaire par Nathalie Ross, M.Sc.
La rentrée scolaire, mais aussi l'arrivée de l'automne, invitent à la réflexion sur les orientations des activités intellectuelles et technologiques de l'année qui suit. Dans cette optique, un regard sera jeté sur la propriété intellectuelle, spécialement pour le cas des universitaires, à l'ère où fleurissent les échanges technico-économiques avec les industriels et ce, particulièrement dans le secteur des biotechnologies. La problématique entourant la recherche et le développement, la gestion de l'information et le transfert technologique, en est une qui retient l'attention de plusieurs intervenants des institutions d'enseignement, des gouvernements et des industriels. À juste titre, car depuis les deux dernières décennies, l'accélération des recherches dans le domaine des biotechnologies a mis en évidence les limites des outils de préservation de la propriété intellectuelle, à savoir, entre autres, le brevetage. Propriété intellectuelle, brevets et inventions Pour être "brevetable", une invention doit être nouvelle, non évidente et susceptible d'application industrielle. "Nouvelle" signifie ne pas avoir fait l'objet de publications ou d'utilisations publiques, tandis que "non évidente" sous-entend que l'idée ne doit pas venir de façon évidente à tout spécialiste du domaine industriel auquel le brevet s'applique. L'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle estime que le nombre de brevets délivrés dans le monde en 1995 a été de l'ordre de 710 000 et que 3,7 millions brevets étaient en vigueur dans le monde à la fin de cette même année (1). Les spécificités de la recherche universitaire Plusieurs universités ont mis sur pied des bureaux de transfert technologique pour l'évaluation des demandes de collaboration avec les industries, pour assister les chercheurs dans leurs demandes de brevets et de droits d'auteur, et pour négocier avec les différentes instances. Qu'en est-il du rendement? Il semble qu'outre les découvertes très lucratives, ne représentant que 1 brevet sur 10 000, les retombées économiques des redevances soient minces. Dans les faits, rares sont les bureaux de transfert technologique réalisant des profits ou même, s'auto-suffisant financièrement. D'autres problèmes, de nature éthique, sont également pressentis concernant l'existence des programmes de transfert technologique. M. Pramer, de l'organisme américain "Research Policy and Administration" rapporte deux difficultés potentielles: 1- un conflit pour les professeurs entre le devoir académique d'enseignement et de réalisation de la recherche fondamentale versus la participation au transfert technologique, et 2- un frein aux échanges d'idées scientifiques, un outil essentiel pour le développement de la science dans le milieu universitaire, suite à la collaboration et le support des industries dans le cadre universitaire (3). Une autre opinion, donnée par Keith Bostian, Président de Iconix Pharmaceuticals Inc., (Californie, E.U.) soutient que les résultats de la recherche dans le domaine biotechnologique doivent être protégés au delà d'une application spécifique afin de conserver l'avantage économique relié à la découverte(4). Également, le brevetage de certaines recherches, telles les découvertes sur le génome humain, sont susceptibles de nuire à l'essor industriel de façon générale. En conclusion Références (1) OMPI, L'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle - Une organisation pou le futur . 1998, OMPI: Geneve. (2) American Intellectual Property Law Association, What is a Patent, a Trademark, and a Copyright?,. 1995, American Intellectual Property Law Association,: Arlington. (3) Pramer, D., University Intellectual Property and Technology Transfert, in ASM News. 1998. p. 446-449. (4) Bostian, K., Patents and Technology Transfert: Harnessing Innovation in Biotechnology, in ASM News. 1998. p. 445.
Plusieurs sujets intéressants seront traités dans les prochaines chroniques. Entres autres, prenez des nouvelles de deux événements incontournables : le Symposium international Paris-Québec sur la réhabilitation des cours d'eau en milieu urbain (28-30 septembre 1998, Québec) et Les journées des infrastructures urbaines INFRA 98 (24-26 novembre, Montréal). |
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