Un utilitaire allemand à la mode américaine

Par Jacques Duval



 

Au grand désarroi des amateurs de voitures que je suis, la Loi du plus fort sévit actuellement dans le monde de l’automobile alors que la catégorie des véhicules utilitaires exerce un rapport de force sans précédent contre le segment des voitures. En d’autres mots, nous assistons depuis quelques années à la mise à la retraite des petites et des grandes voitures au profit des utilitaires de tout acabit. Si la plupart des voitures ont le mérite de se distinguer les unes des autres, les utilitaires ont pris la mauvaise habitude de tous se ressembler – surtout ceux au sein d’une même marque. Pour les différencier, on se fie uniquement à la taille de leur carrosserie et la découpe de leur hayon arrière - à l’équerre ou incliné.



Je me lasse de le répéter mais il me semble que les constructeurs généralistes font une gaffe monumentale en éliminant les petites voitures de leurs chaînes d’assemblage. Qui sait, une crise économique ou une crise pétrolière pourrait faire regretter à plusieurs constructeurs leurs décisions précipitées. Pour valider ces grands changements, des concessionnaires m’ont expliqué que les faibles profits engendrés par la fabrication et la mise en marché des voitures compactes et sous-compactes ont forcé la main des constructeurs. Quant aux grandes voitures, les acheteurs traditionnels – comme les corps de police, les services gouvernementaux et les compagnies de location – préfèrent dorénavant acquérir des utilitaires lesquels s’avèrent plus logeables et plus robustes que les berlines.

Modèles à venir
Après la disparition presque totale des voitures chez Ford et Chevrolet – pour ne nommer que ces 2 marques, voilà que Volkswagen emboîte le pas en coupant court à la 8e génération de la Golf qui ne sera pas vendue en Amérique du Nord – du moins en partie puisque les versions GTi et R de la nouvelle Golf seront commercialisées chez nous. Pour remédier à la disparition de cette icône, Volkswagen entend élargir sa gamme de véhicules utilitaires en multipliant ses modèles.


La première nouveauté de cette liste est l’Atlas Cross Sport dérivé de l’Atlas régulier. Par la suite, on assistera au dévoilement du Taos, un utilitaire sous-compact dont les dimensions le positionneront sous le Tiguan. À propos de ce dernier, le prochain modèle sera remodelé en 2022 pour inclure une déclinaison Cross Sport. De même, il ne faudrait oublier l’arrivée prochaine du modèle ID.4 à propulsion entièrement électrique.

Les rivaux naturels de l’Atlas Cross Sport sont le Ford Edge, le Honda Passport, le Nissan Murano, le Hyundai Santa Fe et le Chevrolet Blazer. On serait tenter d’inclure également le BMW X6, le Mercedes-Benz GLE Coupé et le Porsche Cayenne Coupé mais il n’en est rien puisque l’Atlas Cross Sport ne possède aucun gène de sportivité.
À vrai dire, les principaux qualificatifs que j’ai consignés dans mon calepin pour décrire l’Atlas Cross Sport sont de l’espace à profusion, une visibilité surprenante et un confort exceptionnel. En contrepartie, l’agrément de conduite est couci-couça et ce gros Volkswagen est sous-motorisé.

Think Big
Que l’on embarque à l’avant ou à l’arrière, il est facile d’accéder aux sièges grâce à l’immensité des portières et à son plancher plat – adieux les maux de dos et les courbatures! Quant au coffre à bagages, il est gigantesque.
Même si les glaces latérales et la lunette arrière paraissent exiguës, il est aisé d’évaluer les dimensions du véhicule pour circuler avec aisance dans le trafic ou effectuer une manœuvre de stationnement grâce aux formes hypercarrées de la carrosserie qui servent de points de repères.

Construit aux États-Unis à l’usine de Chattanooga au Tennessee, le comportement routier de l’Atlas Cross Sport est typiquement américain avec des réglages de suspensions qui lissent les imperfections de la chaussée avec onctuosité. Qui plus est, la légèreté de la direction accentue cette impression d’américanisation. Somme toute, le comportement routier n’a rien en commun avec un Audi Q7.

À la recherche d’un moteur
Malgré la bonne réputation du moteur L4 2,0 l turbo de Volkswagen, il faut admettre que la puissance et le couple s’avèrent un peu juste pour déplacer l’Atlas Cross Sport dont le poids tourne autour des 2 t. On pourrait supposer que le V6 de 3,6 l lui sied mieux. Or, ni l’un ni l’autre n’apporte une grande satisfaction.

Le rouage intégral 4Motion offre une bonne motricité dans la neige et sur la glace. Toutefois, si vous vous aventurez en terrain accidenté, méfiez-vous des bosses et des ornières car le dessous est mal protégé tandis et la garde au sol pourrait être un peu plus haute.

Fiche Technique Volkswagen Atlas Cross Sport
Type: utilitaire grand format
Moteur: V6 3,6 l
Puissance: 276 hp @ 6200 tr/min / 266 lb-pi @ 2750 tr/min
Transmission: automatique à 8 rapports
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av. indépendante/ arr. indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 8,5 s
 
  VW Atlas Cross Sport

Honda Passport

Nissan Murano

Empattement: 298 cm 282 cm 283 cm
Longueur: 497 cm 484 cm 489 cm
Largeur: 199 cm 198 cm 192 cm
Hauteur: 172 cm 183 cm 172 cm
Poids: 2042 kg 1890 kg 1836 kg
Moteur: V6 3,6 l V6 3,5 l V6 3,5 l
Puissance: 276 hp 280 hp 260 hp
Pneus: 255/50R20 245/50R20 235/65R18
Capacité du réservoir: 70 l 74 l 72 l
Capacité de remorquage: 2268 kg 2268 kg 680 kg

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