Le Cadillac SRX, le camion de l’année


Par Jacques Duval

 

Après tous les déboires que l’on connaît, l’ex Numéro 1 de l’automobile, General Motors, tente de retrouver son prestige d’autrefois. Parmi les premiers échantillons de la restructuration de ce constructeur, on trouve le Cadillac SRX, un véhicule qui campe plusieurs rôles, dont les deux plus évidents sont ceux d’utilitaire sport et de familiale. Certains appellent cela un «crossover» ou, en français, un multisegment, c’est-à-dire un croisement entre ces deux espèces.

Déjà, L’Auto 2010, dont j’assume la direction, lui a décerné le titre de «camion de l’année». En effet, mes collèges Éric Lefrançois et Jean-François Guay ont, comme moi, été suffisamment impressionnés par la dernière mouture du SRX pour en faire le modèle le plus impressionnant de l’année. Il s’agit là d’une référence notable qu’un essai sur route nous a permis d’étayer en long et en large.

D’abord, voyons un peu ce que Cadillac a mijoté pour donner des arguments de vente à un modèle qui, dans sa première version, n’a pas connu un très grand succès. Il faut être évidemment bien armé pour folâtrer dans cette catégorie, surtout quand on sait que son premier rival n’est autre que le Lexus RX 350 ou sa version hybride, le RX 450.

Un V6 suralimenté à la place d’un V8
Le nouveau SRX ne manque pas d’arguments pour séduire à commencer par deux moteurs V6 qui sont non seulement plus performants que ceux qu’ils remplacent, mais également plus économiques et moins polluants. Cela tient en partie à l’utilisation de l’injection directe. Le V6 de série est un 3,0 l de 265 chevaux qui paraît amplement suffisant, si l’on fait exception de sa tendance à rétrograder à la moindre petite pente. Selon GM, sa cote de consommation sur la route se situe à 7,2 l/100 km, un résultat qui ne pourra être dupliqué qu’avec une conduite extrêmement prévenante. Notre essai dans la banlieue de New York s’est soldé par une consommation tout de même raisonnable de 10 l/100 km. Plus expressif et moins bruyant, principalement à haut régime, le V6 de 2,8 l suralimenté de 300 chevaux proposé en option accentue les vertus sportives que l’on attribue au multisegment SRX

Précisons que ces deux moteurs ont été élaborés à partir de groupes propulseurs déjà utilisés en Europe. Si certains peuvent regretter l’abandon du moteur V8 de l’ancienne version, il est important de souligner que le rapport poids-puissance n’a pas diminué pour autant puisque le SRX 2010 est plus compact que le modèle antérieur, ayant perdu une centaine de kilos et une bonne douzaine de centimètres en longueur. Cette cure d’amincissement se solde par une plus grande agilité et par une facilité de conduite qui n’existait pas auparavant. Cadillac a aussi privilégié l’habitabilité et l’espace pour les bagages en optant pour une carrosserie 5 places au lieu de s’embarrasser d’une 3e banquette rarement utilisée.

L’intérieur est cossu à souhait, à commencer par les sièges qui offrent une variété de réglages rarement vue dans une voiture de luxe. Émaillé de cuir et d’aluminium brossé, le tableau de bord jette une note d’élégance dans l’habitacle.

2 ou 4 roues motrices
Bien que la demande risque d’être assez faible au Québec,Cadillac offre aussi une version à traction avant du SRX qui est destinée surtout aux régions du sud où l’hiver est plus clément qu’ici. Il ne fait toutefois aucun doute que le véhicule est beaucoup plus dans son élément avec la traction intégrale, un rouage que l’on doit à la firme Haldex, une spécialiste dans le domaine.

Les moteurs sont assortis d’une transmission automatique à 6 rapports qui n’a rien à se reprocher. On a également su résister à la mode d’équiper le volant ou la colonne de direction de ces fameuses palettes qui sont de plus en plus répandues et de moins en moins utilisées. Ce ne sont rien d’autre finalement que des commandes différentes pour passer les vitesses manuellement comme on le faisait autrefois avec les boîtes de type Tiptronic. Ces palettes ne se justifient que sur certaines berlines ou voitures de sport ultra sophistiquées dotées de vraies transmissions robotisées. Autrement, c’est de la frime et rien d’autre.

Sur la bonne voie
Au volant, j’ai beaucoup aimé le fonctionnement silencieux des modèles SRX et leur confort qui est à mille lieues de ce que l’on nous propose dans trop d’utilitaires sport. Chez General Motors, Cadillac mène le bal en ce moment dans le vaste programme de restructuration qui est en cours chez ce constructeur. S’il en est ainsi, c’est que la marque de prestige de GM avait déjà pris de l’avance lors d’une cure de remise en forme commandée il y a déjà quelques années par le conseiller spécial Bob Lutz. Ayant perdu tout son lustre, Cadillac est en train de regagner la confiance des acheteurs qui avaient quitté le bateau face à des produits qui frisaient le ridicule. La CTS, une nouvelle berline plus compacte (prévue pour l’an prochain) et le nouveau SRX préfigurent une nouvelle ère chez Cadillac. Avec, en poche, un titre de «camion de l’année», il semble que la partie soit déjà à moitié gagnée.

 Fiche Technique Cadillac SRX 2010
 Type: utilitaire sport
 Moteur: V6 – 3,0 l – 24 soupapes
 Puissance: 265 hp @ 6950 tr/min - 223 lb-pi @ 5100 tr/min
 Transmission: automatique à 6 rapports, rouage intégral
 Direction: à crémaillère, assistée
 Suspension: av indépendante / arr indépendante
 Freins: av disques / arr disques - ABS
 Accélérations 0-100 km/h: 8,0 s
 Vitesse maximale: 210 km/h
   
 
  Cadillac SRX

Lincoln MKX

Lexus RX350

 Empattement: 281 cm 282 cm 274 cm
 Longueur: 483 cm 474 cm 477 cm
 Largeur: 191 cm 193 cm 188 cm
 Hauteur: 167 cm 171 cm 168 cm
 Poids: 1981 kg 1996 kg 1970 kg
 Puissance: 265 hp 265 hp 275 hp
 Pneus: 235/55R20 245/60R18 235/60R18
 Réservoir: 79 l 76 l 73 l


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