Pour voyager en première classe


Par Jacques Duval

 

L'été tire à sa fin! Mais ne désespérez pas, en attendant les prochaines vacances..., allons faire un petit tour à Veracruz au Mexique. Non, non, je blaguais, on ne part pas en voyage! Mais vous aurez vite compris que ce clin d'il visait tout simplement à vous présenter le nouveau multisegment Veracruz de Hyundai. Avec une gamme de véhicules dont plusieurs noms s'inspirent de villes ensoleillées, on peut se demander si le constructeur sud-coréen n'est pas sur le point de s'ouvrir une agence de voyage!

Plus imposant que le Sante Fe, le Veracruz rivalise avec des modèles à sept places comme les GMC Acadia, Mazda CX-9 et Saturn Outlook. Sans oublier les Buick Enclave, Honda Pilot, Subaru Tribeca, Suzuki XL-7 et même le Volvo XC90. S'il y a beaucoup de nouveaux venus cette année dans ce créneau en pleine ébullition, les ventes sont parcimonieuses puisqu'un véhicule tout équipé peut facilement dépasser les 50 000 $ - un coût qui me paraît passablement élevé pour une jeune famille qui veut se débarrasser de sa fourgonnette. Donc, l'idée voulant que les multisegments intermédiaires à sept places remplacent, à plus ou moins long terme, les fourgonnettes est à mon sens peu probable si les prix ne sont pas révisés à la baisse. Surtout, qu'il n'est pas évident de dépenser autant d'argent pour un Veracruz dont le logo de la marque est associé depuis des lustres aux mots : économie et faible valeur de revente.

Un habitacle somptueux
Dès mon premier contact, j'ai été agréablement surpris par la richesse qui se dégage de l'habitacle du Veracruz. Les matériaux utilisés sont d'aspect noble alors que la qualité de la finition peut être qualifiée de princière. Ce qui est, avouons-le, plutôt surprenant pour un véhicule d'origine sud-coréen.

Si le volant se prend bien en mains et que la volupté de la sellerie en cuir vous invite à vous y prélasser... Hélas! Les grands six pieds devront composer avec le fait que les ingénieurs sud-coréens connaissent mal ou s'attardent peu aux gabarits des conducteurs nord-américains! Ainsi, la course des rails sur lesquels sont ancrés les sièges est trop courte. De même, les ajustements électriques ne permettent pas s'abaisser suffisamment l'assiette des baquets, qui au passage, sont également trop étroits et pas assez profonds. Heureusement, le pédalier à réglage électrique permet, à la limite, de contourner ce problème qui caractérise, depuis trop longtemps, la plupart des véhicules Hyundai. À l'arrière, la deuxième banquette est bien rembourrée mais son assise est trop basse par rapport au plancher. Encore une fois, les grands six pieds auront raison de se plaindre puisqu'ils seront à deux doigts de se cogner les genoux dans le front! Quant à la troisième banquette, on a déjà vu pire, alors que le dégagement pour les jambes et les hanches est dans la moyenne. Toutefois, lorsque la troisième rangée de sièges est relevée, l'étroitesse du coffre à bagages laisse perplexe avec un volume de 184 l (comparativement à 283 l dans le Santa Fe pourtant moins long de 16,5 cm!). Somme toute, comme le dirait peut-être Dominique Michel : "Le coffre est juste assez grand pour transporter sept bikinis et sept brosse à dents!"

Une suspension ouatée
Sur la route, quelques kilomètres suffisent pour comprendre que le silence de roulement était l'une des priorités des concepteurs du Veracruz. Bien insonorisé, seul le cognement des suspensions sur les routes défoncées de la belle province peut venir gâcher la belle tranquillité qui règne dans l'habitacle. Ainsi, si le Veracruz propose une conduite toute en souplesse, le manque de fermeté des suspensions se fait sentir dans les virages serrés où le train avant a tendance à sous-virer. Pour y remédier, le système antidérapage de série peut s'avérer fort utile.

Pour une conduite plus sportive, le CX-9 de Mazda démontre plus d'agilité. Par contre, la fermeté de ses suspensions filtre moins bien les imperfections de la route que le Veracruz dont la finesse s'apparente davantage à un Lexus RX350. Quant au rouage intégral monté de série, on sait que Hyundai n'a jamais été un as en la matière. Néanmoins, grâce à des capteurs électroniques et un ordinateur qui analysent la vitesse de rotation des roues, la répartition du couple entre les deux essieux peut atteindre 50/50 lorsque la chaussée est glissante. En situation extrême, il est possible de verrouiller le système afin d'assurer une répartition égale et constante entre l'avant et l'arrière. En temps normal, la puissance est dirigée strictement aux roues avant. Mais, un bon conseil. Malgré ces améliorations, n'hésitez pas à chausser le Véracruz de quatre bons pneus d'hiver!

Un équipement complet
Sous le capot, les motoristes ont retenu les services du V6 de 3,8 l qui propulse également la berline de luxe Azera et la fourgonnette Entourage. Développant 260 chevaux, la cylindrée du moteur n'est pas superflue pour déplacer la masse du Veracruz qui dépasse 2000 kg. Cependant, avec sept personnes à bord, il se retrouvera rapidement à bout de souffle. Doux et silencieux, le principal handicap de ce V6 est son insatiabilité en carburant. En effet, malgré plusieurs améliorations technologiques au cours des dernières années, Hyundai éprouve encore de la difficulté à abaisser la consommation de ses moteurs. À ce chapitre, la concurrence japonaise et américaine a une longueur d'avance.

Peu importe la livrée, l'équipement de série est complet. Alors que la version GLS propose de série un climatiseur à double zone, un volant télescopique à réglage électrique, des commandes audio montées sur le volant, une sellerie en cuir, et une troisième banquette, la version Limited se targue d'un système audio à dix haut-parleurs, d'un système de divertissement DVD, et de pédales à réglage électrique.

Bonne ou mauvaise nouvelle? Le Veracruz se contente de roues de 18 pouces et ne propose pas, en option, de roues surdimensionnées de 19 ou 20 pouces comme ses concurrents Acadia et CX-9. De même, le système de navigation par satellite est absent de la liste d'équipements. En revanche, le Veracruz bénéficie d'une garantie de cinq ans ou 100 000 km d'un pare-chocs à l'autre. Qui dit mieux?

 Fiche Technique Hyundai Veracruz
 Type: utilitaire sport
 Moteur: V6 - 3,8 litres - 24 soupapes
 Puissance: 260 hp @ 6500 tr/min - 257 lb pi @ 4500 tr/min
 Transmission: automatique à 6 rapports
 Direction: à crémaillère, assistée
 Suspension: av indépendante / arr indépendante
 Freins: av disques / arr disques - ABS
 Accélérations 0-100 km/h: 8,6 s
 Vitesse maximale: 180 km/h
 
  Hyundai Veracruz

Toyota Highlander

Buick Enclave

 Empattement: 280 cm 279 cm 302 cm
 Longueur: 484 cm 479 cm 513 cm
 Largeur: 183 cm 176 cm 189 cm
 Hauteur: 183 cm 176 cm 174 cm
 Poids: 2009 kg 1960 kg 2261 kg
 Puissance: 260 hp 269 hp 275 hp
 Pneus: 245/65R17 245/55R19 255/60R19
 Réservoir: 78 l 72,5 l 83 l


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