Forum international sur la mobilité urbaine et le transport avancé au Mont-Tremblant
MUTA2004 ­ Des modes de transport plus propres


 

Par Marcel Tremblay
Collaboration spéciale

 

Bientôt nous n'aurons plus le choix car dans 20 ans, si rien n'est fait, nos véhicules grands consommateurs de pétrole rejetteront 24 milliards de tonnes de CO2 par année dans l'atmosphère. Cette quantité phénoménale de pollution proviendra des 6 milliards d'automobiles qui circuleront alors sur notre planète.

Déjà nous constatons les effets des changements climatiques sur notre environnement avec les ouragans et inondations qui ne cessent de se succéder. Heureusement, il y a de plus en plus de gens qui se préoccupent de cette problématique et désirent renverser la tendance. Plusieurs de ceux-ci étaient présents à la troisième édition du Forum international sur la mobilité urbaine et le transport avancé (MUTA) qui s'est déroulé au Mont-Tremblant les 15, 16 et 17 septembre dernier.

"Faites le plein de solutions sensées pour une société durable" était le thème du Forum qui a permis à quelque 500 spécialistes venus d'une douzaine de pays de se rassembler. En autres sujets, on y a traité des défis posés aux grands propriétaires de parcs automobiles, aux chercheurs et aux grandes villes canadiennes pour implanter des modes de transport plus propres.

Le partenariat public-privé peut fonctionner
Même si toutes les conférences ont suscité beaucoup d'intérêt, celle concernant la situation de la France et des pays européens a particulièrement attiré l'attention des spécialistes nord-américains du transport collectif. Traitant du partenariat public-privé et des choix historiques qui y ont été faits, Chantal Duchène, directrice du Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART), est venue faire le point. Elle a notamment souligné que le développement des transports collectifs est une priorité pour les villes européennes. "Nous le privilégions autant pour l'environnement et la solidarité sociale que pour le développement économique. Ce qui nous encourage grandement dans ce choix, c'est que l'opinion publique est fortement favorable à ces types de transport."

En France, un système de taxe instauré au début des années 70 permet aux transports collectifs d'être financé à 40% par le privé. Ainsi, les entreprises situées dans les villes paient jusqu'à 50% du coût et celles se trouvant en banlieue, entre 20 et 30%. "L'entreprise privée sort gagnante de cette imposition car nous lui permettons d'établir ses besoins dans ce domaine", poursuit madame Duchène.

Des conférenciers venant des quatre coins de la planète
Les conférenciers invités ont partagé les résultats de leurs recherches, l'avancée technologique de leurs produits et quelques éléments de leur stratégie d'implantation de nouveaux moyens de transport. Parmi ces orateurs, soulignons la présence de Lewis I. Dale, directeur de l'Environment & Energy Public Policy Center de General Motors Corporation (É-U) et de Zhuo Jian, architecte-urbaniste de la ville chinoise de Shanghai.

Les multiples interventions nous ont appris que des pays comme l'Inde ou la Chine, par exemple, s'urbanisent et s'automatisent si rapidement qu'ils n'ont ni temps ni moyens de s'adapter aux nouvelles technologies. Il en résulte notamment une inefficacité des infrastructures et une forte augmentation de la pollution et de la congestion. Certaines régions de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique du Sud renversent ce type de problème et réussissent tout de même à évoluer dans des conditions similaires. C'est la force du Forum de faire en sorte que ces gens se rencontrent, échangent leurs idées et créent des liens d'affaires.

De tout pour tous les besoins
Regroupés sous un grand chapiteau, plusieurs véhicules électriques dont l'autonomie et la puissance peuvent répondre adéquatement aux besoins des milieux commerciaux, institutionnels et industriels, étaient exposés. Fonctionnant avec des batteries de plomb-acide, nickel-cadmium, nickel-hydrure de métal, lithium-polymère ou NaNiC12 (ZEBRA), ces véhicules qui n'émettent aucune pollution atteignent des vitesses allant jusqu'à 100 km/h. Selon la prise, la recharge des batteries prend de 2 à 8 heures. Ne serait-ce pas l'idéal pour les parcs automobiles de grandes compagnies ou pour les municipalités? Évidemment, le particulier qui ne recherche pas la vitesse d'une Formule 1, y trouverait aussi son compte.

Nemo, ça vous dit quelque chose? Ce n'est pas un poisson mais plutôt un véhicule électrique abordable construit à Sainte-Thérèse. Cette voiture, et bien d'autres, ont été présentées à Saint-Jérôme le 18 septembre au cours de la "Journée grand public" qui clôturait l'événement.

Le Forum MUTA, organisé par le Centre d'expérimentation des véhicules électriques du Québec (CEVEQ) avec le Centre d'études et de recherches sur les véhicules électriques et hybrides (CEREVEH) de France, a lieu en alternance au Canada et en France. L'édition 2004 du Forum a reçu l'appui de partenaires majeurs comme Bombardier, les gouvernements canadien et québécois, Hydro-Québec, la Ville de Saint-Jérôme ainsi qu'une douzaine d'organismes dont l'Association canadienne du transport urbain, l'Union des municipalités du Québec et le Réseau environnement.


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