L'autoroute 55 en Estrie : un chantier attendu


 

Par Jean-François Dubois

 

Depuis sa construction, vers la fin des années 70, l'autoroute 55 au nord de Sherbrooke a connu un accroissement notable de son débit de circulation. Conçue initialement avec deux voies contiguës, elle ne cessait de se retrouver à la une des quotidiens locaux suite à des collisions souvent spectaculaires et mortelles.

D'une longueur totale de près de 20 km, les travaux présentement en cours d'exécution sont réalisés selon quatre phases de construction.

Débutée en février 2002, la phase I s'étendait sur une longueur approximative de 8 km dans les municipalités de Saint-François-Xavier-de-Brompton et Melbourne. Ce tronçon est caractérisé par un relief montagneux où l'on retrouve un grand nombre de cours d'eau. La firme Sintra a donc dû construire pas moins de 23 ponceaux de dimensions variant de 1,5 m x 1,5 m à 3,0 m x 5,0 m. La moitié de ces ponceaux ont été coulés en place, l'autre moitié étant faite de ponceaux préfabriqués.

Toujours dans la phase I, on retrouvait d'énormes quantités de déblais/remblais dont, notamment, deux remblais d'une hauteur de 21 m et 23 m qui représentaient respectivement des volumes de 40 000 m3 et 75 000 m3. Seulement pour la phase I, les volumes de déblais atteignaient les 500 000 m3 soit, l'équivalent de 62 500 voyages de camions 10 roues!

En plus de ces volumes de déblais astronomiques, une montagne de roc a dû être dynamitée pour faire place à la future chaussée, ce qui représente un volume additionnel de déblais d'environ 80 000 m3. 450 000 m3 de remblais ont été mis en place également. Les travaux de la phase I se sont terminés en juillet 2003.

La phase II, qui s'est déroulée d'août 2002 à juin 2003, a demandé de la part de l'entrepreneur, Couillard Construction, une gestion serrée de la circulation puisque deux échangeurs ont été construits dans les secteurs de Melbourne et Richmond et que la circulation devait être maintenue.

La protection de l'environnement n'a pas été mise de côté selon les dires de Bruno Lacasse, ing., chargé de projet à la direction de l'Estrie du ministère des Transports, puisque plusieurs dispositifs de protection ont été mis en place dont des bassins de sédimentation pour contrôler l'érosion.

La phase III consistait uniquement en l'érection d'un pont enjambant la rivière au Saumon. La particularité de ce pont réside dans le fait que sa portée a dû être doublée pour minimiser l'érosion et l'impact de sa construction sur l'environnement. Les travaux se sont déroulés du mois d'octobre 2002 au mois de mai 2003 et ont été exécutés par la firme Grandmont.

Enfin la phase IV, débutée depuis juillet 2003, et dont la fin est prévue pour novembre 2003, est construite dans une zone naturelle sensible, près de la rivière Saint-François sur une longueur d'environ 4 km. Cette zone représente un obstacle majeur puisqu'elle se trouve en terrain inondable.

De façon plus précise, notons que deux sections d'une longueur totale d'environ 1 km ne permettent pas de garder l'alignement général de la chaussée. Pour cette raison, il y a donc deux secteurs où les chaussées doivent être rapprochées et séparées par une glissière médiane en béton de type New Jersey. Sur cette glissière on retrouvera un écran anti-éblouissements constitué de poteaux de forme ellipsoïdale permettant de dévier les faisceaux des phares.

Voilà donc un survol du chantier de l'autoroute 55 dans le secteur de l'Estrie, des travaux d'envergure qui étaient attendus depuis longtemps et dont l'ouverture officielle, prévue pour le début novembre 2003, promet de soulager bien des automobilistes et d'améliorer la sécurité et le confort des usagers.


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