Nouvelle application des polymères...
Par Jean-François Dubois
Le Vermont Agency of Transportation, l'équivalent du ministère des Transports au Québec, est sur le point d'inaugurer un pont pour le moins innovateur au point de vue des matériaux utilisés. En effet, le Brook Bridge d'une longueur de 144 pieds (44 mètres) et d'une largeur de 34 pieds (10 mètres) qui enjambe le ruisseau Ryder sur la route 100 près de Morristown sera construit à partir d'armatures constituées de polymère renforcé de fibres de verre (PRFV). Cette nouvelle technologie permettra d'augmenter la durée de vie de la structure du double soit, de 40 à 80 ans en moyenne tout en réduisant son poids puisque les barres d'armatures sont trois fois plus légères que l'acier. Contrairement à l'acier d'armature conventionnel, ces nouvelles barres ne seront pas altérées par l'attaque de la corrosion généralement causée par le calcium déposé pendant les opérations de déneigement. Bien que plus légères, ces barres sont tout de même plus dispendieuses que des barres d'acier conventionnelles ce qui devrait se traduire dans ce cas-ci par une dépense supplémentaire de 50000 $ sur le coût total du projet évalué à 1,4 millions $. Une augmentation d'à peine 3% qui devrait sûrement être compensée par l'augmentation de la durée de vie utile. Plusieurs années de recherches ont été investies pour en arriver à ces résultats plus que prometteurs par un groupe de chercheurs de l'Université de Sherbrooke, appuyé par le Conseil des Recherche en Sciences Naturelles et du Génie (CRSNG) et l'Intelligent Sensing for Innovative Structures (ISIS, Canada) et dirigé par un professeur du département du génie civil, M. Brahim Benmokrane. Des essais destructifs ont également été effectués au cours de l'été 2001 sur les terrains du centre de services de Sherbrooke du ministère des Transports sur des glissières du type New-Jersey contenant de ces barres de polymère. En plus de cette innovation, des capteurs optiques installés de part et d'autre du pont permettront de faire un "monitoring" à distance des comportements de l'armature, de la température et des contraintes imposées à la structure par le passage de 7000 véhicules par jour. Il faut dire que l'application réelle de cette nouvelle technologie n'est pas unique au pont Brook puisque des essais ont été réalisés sur un petit pont dans la municipalité de Wotton près d'Asbestos au cours de l'été 2001 et qu'une autre structure sur l'autoroute 55 à Magog est en cours de reconstruction avec cette même méthode. Ce qui fait le caractère exclusif de ce pont au Vermont c'est le procédé par lequel la fibre optique a été incorporée aux barres d'armature. Plutôt que d'être simplement enroulée autour des barres, les fibres optiques (capteurs) ont été introduites par "pulltrusion", procédé par lequel on tire un matériau pour l'introduire dans un autre, par opposition à l'extrusion où le matériau est poussé. Les autorités du Vermont prévoient que l'ouverture de ce pont se fera au cours de l'automne. |
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