Un moyen puissant... l'injonction!
L'injonction est une procédure extraordinaire, ou à tout le moins très spéciale. Que l'injonction soit déposée devant la Cour Supérieure du Québec ou devant la Cour Fédérale du Canada, qu'il s'agisse d'une affaire de brevets, de concurrence déloyale, de sollicitation de clients ou de non-respect d'une entente de confidentialité, certains critères doivent être considérés avant d'entreprendre une injonction. Sommairement, l'injonction est un véhicule procédural qui a pour but de demander à un tribunal d'émettre une ordonnance visant à :
L'injonction peut viser toute personne, dont une compagnie, ses dirigeants, ses représentants et/ou ses employés. L'injonction peut être provisoire, interlocutoire et permanente. L'injonction interlocutoire est entendue par la Cour rapidement et vise une ordonnance qui est en vigueur entre le jugement donnant droit à l'injonction et l'audition du litige entre les parties. La Cour rend donc jugement premièrement au niveau de l'injonction interlocutoire et le recours principal est entendu par le tribunal à une date ultérieure, parfois des années plus tard. Prenons l'exemple d'un chercheur dans une entreprise, ayant signé un contrat de travail prévoyant certaines clauses de non-concurrence spécifiques, qui annonce son départ de la compagnie et son nouvel emploi chez le meilleur compétiteur de l'employeur. Par l'injonction, l'employeur pourrait immédiatement demander à la Cour d'émettre une ordonnance empêchant cet ex-employé d'aller travailler pour la concurrence en attendant l'audition du procès. L'injonction permanente est souvent simplement une des conclusions dans une action principale. Prenons l'exemple d'un compétiteur qui viole la marque de commerce d'une entreprise. Le propriétaire de la marque pourrait prendre une action principale en violation d'une marque de commerce. Cette action aurait des conclusions en dommages et une demande d'injonction permanente visant à empêcher ce tiers à utiliser la marque. Dans ce cas, la Cour déciderait s'il y a lieu d'émettre une injonction ou non, seulement suite à l'audition au fond de la cause. Dans des cas exceptionnels, les situations d'urgence, une injonction provisoire peut être demandée sans même que les procédures soient transmises à la partie défenderesse. Si l'injonction provisoire est accordée, celle-ci sera émise pour une durée maximale de dix jours. En matière d'injonction provisoire et interlocutoire, il est fréquent que la Cour demande au demandeur de fournir caution pour un montant fixé par la Cour afin de garantir le paiement des frais et des dommages-intérêts qui peuvent résulter de l'octroi de l'injonction. L'injonction étant une mesure d'intervention spéciale, elle ne sera octroyée que si les circonstances s'y prêtent et suivant une appréciation très rigoureuse des faits et de la procédure. Les divers critères donnant ensemble ouverture à une demande d'injonction sont résumé ci-après:
Apparence de droit Le requérant à une demande d'injonction doit démontrer qu'il y a une question sérieuse en droit qui devra être tranchée lors de l'audition de l'action principale. C'est souvent le cas des affaires soulevant la constitutionnalité d'une loi ou l'intérêt public.
Préjudice sérieux et irréparable Le préjudice sérieux et irréparable peut signifier des pertes financières irrécupérables (par exemple, quand le défendeur est insolvable), une perte d'achalandage, une perte de réputation et un danger pour les intérêt du demandeur à long terme. Le tribunal cherchera donc à éviter que, sans l'injonction, il ne soit créé un état de fait de nature à rendre le jugement final inefficace pour le demandeur.
La balance des inconvénients Ces toujours du cas par cas, mais certaines conditions vont de soi. La personne demandant l'injonction doit avoir respecté ses propres obligations dans les circonstances : le demandeur doit avoir " les mains propres ". Aussi, le demandeur doit forcément être une personne intéressée. Il doit avoir un intérêt direct et personnel dans sa demande d'injonction. De plus, il ne doit pas y avoir un long délai entre la prise de connaissance du demandeur de la violation de ses droits et sa demande d'injonction. Et combien ça coûte? En un seul mot - cher. C'est une façon de &laqno;frapper fort» mais tout un portefeuille peut y passer. Le travail est ardu, le temps est court et les affidavits sont nombreux et longs. Généralement, la contestation est vive. Un pensez-y bien. |
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