Pur sang italien
Ce n’est un secret pour personne, les constructeurs d’automobiles de prestige se lancent sur le très lucratif marché des véhicules utilitaires sport. Même Ferrari, Aston Martin et Lotus y songent. Pour une question de principe, McLaren a affirmé qu’elle fermait la porte aux utilitaires. C’est ainsi que le Maserati Levante rejoint ses compatriotes italiens, l’Alfa Romeo Stelvio et le Lamborghini Urus. Mais avant de vous entretenir de mon essai du Levante, permettez-moi de rendre un dernier hommage à Sergio Marchionne qui est décédé le 25 juillet dernier. Né en Italie en 1952, Sergio Marchionne avait 14 ans lorsque sa famille est venue s’installer au Canada où il a vécu son adolescence et fait ses études universitaires – plus précisément à Toronto et Windsor en Ontario. Après avoir fait ses preuves dans le monde de la finance, l’Italo-Canadien a été nommé à la tête du Groupe Fiat en 2004. Sous sa gouverne, les ventes mondiales de Maserati ont plus que décuplé en passant de 4877 unités en 2004 à 51 500 unités en 2017. Qui plus est, malgré ses petites chicanes avec Ferrari, les ventes de voitures arborant le cheval cambré à travers le monde sont passées de 4975 à 8398 unités durant la même période. Cela dit, Sergio Marchionne a travaillé comme un forcené pour remettre Maserati et Ferrari sur la carte. Mi mancherai moltissimo Sergio! E buon viaggio mio caro amico!
Jusqu’à maintenant, la carrière du Levante ne lève pas comme prévu. L’utilitaire italien doit affronter les allemands comme le BMW X6, le Mercedes-Benz GLE Coupé et le Porsche Cayenne. Qu’à cela ne tienne, les marques britanniques ne sont pas en reste avec le Jaguar F-Pace et le Range Rover Velar. Somme toute, la partie n’est pas gagnée d’avance pour le Levante. Cela dit, l’exotisme d’un véhicule italien peut être enivrant et attirer les acheteurs en quête d’exclusivité. Par contre, la réputation entourant leur fiabilité capricieuse peut être dégrisant pour celui ou celle qui ne veut pas perdre son temps dans les ateliers de mécanique. L’achat d’un véhicule italien est avant tout une affaire de cœur! Maranello à la rescousse
Avec 550 chevaux dans la GTS et 590 chevaux dans la Tropheo, les performances du Levante se comparent aisément à celles des BMW X6 M, Mercedes-AMG GLE Coupé 63 S et Porsche Cayenne Turbo. On pourrait aussi inclure le Jeep Grand Cherokee Trackhawk dans ce groupe de hors-la-loi. Le Levante GTS passe de 0 à 100 km/h en 4,2 secondes tandis que le Tropheo éclipse tous ses adversaires en réalisant le même exercice en 3,9 secondes. Seul le Lamborghini Urus avec ses 650 chevaux s’avère plus rapide avec un chrono de 3,6 secondes. La vitesse maximale est aussi démentielle avec une pointe de 292 km/h pour le GTS et 300 km/h pour le Tropheo. Encore une fois, l’Urus demeure le roi de la catégorie avec 305 km/h. Mais à quel prix? En s’assoyant dans la cabine du Levante, il faut admettre que le coup d’œil est moins spectaculaire que la carrosserie qui exhibe une grosse calandre béante, des phares menaçants et des jantes sculptées. Sans insinuer que le tableau de bord ressemble à celui du Jeep Grand Cherokee, l’instrumentation et certaines commandes donnent une impression de déjà-vu. Sur la route, j’ai apprécié conduire cet utilitaire doté d’un centre de gravité bas avec une répartition idéale du poids entre les essieux avant et arrière. La direction électrique pourrait être plus précise et réactive. Conçu pour avaler les kilomètres sur le bitume sec, mouillé ou glacé; le Levante n’est pas fait pour circuler dans les sentiers boueux ou rocailleux car le châssis, les suspensions, les jantes et les organes mécaniques manquent d’assurance face aux caprices de dame Nature.
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