À quand l’électricité dans le transport lourd?
Tesla! Vous connaissez? C’est le nom d’une PME californienne qui est en train de révolutionner l’industrie automobile mondiale avec une berline quatre portes, le Model S, qui s’est valu le titre de «voiture de l’année» en 2013 tout en se méritant la plus haute distinction jamais accordée par le très sévère magazine Consumer Report. Si cette berline s’attire autant de louanges, ce n’est pas uniquement parce qu’elle est totalement électrique, mais parce qu’elle remplit toutes ses autres fonctions avec un brio exceptionnel. À la suite d’un accueil aussi laudatif des organismes spécialisés, nul besoin d’ajouter que les ventes ont connu un succès sans précédent au point où la petite entreprise américaine a dépassé dans le nombre d’unités vendues les chiffres de la Mercedes de Classe S, de la BMW de série 7 et de la Audi A8. Au moment où ces lignes sont écrites, environ 500 Tesla Model S sortent des chaînes d’assemblage de la marque chaque semaine. Et tout cela sans concessionnaire proprement dit puisque la compagnie ne possède que des points de vente dans de grands centres commerciaux à travers l’Amérique. Pour ceux qui s’intéressent au monde des affaires, précisons que le fondateur de Tesla n’est pas le premier venu. Il s’agit de Elon Musk qui a préalablement vendu sa création PayPal pour une somme colossale. On estime d’ailleurs sa fortune personnelle à 2 milliards $. Un camion électrique, pourquoi pas ? Déjà vous vous demandez quel est le revers de la médaille. Venons-y. Le seul et unique handicap de cette berline de grand luxe est son prix qui dépasse le budget des environnementalistes les plus engagés. Pour le modèle d’entrée de gamme, il faut en effet compter environ 80 000 $, une facture qui sera réduite de 8000 $ grâce au rabais gouvernemental accordé aux véhicules vert. Cette version de la Tesla reçoit un groupe électrogène de 60 kWh comparativement à 85 kWh pour le modèle haut de gamme que représente la P85. Le hic, c’est qu’il faudra débourser plus de 100 000 $ pour connaître tout l’agrément de conduite que procure la conduite de cette voiture. Imaginez une puissance équivalente à 416 chevaux et un couple de 443 lb pi. Ajoutez à cela l’instantanéité de ce même couple et vous avez entre les mains une voiture qui peut faire la barbe à une Porsche 911, une Mustang GT, voire une Audi RS5. Au delà de ses accélérations foudroyantes, la Tesla Model S P85 possède une autonomie qui élimine pratiquement toutes les craintes habituellement associées aux véhicules électrique, que ce soit la Nissan Leaf ou la Ford Focus. En évitant de faire du «drag» à chaque occasion qui se présente, on bénéficie de 400 km avant de commencer à chercher une borne de chargement. Et selon le type de prise électrique, on mettra entre 4 et 12 heures à refaire le plein d’énergie. L’angoisse n’est peut être pas éliminée à 100%, mais c’est un progrès considérable, avouons-le. Ce qu’il y a de plus remarquable à propos de cette Tesla, ce n’est pas tant que ce soit une amie de l’environnement, mais surtout une voiture exceptionnelle à tous les points de vue. Contrairement aux autres modèles de ce type, elle a été élaborée à partir d’une feuille vierge et non pas en modifiant un modèle existant. Ainsi, les 7000 petites batteries lithium-ion sont logées dans le plancher, ce qui contribue à abaisser le centre de gravité et conséquemment la tenue de route. Autre détail appréciable, le Model S offre deux coffres à bagage, un à l’avant et l’autre à l’arrière. À l’intérieur, un immense écran tactile de 17 pouces permet de contrôler tous les paramètres de la voiture tout en servant d’ordinateur au besoin. L’espace pour les passagers est vaste et la finition paraît aussi soignée que dans ces voitures allemandes de fort prix. En dépit d’une solidité apparente, un petit craquement s’est manifesté dans la région de la lunette arrière avec ma voiture d’essai. Mais comme Tesla est à l’écoute de sa clientèle, les changements interviennent rapidement. Bien entendu, l’acquisition d’une telle voiture exige une nouvelle façon de se déplacer ou même de voyager. Ainsi, un voyage à New York imposera une longue pause (4 heures) pour le lunch autour d’Albany. C’est là le prix à payer pour justement ne pas avoir à payer près de 100 $ à chaque arrêt dans une station-service.
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