InfraStructures - Septembre 2004 - Le nettoyage industriel et la prévention Du risque à la sécurité: suivez le guide!

Le nettoyage industriel et la prévention

Du risque à la sécurité: suivez le guide!

Les méthodes de nettoyage industriel modernes sont efficaces, mais elles comportent des risques pour les travailleurs de ce secteur. Le jet d'eau sous haute pression utilisé est si puissant qu'il peut découper le métal. Quant à la méthode par pompage à vide, elle expose souvent les travailleurs à des produits toxiques et dangereux. Pour aider à faire la promotion de la prévention dans ce secteur, trois guides ont été conçus à l'intention des entreprises oeuvrant dans ce secteur d'activité.

Danger réel, chiffres à l'appui
Le risque pour la santé et la sécurité des travailleurs dans le secteur du nettoyage industriel est bien réel. Entre 1995 et 2002, 13 travailleurs ont perdu la vie suite à des accidents survenus au cours d'activités de nettoyage ou de pompage à vide. Dans la même période, à chaque année, un travailleur sur cinq a été victime d'une lésion professionnelle; une lésion sur trois a été causée par une chute ou une exposition à un produit dangereux. Tous les ans, ce secteur enregistre environ 400 accidents.

Comité paritaire de l'environnement
Le danger du travail de nettoyage industriel justifie que des actions soient entreprises. Par conséquent, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a mis sur pied, en mai 2000, le Comité paritaire de l'environnement (CPE). Le mandat de ce comité est de développer des solutions pratiques et applicables dans les entreprises de toute taille, dans le but de rendre plus sécuritaire le travail des opérateurs dans ce secteur.

Sous la direction de la CSST, le CPE réunit les principaux représentants patronaux et syndicaux du secteur, les associations sectorielles paritaires Transport et entreposage (ASTE) et Affaires municipales (APSAM), le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), le Conseil du patronat du Québec (CPQ), l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail (IRSST) et le Comité sectoriel de main-d'oeuvre de l'environnement.

Comme le souligne Robert Bélanger, président du CPE, &laqno;il s'agit là d'un bel exemple où tous les intervenants du secteur ont accepté de travailler ensemble pour trouver des solutions dans un objectif de prévention.»

En 2001, deux groupes de travail, composés de superviseurs et de travailleurs d'expérience désignés par les entreprises et par les syndicats, se mettent à la tâche et élaborent des outils concrets. &laqno;La prise en charge par les milieux de travail est fondamentale, explique monsieur Bélanger. Les personnes les mieux placées pour trouver des solutions durables sont celles qui sont au coeur du milieu de travail, celles qui identifient les problèmes et qui sont en mesure de trouver des solutions les mieux adaptées. Le rôle de la CSST est de soutenir les milieux de travail dans leur démarche de prévention.»

Trois outils de bonnes pratiques
À ce jour, la réalisation la plus ambitieuse du CPE est l'élaboration de trois guides de bonnes pratiques qui proposent des procédures de travail et des méthodes de prévention adaptées aux risques rencontrés lors de travaux de nettoyage à haute pression, de pompage à vide et en espace clos.

En plus d'être maintenant une référence pour les inspecteurs de la CSST, dans le cadre de leurs interventions, ces trois guides ont été intégrés au contenu du programme d'apprentissage en milieu de travail lancé récemment dans le secteur du nettoyage industriel.

Ces outils aident les entrepreneurs du secteur à remplir leurs obligations. Ils traitent des aspects déterminants du travail de nettoyage et de récupération : l'analyse des risques associés à un contrat, la planification des travaux, l'exécution des travaux (des méthodes sûres et adaptées aux risques), l'utilisation sécuritaire des appareils et les équipements de protection individuelle. Ces guides sont documentés et complets, de quoi plaire à tous les intervenants dans l'organisation du travail, notamment les gestionnaires, les superviseurs et les répartiteurs.

Poursuivre l'effort de prévention
Malgré les outils et la formation disponibles, il reste beaucoup à faire dans le secteur du nettoyage industriel. &laqno;Il faut sensibiliser les donneurs d'ouvrage, les entreprises qui embauchent des firmes de nettoyage industriel et leur rappeler leurs obligations à l'endroit des travailleurs qui se rendent dans leurs établissements», précise monsieur Bélanger.

Entre la CSST et ses partenaires, les liens se raffermissent
Parce qu'elle ne saurait relever à elle seule les nombreux défis que présente la gestion de la santé et de la sécurité du travail, la CSST compte sur l'appui de ses nombreux partenaires. Pour favoriser la coordination des interventions et en maximiser l'impact, elle a d'ailleurs mis en place des mécanismes de concertation qui lui permettent de travailler encore plus efficacement avec eux. Comme en témoignent plusieurs réalisations en santé au travail, la mise en commun des efforts contribue, au fil des ans, à consolider des liens de partenariat déjà solidement noués.

Source: Direction des communications, CSST