Celui qui a ouvert la voie aux multisegments
Parmi tous les constructeurs, Ford est celui qui offre le plus vaste choix de véhicules utilitaires sur le marché. Le nombre de modèles dépasse celui de Chevrolet, Nissan ou Toyota, dont les éventails ne sont pas piqués des vers non plus. Si l’on fait exception des camionnettes et des fourgons commerciaux, la gamme Ford comprend 7 véhicules utilitaires en tout genre. Entre le multisegment compact Escape et les gigantesques utilitaires sport Expedition et Expedition Max, on trouve la fourgonnette Transit Connect, les multisegments Explorer, Flex et Edge. Des trois derniers modèles, l’Explorer est probablement le plus connu et le Flex le plus méconnu. Reste l’Edge, lequel s’avère un compromis entre les deux. Dévoilé en 2007 et refondu en 2011, l’Edge peut se vanter d’avoir été l’un des véhicules qui a forgé la popularité des véhicules multisegment. Les plus vieux se rappelleront que l’émergence du Edge et ses acolytes ont presque causé l’extinction des fourgonnettes à la fin des années 2000. Tour à tour, Ford (Freestar), Hyundai (Entourage) et GM (Uplander et Montana) avaient abandonné la production de fourgonnettes pour s’en remettre exclusivement aux multisegments. Conscient de son erreur, Ford a trouvé le moyen d’y remédier en offrant une version tourisme (destiné aux passagers) de la Transit Connect - laquelle s’avère plutôt discrète depuis son introduction en 2010. Nouvelle génération Vu de profil ou de l’arrière, l’Edge fait un clin d’oeil aux lignes des produits Land Rover. Comme quoi, les stylistes américains semblent avoir de la difficulté à couper les ponts avec la marque britannique que Ford a détenu de 2000 à 2008. Le même constat s’applique entre certaines voitures Ford et le faciès d’Aston Martin, une autre marque britannique qui a déjà appartenu à Ford.
Par rapport à la génération précédente, les dimensions du nouveau Edge gagne 2,5 cm en empattement et 10 cm sur la longueur. Ce qui se traduit par des portières plus large à l’arrière pour faciliter l’entrée et la sortie des passagers; et de l’espace additionnel pour les jambes des passagers arrière alors que le volume du coffre à bagages augmente d’environ 200 l. Il est juste dommage que les dossiers de la banquette arrière soient divisés 60/40 au lieu de 40/20/40. Si le design extérieur est particulier au Edge, le tableau de bord affiche un air de déjà-vu alors que l’instrumentation au style générique s’inspire des autres modèles Ford. En échange, l’ergonomie est sans reproche et les informations sont faciles à consulter. Pour faciliter la vie des automobilistes qui ont de la difficulté à apprivoiser le fonctionnement du système MyFord Touch, Ford fait son mea-culpa en installant des boutons conventionnels sous l’écran tactile afin de régler la radio et la ventilation. Même si les matériaux recouvrant la planche de bord et l’intérieur des portières s’avèrent doux au toucher et joli à regarder, on trouve encore trop de plastiques dures et lisses qui s’apparentent à des véhicules bon marché. L’énorme surface vitrée du pare-brise et la forte inclinaison du pilier A procurent un excellent champ de vision. Toutefois, cette conception genre «cabine avancée» rappelle les anciennes et mal-aimées fourgonnettes Chevrolet APV et Pontiac Trans Sport des années 1990 dont la profondeur du tableau de bord empêchait de récupérer en deux temps trois mouvements les objets (verres fumés, monnaie, carte routière, etc.) qui avaient le malheur de s’y glisser. Trois motorisations Le moteur de base demeure le L4 2,0 l turbo qui développe 245 hp. Le V6 3,5 l de 280 hp est un choix plus logique pour la plupart des utilisateurs. La version Sport étrenne un nouveau moteur V6 2,7 l turbo qui développe 315 hp qui assure de bonnes accélérations et rehausse l’agrément de conduite. Tous les moteurs sont couplés de série à une boîte automatique à 6 vitesses avec des palettes au volant. Si la faible garde au sol expose la mécanique du Edge aux obstacles (souches, rochers, ornières) que l’on trouve en terrain accidenté, la faible hauteur des éléments suspenseurs n’est pas étranger à sa bonne tenue de route. Moins sportif que les multisegments allemands dans les virages et au freinage, l’Edge propose une douceur de roulement supérieure. Et si on lui a déjà reproché le manque de vivacité de sa direction et la paresse de ses pneumatiques, les coups de volant de la version Sport avec ses jantes de 20 pouces (ou de 21 pouces en option) s’avèrent précis et rapides.
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