Réparer les erreurs du passé
Reconnue pour ses limousines, Lincoln a un passé glorieux parsemé d’innombrables anecdotes. Ainsi, la marque de luxe de Ford été le premier fournisseur officiel de la Maison Blanche avec la «Sunshine Special» du président américain Franklin D. Roosevelt en 1939. Cette tradition a perduré jusqu’en 1993 avec le président Georges Bush père. C’est l’administration du président Bill Clinton qui a mis un terme à cette entente en optant pour une Cadillac. Coïncidence ou pas, l’éjection de Lincoln des officines de Washington a concordé avec le déclin de la marque qui a tardé à s’adapter au marché des années 2000. Au cours des deux dernières décennies, les riches consommateurs nord-américains ont délaissé peu à peu les grandes berlines de luxe pour jeter leur dévolu sur les VUS de luxe. Un virage que les marques allemandes ont pris avec aplomb en offrant une gamme diversifiée de modèles. De son côté, Lincoln a été lente à réagir en ne renouvellement pas assez rapidement sa gamme de berlines et en présentant des modèles bizarroïdes comme l’indéfinissable MKT. Somme toute, seul le Navigator a eu sa part de succès dans les années 1990, et encore. À ce propos, ce dernier pourrait connaître un regain en 2015 grâce à un léger restylage et la venue d’un V6 Ecoboost de 3,5 l.
Pour réparer les erreurs du passé, Lincoln joue le tout pour le tout en dévoilant le nouveau MKC, un multisegment compact appelé à concurrencer les Audi Q5 et BMW X3. Auparavant, cette mission était dédiée au MKX mais celui-ci est plus gros et plus énergivore que les modèles teutons ci-nommés, et cadre plutôt dans la catégorie des multisegments intermédiaires comme les Lexus RX et Cadillac SRX. Une énième renaissance Autant les dimensions du MKX se classent un cran au-dessus des Q5 et X3, autant celles du MKC se situent en-dessous. Par rapport à ses deux rivaux allemands, le MKC est plus court d’environ 10 cm tandis que son empattement fait 12 cm de moins. La largeur et la hauteur sont sensiblement les mêmes. Plus léger, il confie ses déplacements à des moteurs turbocompressés à quatre cylindres – aucun V6 n’est inscrit au catalogue. Le moteur de base est le 2,0 l Ecoboost qui développe 240 hp et 270 lb pi de couple. Pour plus de pep sous le soulier, le MKC ouvre son capot au 2,3 l Ecoboost – le même que la nouvelle Mustang – dont la puissance atteint 285 hp et 305 lb pi de couple. Les deux moteurs sont boulonnés à une boîte automatique à 6 rapports avec des palettes au volant. Si les motorisations s’avèrent modernes, on peut se questionner sur le nombre de rapport de la transmission qui est limité à 6 alors que les modèles concurrents disposent de 8 rapports. On peut comprendre que Lincoln a voulu réduire le prix du MKC et que la maison-mère Ford ne dispose pas de boîte à 8 vitesses dans ses cartons. Sauf que ce genre de détail fait en sorte que certains acheteurs – férus de nouvelles technologies – peuvent avoir une mauvaise perception du produit. La bonne nouvelle est que les engrenages de cette mécanique ont été rodés et qu’ils ont fait leurs preuves dans le Ford Escape. Chez nous, le MKC sera pourvu de série de la traction intégrale alors qu’aux États-Unis la version 2.0 offre le choix entre la traction avant ou intégrale. Qu’il soit à 2 ou 4 roues motrices, le MKC n’a pas été conçu pour circuler en terrain accidenté. Cependant, il se tirera bien d’affaire dans la neige et sur les surfaces glacées. À l’intérieur, malgré ses liens avec l’Escape, la présentation n’a rien en commun avec son cousin. Le choix des matériaux (cuir, boiserie, plastique et moquette) et le style du tableau de bord s’inspirent de ses frères et soeurs Lincoln mais avec un soupçon de jeunesse. Le toit panoramique agrémente la vue aérienne des passagers arrière, lesquels disposent d’une banquette surélevée par rapport aux sièges avant. Sur la route Au niveau des performances, le nouveau 2,3 l turbocompressé déborde de couple et sa fougue explique pourquoi les constructeurs abandonnent peu à peu les V6. Le 2,0 l turbocompressé n’est pas piqué des vers non plus et il a le mérite de réduire le montant de la facture de plusieurs milliers de dollars. Les systèmes d’aide à la conduite sont nombreuses et comprennent une ingénieuse fonction de stationnement en parallèle dont une commande permet au véhicule de s’extirper lui-même d’une place trop serrée. Les marchés cibles
|
© InfraStructures - Tous droits réservés - All rights reserved |