Un rôle mieux défini pour le Forester

Par Jacques Duval



 

Subaru vit des jours heureux. Toutefois, le petit constructeur japonais a vécu son lot de misère avant d’atteindre cette sérénité. Il n’y a pas si longtemps, on se demandait si Subaru serait capable de redresser la barre tellement les ventes avaient périclitées. Or, la refonte des dernières Legacy, Outback et Impreza, sans oublier le lancement du surprenant coupé BRZ a apporté de l’eau au moulin de Subaru qui a recommencé à engranger des profits. Cette arrivée d’argent frais a d’ailleurs permis de remodeler le Forester dont le design commençait à dater.

Mais n’allez pas croire que la silhouette du nouveau Forester va gagner des prix de stylisme. Fidèle au concept original, la caisse adopte des lignes droites et des angles carrés qui favorisent l’espace intérieur au détriment de l’apparence. Comme ses ancêtres, le Forester n’est pas le plus beau véhicule circulant sur nos routes. Mais, on a vu pire.

Duel avec l’Outback
Plus volumineux et plus pratique qu’auparavant, le Forester a maintenant un rôle mieux défini face à son frère Outback contre lequel il livrait une guerre fratricide depuis plusieurs années. Les adversaires du Forester sont principalement les multisegments compacts Ford Escape, Honda CR-V, Mitsubishi Outlander et Toyota RAV4; alors que les concurrents de l’Outback sont plus disparates et comptent dans leur rang les Audi Allroad, Honda Crosstour, Toyota Venza et Volvo XC70.


Toutefois, quand on compare la capacité de remorquage du Forester à celle de l’Outback, on ne sait plus à quel Saint se vouer! Peu importe la motorisation, le Forester se contente de tirer une charge de 680 kg alors que la capacité de l’Outback varie de 1224 à 1360 kg, selon le choix du moteur. En contrepartie, il semble que le Forester soit mieux conçu pour rouler en terrain accidenté puisque et ses angles d’approche, de rampe et de sortie sont plus prononcés que l’Outback pour attaquer une pente ou franchir des ornières et des bosses.

Une CVT au menu
Si la silhouette de l’ancien Forester avait mal vieilli, sa mécanique était toujours au diapason. Ainsi, le vénérable quatre cylindres à plat de 2,5 l demeure l’engin de base avec ses 170 chevaux et 170 livres-pieds de couple. Pour augmenter la cadence dans les virages ou obtenir des accélérations plus senties, le quatre cylindres à plat de 2,0 l avec turbocompresseur délivre 250 chevaux et 258 livres-pieds de couple. Ce dernier est jumelé de série à une nouvelle boîte CVT avec mode manuel – en remplacement de la vétuste transmission automatique à quatre rapports – tandis que le 2,5 l est équipé de série d’une boîte manuelle à 6 rapports et en option de la CVT avec ou sans mode manuel selon la version.

Pour avoir essayé toutes les combinaisons possibles, sans hésitation j’éliminerais la boîte manuelle de ma liste de magasinage même si elle permet de retrancher 1300 $ à la facture. En effet, la position de conduite devient inconfortable avec la boîte manuelle car l’assise du siège est trop haute (malgré les nombreux réglages). De même, la caisse penche tellement dans les virages – à cause du long débattement des éléments suspenseurs – qu’il vaut mieux garder les deux mains sur le volant! D’où l’intérêt de la CVT. Sans compter que la conduite avec ce type transmission s’avère moins fatigante et stressante dans les embouteillages.

Compte tenu de la différence de puissance entre les deux moteurs proposés, la magie du turbocompresseur permet de retrancher entre 2 et 3 secondes lors du traditionnel chrono de 0 à 100 km/h. Quant à la consommation, le moteur turbo brûle environ 10% de plus que celui à aspiration atmosphérique.

Par rapport à la concurrence, le Forester se démarque en offrant le rouage intégral le plus efficace de sa catégorie. Son mécanisme à prise constante a été bonifié en 2014 d’une fonction X-Mode qui accroît la motricité des quatre roues en terrain meuble. Ce même système est capable de retenir le véhicule grâce au système ABS de chaque roue lorsqu’il descend une pente abrupte. Sur la route, on peut certes maugréer contre la longue course des amortisseurs. Mais la configuration de la suspension a le don de lisser parfaitement les imperfections du bitume ou des routes gravelées. Somme toute, à l’exception de ses sièges, le Forester peut se targuer d’être l’un des plus douillets de son espèce.

Un habitacle plus convivial
Moins profilé que l’Outback, les formes rectangulaires du Forester se traduisent par un meilleur champ de vision et davantage de dégagement pour tous les occupants. Ainsi, il est également plus facile d’entrer et de sortir de l’habitacle grâce aux larges portières et la hauteur du toit. L’espace de chargement à l’arrière est grand à 2115 l avec la banquette arrière rabattue. Il est cependant un peu dommage que le dossier ne soit pas divisé en trois sections.


Fiche Technique Subaru Forester
Type: utilitaire sport (multisegment)
Moteur: H4 - 2,5 l - 16 soupapes
Puissance: 170 hp @ 5800 tr/min – 170 pi lb @ 4100 tr/min
Transmission: automatique à variation continue
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av indépendante / arr indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 9,5 s
 
  Subaru Forester

Ford Escape

Toyota RAV4

Empattement: 264 cm 269 cm 266 cm
Longueur: 460 cm 453 cm 457 cm
Largeur: 180 cm 184 cm 185 cm
Hauteur: 174 cm 169 cm 166 cm
Poids: 1495 kg 1588 kg 1545 kg
Puissance: 170 hp 168 hp 250 hp
Pneus: 225/60R17 235/55R17 225/65R17
Réservoir: 60 l 57 l 60 l
Capacité de remorquage: 680 kg 680 kg 680 kg


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