Moins de chevaux, plus de plaisir

Par Jacques Duval



 

Dans sa dernière livrée, la Volkswagen Passat joue trois rôles différents, celui d’une berline tranquille avec juste la bonne dose de chevaux vapeurs, celui d’une berline à la fois luxueuse et performante avec son moteur V6 et, finalement, celui d’une suce la cenne (la TDI) qui affectionne les longs déplacements qui seront plus souvent interrompus par les besoins naturels de ses occupants que par un arrêt pour faire le plein de carburant.

Nonobstant cette dernière version dont le prix est souvent dissuasif, je pense que c’est le modèle d’entrée de gamme qui mérite que l’on s’y attarde. Tout comme sa cadette, la Jetta, la Passat se cache sous des lignes d’un classicisme qui exclut presque totalement l’originalité. Mais, comme cela se produit très souvent dans bien des domaines, il ne faut pas se fier à la première impression. Une semaine au volant de la version la moins cossue et la plus abordable de la Passat m’a permis de découvrir une voiture éminemment pratique et dont l’origine germanique n’a pas été trop émasculée pour plaire à la clientèle américaine.

Si j’ai choisi de conduire le modèle le moins coûteux de la gamme, c’est d’abord parce que ce sera le plus populaire et aussi parce qu’il reflète la nouvelle orientation de Volkswagen qui s’est livrée à des coupures radicales de ses prix afin d’améliorer des parts de marché qui, en Amérique, ne reflètent pas du tout le statut de la marque à l’échelle mondiale. Il faut savoir que les lettres VW identifient le 3e plus important constructeur automobile du monde. Les ventes au Canada et aux États-Unis sont pourtant loin d’un tel score.



Moins de chevaux
Pour distinguer la nouvelle Passat de l’ancienne, il faut d’abord soulever le capot pour y trouver l’archaïque moteur 5 cylindres de 170 chevaux en lieu et place du 4 cylindres 2,0 l turbo, ce qui constitue un recul au plan technologique. En revanche, le 5 cylindres 2,5 l ne tourne pas avec la grogne légendaire des moteurs de petite cylindrée. Sa puissance est modeste, surtout au départ, et il faut vraiment plaquer l’accélérateur au plancher si l’on veut doubler un «dimanchard». On met quand même plus de 9 secondes à atteindre la vitesse légale sur nos routes avec la transmission automatique. La consommation est aussi un peu décevante avec une moyenne pendant mon essai de 10,3 l/100 km. Le moteur de la version à moteur V6 de 280 chevaux peut régler ces petits problèmes, mais il vous en coûtera environ 10 000 $ de plus que les 28 000 $ d’un modèle Confortline convenablement équipé. Et vous avez même le choix de la nudité totale avec la Passat de base, cédée pour 24 000 $.


Beaucoup d’acheteurs cependant opteront pour l’indéracinable TDI, ce 4 cylindres turbo diesel dont les 140 chevaux font des miracles tant à la pompe que sur la route. Cette version que l’on peut obtenir avec la transmission DSG avec palettes sous le volant peut se mesurer à n’importe quel hybride par ses chiffres de consommation. Et que diriez-vous d’un plein de carburant qui peut durer environ 1000 km, si l’on conduit modestement.



Une limousine?
Hormis sa sobriété, la TDI, comme les autres, m’a séduit par son incroyable habitabilité avec des places arrière si somptueuses que l’on se croirait dans une limousine. À l’avant, les sièges sont confortables et le tableau de bord discret. Pas de fioritures ni de bébelles inutiles. Un seul bémol : il est heureux que l’on bénéficie d’un affichage numérique de la vitesse au centre, car la position de l’indicateur de vitesse sur la droite le rend partiellement invisible entre 60 et 200 km/h, masqué par le haut du volant. À part ce détail, la bonne visibilité règne partout ailleurs, une qualité rare de nos jours.

Construite dans une usine du Tennessee, la Passat que j’ai essayée ne comportait aucune faute d’assemblage et son châssis était dépourvu de tout bruit insolite. Au volant, en ville, on appréciera l’excellent diamètre de braquage qui permet de faire des virages en U dans des espaces restreints.

Le compromis habituel entre le confort et la tenue de route atteint ici un nouveau sommet. Nos routes lézardées sont bien feutrées par la suspension sans pour cela compromettre la tenue de route. Cette Passat est l’une des meilleures de sa catégorie, sinon la meilleure dans des enchaînements de virages.

Au fil des jours et des kilomètres, la Volkswagen Passat 2012 a vaincu mes préjugés et s’est comportée comme une berline familiale se situant tout en haut du palmarès des voitures de cette catégorie.

Fiche Technique Volkswagen Passat TDI
Type: berline intermédiaire
Moteur: L4 - 2,0 l - 16 soupapes
Puissance: 140 hp @ 4000 tr/min - 236 pi.lb @ 1500 tr/min
Transmission: manuelle automatisée à 6 rapports
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av indépendante / arr indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 9,0 s
 
  Volkswagen Passat TDI

Hyundai Sonata Hybrid

Toyota Camry Hybrid

Empattement: 280 cm 279 cm 278 cm
Longueur: 487 cm 482 cm 481 cm
Largeur: 184 cm 184 cm 182 cm
Hauteur: 149 cm 147 cm 147 cm
Poids: 1540 kg 1568 kg 1598 kg
Puissance: 140 hp 208 hp 200 hp
Pneus: 215/55R17 205/65R16 205/65R16
Réservoir: 70 l 65 l 64 l
Volume du coffre: 450 l 303 l 371 l


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