Qu’est ce qui l’emporte : le prestige ou la fiabilité?
Par Jacques Duval
Malgré la popularité grandissante des véhicules multisegments, il ne faudrait pas penser que tous les VUS sont sur le point de disparaître. En effet, la mise au rancart des véhicules Hummer peut laisser croire que les utilitaires sport n’ont plus la cote. Toutefois, il faut comprendre que la marque de GM a été la propre artisane de son malheur, non seulement à cause de la mauvaise image de son modèle H2, mais surtout par son manque d’imagination. En effet, un ou deux moteurs diesel et l’arrivée de modèles plus compacts comme des H4 et H5 auraient changé la donne et amélioré le sort de Hummer. Mais non, GM a fait à sa tête avec le résultat qu’on connaît. Tout ça pour vous dire qu’il y aura toujours des acheteurs intéressés à se procurer un «vrai» utilitaire sport doté d’un robuste châssis et d’un rouage intégral équipé d’une boîte de transfert pour aller barouder dans les champs. Et non, il ne faut pas croire que tous les constructeurs de VUS souffrent d’immobilisme. Certaines marques ont évolué et gagné de l’estime en réduisant la consommation de leur mastodonte tout en offrant un comportement routier plus civilisé. Parmi celles-ci, il y a la marque britannique Land Rover qui, maintenant sous contrôle du constructeur indien Tata Motors, s’évertue à réduire le poids de ses futurs véhicules. Pour y arriver, les ingénieurs travaillent, notamment, à élaborer des châssis en aluminium. De même, un nouveau modèle compact appelé Range Rover Evoque (issu du concept LRX) est sur le point d’être commercialisé en Europe et devrait débarquer chez nous en 2012. Si les changements ont tardé à venir, c’est normal. Land Rover n’a pas les ressources ni les infrastructures des autres constructeurs. De même, le transfert des actifs de Ford à Tata en 2008 ne s’est pas déroulé sans heurt. Bref, les affaires avancent lentement mais sûrement.
LR4 ou Discovery 4 Si la praticité de ce Land Rover séduit, il en est tout autant de la présentation intérieure et de la qualité de la finition qui ont fait des progrès. Mais, il y a encore place à l’amélioration quand on prend le temps de scruter certains détails. À ce chapitre, Mercedes-Benz propose des produits mieux fignolés. L’arrivée de Tata va-t-il y changer quelque chose? À long terme, fort probablement. Mais à court terme, on en doute puisqu’il y reste beaucoup de travail à faire au sein de Land Rover. En commençant par la qualité d’assemblage et la fiabilité, si l’on se fit aux études de la réputée firme de J.D. Power qui, année après année, classe Land Rover au dernier rang. Si on peut maugréer sur la qualité ou la finition de certains matériaux, le confort des sièges et l’espace alloué aux occupants est digne d’un palace cinq étoiles. Grâce à sa grande surface vitrée, le LR4 propose le champ de vision d’un safari-photo. À l’arrière, ses larges portières facilitent l’entrée et la sortie des passagers. L’habitacle est non seulement spacieux, mais son coffre est aussi volumineux. Cependant, pour y accéder, on a déjà vu mieux. Le hayon séparé en deux parties oblige à jouer au contorsionniste. Sur la route S’il y a un domaine où le LR4 a pris ses distances par rapport au défunt LR3 c’est au niveau du groupe motopropulseur. Oui, il est toujours dommage de constater que les V6 turbodiesel offerts ailleurs dans le monde ne soient pas offerts en Amérique du Nord. Mais bon, depuis le temps qu’on réclame sans succès ce genre de moteur, on a l’habitude d’être traité comme des consommateurs de deuxième ordre. Qu’importe, soulignons que le nouveau V8 5,0 l a plus de cœur au ventre que l’ancien V8 4,4 l. Pour déplacer sa masse de 3 tonnes, le LR4 avait besoin de ce surplus de muscles. Dans les champs
|
© InfraStructures - Tous droits réservés - All rights reserved |