Le biodiesel en hiver

 

Le biodiesel est un carburant qui remplace le diesel ; il est fabriqué à partir d'huiles végétales ou de graisses animales qui sont traitées afin d'en réduire la viscosité et la gluance grâce à un procédé appelé transestérification, l'huile est mélangée à de l'alcool - habituellement du méthanol, mais l'éthanol peut aussi être utilisé - et un catalyseur tel que l'hydroxyde de sodium. Sa combustion est meilleure que celle du diesel classique et produit moins d'émissions de gaz à effet de serre qui contribuent aux changements climatiques.

Le biodiesel est à l'essai dans plusieurs flottes de véhicules municipaux et de transport en commun au Canada, notamment à Brampton, Saskatoon, Halifax, Montréal, Vancouver et Toronto. En tout, plus de 100 villes ont réalisé des projets-pilotes où plus de 1000 véhicules ont utilisé du biodiesel.

Tous les véhicules peuvent être alimentés par du diesel qui contient un certain pourcentage de biodiesel, et de nombreux nouveaux véhicules peuvent être alimentés au biodiesel pur. Toutefois, lorsque la teneur en biodiesel est élevée, il faut ajouter des additifs pour améliorer l'écoulement durant les mois d'hiver.

Brampton, en Ontario, a été la première municipalité au Canada à adopter le biodiesel comme carburant régulier dans les véhicules de ses flottes d'autobus urbains et de camions lourds. C'est en 2002 que la municipalité à commencer à faire l'essai de ce carburant de rechange dans 16 de ses véhicules. Les véhicules à l'essai ont utilisé du biodiesel B20 durant les mois les plus froids, et du biodiesel B50 durant les mois chauds d'été.

Suite à des résultats très satisfaisants, la municipalité a décidé de propager l'utilisation du biodiesel à la plupart des 415 véhicules diesel de sa flotte.

La Municipalité régionale d'Halifax (MRH) a commencé l'utilisation du biodiesel en 2004. Grâce aux nombreux travaux et résultats déjà réalisés ailleurs au Canada, la MRH a conclu rapidement sur le sujet, et en octobre 2004, a annoncé que tous les autobus de son service métropolitain de transport en commun ainsi que ses trois traversiers maritimes utilisaient dorénavant du carburant biodiesel.

De nombreuses études ont conclu que c'est le mélange de biodiesel à 20% (et de 80% de diesel conventionnel) qui donne les meilleurs résultats d'ensemble. Les essais à Brampton ont montré que le mélange B20 réduit les émissions de 25%.

Parmi les leçons apprises lors de la mise en oeuvre des programmes de promotion du carburant biodiesel, on retrouve les suivantes:

Déterminer le mélange approprié aux conditions climatiques
Le rendement du biodiesel dépend largement des conditions climatiques ambiantes. D'une manière générale, les fortes concentrations en biodiesel (B50) ne devraient être utilisées que durant les mois chauds d'été, sinon, il faudra ajouter des additifs aux mélanges à fortes concentrations de biodiesel durant les mois froids d'hiver pour assurer une fluidité approprié du carburant.

À Halifax et à Brampton des problèmes de gélification se sont manifestés avec des mélanges B20 à l'occasion de longues périodes de temps froids à -20°C. À Brampton, on a pu solutionner le problème de gélification dans les réservoirs en ayant recours à des chaufferettes et à des agitateurs mais, pour les camions et les autobus demeurés à l'arrêt pendant un ou deux jours, cela posait problème. Présentement, à Brampton un mélange B5 est utilisé durant les mois froids d'hiver et un mélange B20 à partir d'avril jusqu'au début de l'automne. La Municipalité régionale d'Halifax recourt à un mélange B10 durant janvier et février, puis passe à un mélange B20 pour le reste de l'année.

Déterminer le type approprié de biodiesel
Les véhicules du parc de Brampton fonctionnent maintenant au biodiesel fabriqué à partir d'huiles végétales après avoir d'abord utilisé un biodiesel provenant de graisses animales, lequel causait des problèmes de manque de fluidité du carburant durant les mois d'hiver... Aucune étude formelle n'a été menée pour établir les caractéristiques de fluidité de ces deux types de biodiesel, mais les observations sur la performance des véhicules ont confirmé que le biodiesel provenant d'huiles végétales posait moins de problèmes en périodes de basses températures que le biodiesel à base de graisses animales.

À Saskatoon, c'est un biodiesel de canola qui a été utilisé parce que le canola est un produit de la région, alors que la Municipalité régionale d'Halifax a eu recours à un biodiesel à base d'huiles de poisson pour des raisons similaires.

Le mode d'entreposage du biodiesel est un facteur important dans les climats froids
L'entreposage souterrain du carburant et des stations de ravitaillement abritées sont deux idées à considérer sérieusement en situation de climats froids. Durant les mois d'hiver les plus froids, les véhicules du parc municipal de Brampton - avec ses réservoirs de carburant et sa station de ravitaillement à l'air libre - ont éprouvé des problèmes dus au manque de fluidité du carburant. Les problèmes ont été tels qu'il a fallu revenir temporairement au diesel conventionnel durant une vague de froids particulièrement intenses. Par ailleurs, les services du transport en commun de Brampton qui disposait de réservoirs de biodiesel souterrains et d'une station de ravitaillement abritée n'ont pas connu ces problèmes de manque de fluidité du carburant.

Des modifications mineures du moteur peuvent en améliorer l'efficacité
Les services de transport en commun de Brampton ont connu des problèmes de colmatage et de gélification dans les filtres à carburant pendant les trois premiers mois d'utilisation du mélange B20. C'était dû à l'effet nettoyant du biodiesel. Il s'est avéré nécessaire d'installer des préfiltres à carburant sur tous les véhicules.

Source: Transports Canada


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