Subaru B9 Tribeca - Cachons ce nez qu'ils ne sauraient voir Par Jacques Duval Ça faisait un bout de temps qu'on l'attendait celui-là. Ayant fait de sa traction intégrale la pierre angulaire de sa stratégie marketing, on se demandait ce que Subaru pouvait bien attendre pour sauter à pieds joints dans un des segments les plus lucratifs de l'industrie, les VUS. Ils auront attendu jusqu'à cette année, alors que la compétition dans ce créneau est féroce, la marche très haute et le segment en déclin. Regardons de plus près ce avec quoi Subaru à l'intention de se tailler une place dans un segment où s'est établi un équilibre des plus précaires. Crevons l'abcès La force cachée de ce véhicule réside dans son habitacle. On en aura rarement vu un aussi réussi. La forme générale de ce tableau de bord enveloppant crée une impression de sécurité. Et quand on considère que la recherche de sécurité est un des facteurs les plus influent dans l'achat de ce type de véhicule, ça commence bien. Le confort des sièges, la lecture de l'instrumentation et la disposition des différents contrôles sont très bien réussis. La visibilité avant est quelque peu obstruée par les montants du pare-brise, mais cet habitacle rivalise sans peine avec ce qui est offert de mieux par la compétition dans ce segment. L'aluminium brossé qui se marie au plastique est une belle touche et la console centrale semble tout droit sortie d'un épisode de Star Trek. Rajoutez un système de navigation et un système de divertissement et vous avez là un habitacle qui n'a rien à envier à personne. Le dégagement pour les passagers à l'arrière y est bon jusqu'à ce que l'on essaie d'utiliser la deuxième banquette. Alors là, les proportions deviennent étranges et l'équilibre est perdu. Comme dans bien des cas, la troisième rangée de sièges ne pourra accueillir des passagers que pour une très brève excursion tant le confort y est précaire. Sous le capot ? Bien que le rapport poids/puissance soit un des meilleurs dans sa catégorie, il demeure que ce moteur manque de panache et ne suffit pas pour fournir une âme, un son ou une personnalité au Tribeca. L'absence de roulis en courbe est rassurant , mais il nous est procuré aux dépens du confort de roulement, car la suspension est sèche, trop sèche pour un VUS de cette catégorie. Et alors ? On a ici un véhicule dont l'esthétique ne fait pas l'unanimité, mais auquel on s'habitue volontiers. On a un bon moteur qui manque cependant de couple à bas régime. On a un habitacle presque parfait. Une traction intégrale réputée et c'est tout. Vous me diriez que c'est déjà pas mal, que vous auriez raison. Mais ce qui fait que l'on tombe en amour avec un véhicule au point de débourser 50 000 dollars c'est son âme, sa personnalité. Et le Subaru Tribeca est en manque d'âme. La conduite automobile est une affaire d'émotions et le Tribeca n'y parvient juste pas. Subaru n'est pas non plus associé au luxe et confort que le Tribeca promet, alors il faudra voir ce que les consommateurs feront d'une offre qui n'est peut-être pas à la hauteur de ce qui se fait déjà dans ce marché. En fait d'entrée en matière, j'ai tendance à croire qu'il aurait fallu que Subaru frappe beaucoup plus fort pour que le Tribeca se taille une place au soleil.
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