Le déneigement
à l'heure des Systèmes de Transport Intelligents
par Jean-François Dubois
Depuis quelques années, la direction de l'Estrie du ministère
des Transports du Québec (MTQ) s'est donnée pour mandat d'accroître
sa connaissance du réseau routier afin de pouvoir mieux répondre
aux besoins des usagers. Pour ce faire, l'intégration des Systèmes
de Transports Intelligents (STI) s'avère un point tournant dans la
mise en application des orientations du ministère en la matière.
C'est dans ce cadre de gestion que le Centre intégré en
Monitoring (CIM) a vu le jour en octobre 2003. En fonction 24 heures sur
24, 7 jours par semaine, le CIM est un centre névralgique de gestion
de l'information provenant de plusieurs sources.
Le patrouilleur
Chaînon vital du système, le patrouilleur a pour mandat
de circuler sur le réseau routier afin de détecter toute irrégularité.
Chaque section de route est ainsi visitée et les anomalies telles
que l'érosion de l'accotement, les obstacles sur la chaussée,
les animaux morts, la signalisation défectueuse, etc., sont consignées
et ces alertes sont analysées au cas par cas par le responsable du
territoire et aboutissent en lots de travail expédiés aux
personnes concernées selon le cas. Le patrouilleur a pour mandat
également de venir en aide aux usagers de la route lors de pannes
et vient en appui sur les sites d'intervention d'urgence lors d'accidents
pour gérer le trafic. Le véhicule de patrouille est équipé
de toute la technologie de pointe nécessaire (cellulaire, GPS, communication
radio, etc.) et le patrouilleur est en communication constante avec les
différents intervenants (contremaîtres, chefs d'équipe,
technicien au contrôle du CIM, Sûreté du Québec,
etc.) Ce sont les yeux du technicien en charge du CIM.
La console
Dans le local du CIM, situé au centre de service de Sherbrooke,
on retrouve une console équipée de plusieurs ordinateurs reliés
à d'immenses écrans. Le technicien en charge de la console
a accès à une foule d'informations provenant de diverses sources.
Pendant la période hivernale, le technicien est informé continuellement
sur l'évolution du temps et de la température de façon
à pouvoir prendre les meilleurs décisions. Pour ce faire,
il dispose de différents outils comme, par exemple, des stations
météo routières spécialement conçues
pour transmettre des données sur la température de l'air,
la température de la chaussée, la force et la direction des
vents, le pourcentage d'humidité, la visibilité ainsi que
le type de précipitation. Ces stations sont une source inestimable
d'informations pertinentes qui permettent de prévoir à l'avance
à quel moment la chaussée humide se transformera en chaussée
glacée. Avec cette information en main et grâce à une
formation de base en météorologie, le technicien pourra analyser
l'évolution des systèmes météorologiques locaux
et enclencher une préalerte. Il pourra dès lors prévoir
envoyer les équipes nécessaires pour épandre les abrasifs
avant même que le sol ne gèle. Quelques caméras réparties
judicieusement sur le territoire permettent également de se faire
une idée de la situation qui prévaut dans un secteur donné.
Comme le patrouilleur et les contremaîtres ne peuvent être partout
en même temps, le technicien peut consulter les images transmises
par la caméra pour valider si le temps diffère d'un secteur
à l'autre.
Le technicien inscrit les conditions routières dans les ordinateurs
et ces informations deviennent disponibles pour consultation sur le site
Internet du MTQ ou encore par le biais d'une ligne téléphonique.
Les systèmes embarqués
Les opérateurs affectés à l'entretien hivernal des
routes sont maintenant assistés dans leur travail par un ordinateur
de bord qui leur permet d'accéder à certaines informations
(historique et suggestion de taux de pose) afin de pouvoir régler
certains paramètres d'épandage ce qui leur laisse plus de
temps pour la conduite du camion. Cet ordinateur transmet également
certaines informations au contrôleur de la console ce qui constitue
un outil décisionnel de plus pour celui-ci. Présentement,
seuls les camions du MTQ sont équipés de tels ordinateurs,
mais dans un avenir rapproché, tous les camions de déneigement
qui circuleront sur le réseau estrien devront en être muni.
Enfin, un des objectifs du projet STI à moyen terme est d'équiper
les camions d'automates qui ajusteraient le taux de pose en fonction de
situations particulières, mais prévisibles (pentes, zones
ombragées, zones de vent, etc.)
Encore au stade de développement, le Centre intégré
en Monitoring risque fort d'évoluer rapidement dans le contexte de
gestion serrée d'aujourd'hui où l'équilibre entre la
qualité du service rendu et la volonté de réduire les
coûts d'opérations s'avère un défi de tous les
jours. |