La voie est ouverte à l’électrification des équipements portuaires

 

 

 

L’électrification ne se fait pas en un clin d’œil. Il y a beaucoup à comprendre et à surmonter lorsqu’il s’agit de cette technologie et de la manière dont elle sera mise en œuvre par les fabricants d’équipements d’origine (OEM). Pour mieux comprendre le parcours difficile dans lequel ils doivent s’engager, Volvo Penta a procédé à la conversion d’un tracteur terminal à une chaîne cinématique électrique dès 2015.

«Dès le début, nous savions que la manutention portuaire serait l’un des principaux marchés de l’électrification, avec ses cycles de conduite connus, l’utilisation élevée des machines et l’environnement fixe d’un port doté d’une bonne infrastructure électrique», expliquait Peter Brankell, ingénieur d’application et l’un des principaux acteurs de la création de l’activité Electromobilité industrielle de Volvo Penta.

Lors d’essais en conditions réelles dans le port de Göteborg, en Suède, le tracteur a d’abord été utilisé avec sa chaîne cinématique diesel existante, et ses performances ont été contrôlées afin de fournir une base de référence pour les développements futurs. Le tracteur a ensuite été reconstruit dans la même configuration hybride parallèle diesel-électrique que celle utilisée dans les bus hybrides de Volvo. Des simulations de différents cycles de conduite ont été effectuées sur la version hybride parallèle diesel-électrique de ce tracteur. Ces essais ont finalement confirmé une augmentation de 30% de l’efficacité par rapport à un cycle de fonctionnement typique.

Le tracteur a ensuite été converti en véhicule entièrement électrique en utilisant la technologie d’électromobilité éprouvée du groupe Volvo, à savoir les batteries et une paire de moteurs électriques reliés à la boîte de vitesses. Cependant, les applications sur lesquelles Volvo Penta travaille présentent en général plus de restrictions d’espace que les camions et les bus Volvo. Volvo Penta a donc adapté la solution de conditionnement de la chaîne cinématique au design du tracteur terminal. 

Des essais approfondis ont ensuite été effectués, la configuration du tracteur entièrement électrique ayant accumulé 440 heures de travail sur 4 mois dans le port, la durabilité et la maniabilité ayant été progressivement améliorées, avant que 300 heures d’essais supplémentaires avec des modèles de simulation ne soient effectuées sur une plate-forme d’essais fonctionnels dans les installations de Volvo Penta à Göteborg. 

Le tracteur équipé de la chaîne cinématique électrique a été exposé pour la première fois lors du salon TOC 2019, et l’année dernière, l’annonce que l’équipementier autrichien Rosenbauer utiliserait la technologie dans son camion de pompiers électrique a apporté une preuve du grand potentiel de la chaîne cinématique.

Le tracteur de terminal continuera à jouer un rôle clé en tant que plate-forme de test pour les ingénieurs de Volvo Penta. La combinaison des composants peut rester globalement inchangée, il ne reste plus qu’à apporter les inévitables modifications au logiciel et au câblage pour répondre aux nouvelles demandes.

«Bien que des tracteurs terminaux entièrement électriques soient déjà sur le marché, ils constituent un produit de première génération», expliquait monsieur Brankell. «Mais la plupart des équipementiers préfèrent travailler avec un fournisseur de chaîne cinématique expérimenté offrant l’ensemble du système 600 V ainsi qu’une sécurité et une fiabilité supérieures et un support après-vente exceptionnel. À l’exception de l’unité de refroidissement active pour refroidir les batteries et l’habitacle, la majorité des composants sont des composants existants du Groupe Volvo – ainsi, lorsqu’un OEM sera prêt à commencer la production, nous aurons plusieurs milliers de véhicules sur la route.»

«Notre approche du développement futur sera axée sur une collaboration étroite avec les équipementiers et les opérateurs, notamment dans le domaine de la manutention et des véhicules spéciaux. Nous avons déjà des partenariats avec des OEM comme TICO aux États-Unis. Cette approche centrée sur le client est essentielle pour le succès», concluait-il. «Plusieurs ports exigent déjà que les équipements de manutention soient exempts d’émissions d’ici 2030, ce qui signifie concrètement que chaque nouvel achat de machine à partir de l’année prochaine devra être exempt d’émissions s’ils veulent changer toute leur flotte à temps. Avec tout le savoir-faire que nous avons acquis, et continuons d’acquérir, nous sommes impatients de guider et d’aider nos clients.»

Source: AB Volvo Penta

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