L’ordre de succession arrive à point pour le Discovery Sport

Par Jacques Duval



 

Malgré le prestige entourant les membres de son illustre famille, le Land Rover LR2 - lequel est appelé Freelander ailleurs dans le monde - n’a jamais été en mesure de conquérir complètement le coeur des acheteurs nord-américains. Pourtant, Land Rover n’a rien ménagé pour que son VUS d’entrée de gamme lutte à armes égales avec la concurrence allemande. Mais rien n’y fit, le LR2 s’est toujours incliné au chapitre des ventes face aux Audi Q5, BMW X3 et Mercedes-Benz GLK. Et l’arrivée du spectaculaire Range Rover Evoque dans la maisonnée britannique n’a pas arrangé les choses pour lui. Vivant constamment dans l’ombre de son jeune frère, il était rendu évident que ses jours étaient comptés... Finalement, le glas vient de sonner pour le LR2 alors que le nouveau Discovery Sport lui succède.

Le Discovery Sport s’amène avec ses gros sabots pour occuper une place stratégique dans la gamme de Land Rover qui se répartit désormais en 3 sous-familles. On trouve en haut de la hiérarchie le clan des Range Rover qui représente le luxe et les performances. De son côté, le modèle Defender fait cavalier seul et s’avère un baroudeur pur et dur - il n’est pas commercialisé en Amérique du Nord mais la prochaine génération sera offerte chez nous vers 2018. Quant à la caste des Discovery, elle est constituée des modèles LR4 (appelé simplement Discovery ailleurs dans le monde) et du nouveau Discovery Sport lesquels se classent entre les Range Rover et le Defender à cause de leurs caractéristiques de sang-mêlé. Vous me suivez toujours? Comme toutes les familles aristocratiques, vous conviendrez qu’il n’est pas facile de démêler la dynastie des Land Rover dont la gouverne est composée d’intrigues de palais! On peut juste espérer que le constructeur indien Tata qui est propriétaire de la marque britannique élaborera bientôt une nomenclature unique à l’échelle internationale.


 

Un air de famille
Le Discovery Sport affiche des dimensions qui se comparent aux Audi Q5, BMW X5, Lincoln MKC et Volvo XC60. Légèrement plus petit que ces rivaux, il offre cependant une garde au sol plus élevée qui nous rassure sur ses compétences en conduite hors route. À ce chapitre, la solidité de la structure ne fait aucun doute. Il suffit d’ouvrir une portière ou le hayon pour constater l’épaisseur des tôles et la robustesse des charnières pour comprendre que le dernier-né de Land Rover ne fait pas dans la dentelle.

Sur le plan du style, le Discovery Sport est un métissage entre le Evoque et Range Rover Sport qui allie le modernisme du premier et l’allure plus contemporaine du second. À l’instar des autres membres de la famille, on peut être sûr que sa silhouette traversera les années sans prendre une seule ride.

Pour faire sa niche et attirer une nouvelle clientèle, le Discovery Sport est le seul véhicule de sa catégorie à offrir une 3e rangée de sièges. L’intention est honorable mais compte tenu de l’étroitesse de ces 2 places additionnelles, on peut penser qu’il s’agit d’un coup d’épée dans l’eau. Surtout que le coût de cette option demeure dispendieux et que l’espace dans le coffre est beaucoup moins volumineux quand elle est dépliée.

Mais n’ayez crainte, malgré la présence de cette 3e banquette le plancher du coffre est parfaitement plat lorsque les sièges sont repliés. Par ailleurs, les ingénieurs n’ont pas lésiné sur la modularité de l’habitacle puisque les sièges de la 2e rangée sont coulissants sur une distance de 16 cm et inclinables pour le plus grand confort des passagers.
La présentation intérieure est moderne mais trop sobre à mon goût. Je m’attendais à un tableau de bord et des commandes plus futuristes. Le design de l’habitacle bord ne rime en rien avec le style épuré et avant-gardiste de la carrosserie. Seule la belle apparence des sièges et la position de la molette de la transmission sur la console centrale nous fait de l’oeil. Pour le reste, les cadrans de l’instrumentation, les boutons de le ventilation et du système audio, l’écran tactile et les formes du volant semblent surannés et datés d’une autre époque. Par contre, il est possible d’embellir cet environnement tristounet en choisissant des beaux coloris pour habiller les sièges et l’intérieur des portières. Même chose au niveau des tapis et des garnitures de la planche de bord. En revanche, on trouve de nombreuses commodités dont une boîte réfrigérante/chauffante dans l’accoudoir central.

La position de conduite est sans reproche alors que les occupants des places arrière bénéficient d’un bon champ de vision grâce la généreuse fenestration et au toit panoramique optionnel.

Une mécanique connue
Pour propulser son petit dernier, Land Rover fait appel au L4 turbo de 2,0 l qui équipe l’Evoque. On trouve aussi une transmission semi-automatique à 9 rapports et un rouage intégral «Terrain Response» qui maximise l’adhérence des 4 roues motrices selon le type de la chaussée (gravier, neige, boue, ornière ou sable). Quand aux technologies d’aide à la conduite hors route, il y a un contrôle de descente en pente et un système de stabilité anticapotage.

Pour s’aventurer sur les terres de la couronne et faire un pied de nez à ses concurrents, le Discovery profite de porte-à-faux réduits dans le but d’offrir de meilleurs angles d’approche et de sortie face aux obstacles. Sans problème, il peut traverser un cours d’eau jusqu’à une profondeur de 60 cm.

Sur le sec, le Discovery Sport n’offre pas une tenue de route aussi affûtée qu’un Q5 ou un GLK. Son comportement routier s’apparente davantage à celui d’un X3 ou d’un MKC et s’avère moins balourd qu’un XC60. Peu importe la qualité du revêtement, l’habitacle est bien insonorisé. La suspension sautille légèrement sur les petites inégalités de la chaussée mais filtre avec finesse les gros nids-de-poule.

En conclusion, il était temps que le Discovery Sport prenne la succession du LR2. Gloire au nouveau prince!


Fiche Technique Land Rover Discovery Sport
Type: utilitaire sport intermédiaire
Moteur: L4 2,0 l turbocompresseur
Puissance: 240 hp @ 5800 tr/min – 250 lb-pi @ 1750 tr/min
Transmission: automatique à 9 rapports
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av indépendante / arr indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 8,2 s
 
  Discovery Sport

Audi Q5

BMW X3

Empattement: 274 cm 281 cm 281 cm
Longueur: 460 cm 464 cm 465 cm
Largeur: 217 cm 210 cm 209 cm
Hauteur: 172 cm 166 cm 166 cm
Poids: 1839 kg 1850 kg 1865 kg
Puissance: 240 hp 220 hp 241 hp
Pneus: 235/60R18 235/60R18 245/50R18
Capacité du réservoir: 70 l 75 l 67 l
Capacité remorquage: 2000 kg 200 kg 750 kg

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