Dernier de classe
Parmi les constructeurs automobiles asiatiques qui courtisent le marché automobile québécois, Subaru évolue quelque peu dans l’ombre de ses concurrents qui paraissent plus en vue et, disons-le, plus actifs. Pourtant, la marque n’est pas la dernière venue et ses succès dans les grands rallyes internationaux, sa fidélité à la traction intégrale et ses motorisations singulières avec leurs cylindres à plat sont des réalisations qui méritent que l’on s’y attarde. Sans oublier ses berlines gonflées aux stéroïdes que sont les WRX et WRX STI. Subaru ne compte sans doute pas autant de clients que Honda ou Toyota, mais leur loyauté est légendaire. Ainsi, dans l’est des États-Unis et au Québec, la marque est un incontournable comme l’atteste la popularité de modèles comme la berline Legacy, l’utilitaire Outback ou même le Forester, tous trois particulièrement bien adaptés aux aléas de nos hivers. Depuis quelques années, Subaru connaît une évolution rapide de sa gamme de modèles à laquelle est venue s’ajouter depuis peu le multisegment XV Crosstrek dont l’appellation est bien indicative de sa vocation. Celle-ci s’allonge du mot hybride dans la voiture mise à ma disposition pour cet essai. Tout de go, je peux vous dire que ce modèle ne passera pas à l’histoire et que rien, chez lui ne suscite la moindre envie d’en posséder un. En plus, le nôtre était affublé d’une couleur verdâtre qui soulevait plus de haut le coeur que de regards admiratifs. Performances décevantes Ce qui m’est apparu le plus gênant dans cette Subaru, c’est son système «start stop» dont le fonctionnement est si saccadé que mon passager m’a demandé si j’avais calé le moteur lorsque celui-ci s’est arrêté à un feu rouge. Cette caractéristique que l’on retrouve désormais sur plusieurs véhicules et qui stoppe le moteur pour le relancer automatiquement dès que l’on appuie sur l’accélérateur a été adopté par Subaru d’une façon qui la rend désagréable, sans pour autant diminuer la consommation. J’ajouterais que l’hybridation ne semble pas tout à fait au point, car il est difficile de dépasser les 20 km/h en mode électrique sans que le moteur à essence n’entre en fonction. Comme si la cour n’était pas encore assez pleine, sachez que la transmission de type CVT est hésitante et n’aide en rien la paresse du moteur. Comme pour se venger de mon peu d’estime, celui-ci m’a fait me brûler les doigts en déplaçant la béquille servant à retenir le capot d’une lourdeur étonnante. Le XV Crosstrek a été développé pour permettre à Subaru d’avoir une présence sur le marché des multisegments compacts à quatre roues motrices de la même famille qu’un Toyota RAV 4 ou d’un Honda CR-V. Disons que ces autres constructeurs peuvent dormir sur leurs deux oreilles, et cela en dépit du fait que le véhicule a un comportement honnête avec une légère dose de survirage dans les virages négociés hâtivement. Le confort est également appréciable et on a l’impression de conduire une auto à la place d’un utilitaire. La direction est également sans reproche, ce que l’on ne peut pas dire du freinage qui trahit la mollesse de la suspension au moment d’un arrêt précipité. Un intérieur moins rébarbatif Ai-je besoin d’en rajouter pour vous faire comprendre que le Subaru Crosstrek XV hybride est probablement le véhicule du genre le moins attrayant sur le marché. On a l’impression que Subaru a voulu rattraper son retard dans ce domaine en proposant un véhicule d’une technologie qu’elle ne maitrise pas très bien.
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