Une dernière chance
Par Jacques Duval
Bien malin celui qui aurait prédit que le Dodge Durango reprendrait du service aussi rapidement chez Chrysler. On se rappellera que lors de la crise économique qui a affecté le numéro trois américain il y a deux ans, le premier modèle qui avait été supprimé de la gamme fut le Durango. Ce qui avait surpris un peu tout le monde à l’époque puisqu’il s’apprêtait à inaugurer, après le Chrysler Aspen, une motorisation hybride jugée prometteuse et abordable. Un marché lucratif Quoiqu’il en soit, après réflexion, il faut admettre qu’un véhicule comme le Durango a encore sa raison d’être chez un constructeur américain qui se veut compétitif. Non, ne montez pas aux barricades mesdames et messieurs les écologistes! Mais il faut savoir que malgré la hausse des prix du carburant, GM offre encore et toujours les Chevrolet Tahoe et GMC Yukon; tandis que Ford conserve précieusement les Expedition au sein de sa flotte. Ajouter à ces gros mastodontes américains les lutteurs de sumo japonais que sont les Nissan Armada et Toyota Sequoia, et on comprend mieux la décision de Chrysler. En effet, le numéro trois américain ne peut se permettre d’ignorer ce marché fort lucratif. S’il est vrai que ce genre de véhicule n’a plus nécessairement la cote chez nous, il faut rouler sur les routes de nos voisins du sud pour saisir toute l’importance de cette catégorie. Et facteur non négligeable, le Durango sous ses airs de dur-à-cuire demeure fidèle aux préceptes de l’ancienne génération en adoptant des dimensions légèrement inférieures à ces rivaux américains et japonais, et ce, tout en offrant des capacités de charge et de remorquage comparables.
Mais la grande nouveauté du Durango demeure l’utilisation de la plate-forme W164 de Mercedes-Benz utilisée sur les ML et GL. Comme quoi, certains produits Chrysler ont encore des gênes de Daimler. À ce propos, le récent Jeep Grand Cherokee reprend lui aussi la même plate-forme. Mais qu’importe, il est louable que le Durango profite de cet héritage. Pour plusieurs acheteurs, l’avantage du Durango par rapport à l’Explorer ou l’Acadia est le fait qu’il demeure, à la base, un véhicule à propulsion. Certes, le rouage intégral est de série, mais le fait que les principales roues motrices sont montées sur l’essieu arrière permettent au Durango d’offrir une capacité de remorquage supérieure aux Explorer et Acadia qui sont, avant tout, des véhicules à traction avant malgré la possibilité d’opter pour un rouage intégral. La position longitudinale du moteur offre également la possibilité de lui boulonner une plus grosse cylindrée que ces rivaux dont le moteur est monté transversalement. À l’instar de l’ancien Durango, la nouvelle génération ouvre son capot à deux moteurs. Le plus intéressant est sans contredit le V6 de 3,6 l. Développant 290 chevaux et un couple de 260 livres-pieds, il est capable de remorquer une charge de 2812 kg. Même si la consommation est demeurée assez importante, avec une moyenne de 13,9 L/100 km, il faut dire qu’elle est moins élevée que celle des Yukon, Expedition et Armada à moteur V8. Toutefois, l’appétit de ce V6 Pentastar surpasse celui des moteurs V6 de l’Explorer et de l’Acadia. Mais on pouvait s’y attendre puisque le Durango est plus lourd et volumineux. Pour des meilleures accélérations et une sonorité plus enjouée, le V8 HEMI de 5,7 l est au catalogue. Grâce à ses 360 chevaux et ses 390 livres-pieds de couple, il permet de remorquer une charge de 3265 kg. Dans les deux cas, la boîte automatique provenant aussi de Mercedes-Benz ne compte que 5 rapports. La touche italienne Sur la route, le comportement routier surclasse à tous points de vue celui de l’ancienne génération. Par contre, j’ai préféré conduire le Jeep Grand Cherokee. Si vous n’avez pas besoin de la capacité de remorquage du Durango, de sa troisième banquette, ou de son coffre caverneux, le Grand Cherokee représente une meilleure affaire. Surtout que ce dernier est mieux outillé pour rouler en terrain accidenté. En toute vérité, l’avenir des véhicules comme le Durango est plutôt sombre à cause du prix de l’essence. Seule une motorisation diesel ou hybride pourrait leur assurer un avenir. Mais, tant qu’à payer pour un véhicule aussi glouton et encombrant pourquoi ne pas opter pour une camionnette pleine grandeur à quatre portes dont la civilité et la valeur de revente n’ont jamais été aussi attrayants.
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