Honda Pilot : la famille s'agrandit
Lorsque la CR-V 2002 revue et améliorée a été dévoilée à l'été 2001, un journaliste avait demandé aux responsables du projet si un moteur V6 était prévu pour ce modèle. La réponse avait été claire : "Pas de moteur V6 pour le CR-V, il sera octroyé à un nouveau véhicule à être dévoilé plus tard". Et bien ce moteur V6 ronronne maintenant sous le capot du Honda Pilot, un véhicule tout terrain directement dérivé de l'Acura MDX. Pour utiliser une formule lapidaire, cette nouvelle venue est une version revue et corrigée à la sauce Honda du MDX. Sa silhouette doit donc respecter les canons esthétiques de la marque, ce qui signifie que la présentation extérieure est plus sobre.. À défaut de nous charmer par une allure coup de poing, le Pilot risque de bien vieillir sur le plan esthétique. Ce ne sera sans doute pas le coup de foudre au premier coup d'il, mais on risque moins de s'en lasser. La même remarque s'applique à la présentation de l'habitacle. C'est d'une austérité toute germanique en raison d'un tableau de bord très dépouillé. La seule interruption sur le plan visuel étant un centre de commandes de la climatisation et de la radio. Ici encore, pas de fla-fla. Seules les buses de ventilation avec leurs rangées d'ailettes bien horizontales viennent ajouter à l'équilibre des gros boutons de commandes. Pour alléger cette présentation, le moyeu du volant est cerclé de plastique de couleur titane. Par contre, les commandes de la radio sont trop simplistes. Comme tout véhicule de cette catégorie, le Pilot possède trois rangées de sièges. La troisième est naturellement réservée à des enfants et Honda ne cache pas la vérité là dessus. La banquette centrale est confortable pour deux adultes, grâce à une assise assez haute et un dossier inclinable. Détail à souligner, le baudrier de sécurité de la place centrale est ancré au pavillon et peut s'enlever lorsqu'il n'est pas utilisé. Des porte-gobelets dans les portières et sur l'appuie-bras permettront aux assoiffés de se désaltérer comme bon leur semble. Pour leur part, les sièges avant pourraient offrir un meilleur support latéral et le passager avant devra cohabiter avec une planche de bord dont la partie inférieure se prolonge jusqu'au plancher, ce qui enlève de l'espace pour les jambes. À part ces quelques irritants, l'habitacle est pratique, confortable et très bien fini, comme c'est la coutume chez ce constructeur. Malheureusement, je n'ai pas apprécié le tissu des sièges en velours écrasé que les constructeurs nippons semblent tant apprécier. Fiche technique sophistiquée À quelques détails près, on retrouve la même suspension indépendante à l'avant comme à l'arrière et le rouage intégral VTM-4 à gestion variable du couple. Ce dernier système fait appel à un embrayage multidisques humides à régulations électromagnétiques. Il est commandé par une unité de gestion contrôlée par ordinateur qui donne les "commandes" pour activer une répartition optimale du couple. Il est ainsi possible de répartir 52% du couple aux roues arrière. De plus, lorsque les conditions sont très glissantes, on peut verrouiller l'essieu arrière au moyen d'un bouton monté sur le tableau de bord.. Cette fonction peut être enclenchée à moins de 30 km/h en première et seconde vitesse et en marche arrière. La fiche technique se complète par des freins ABS avec disques aux quatre roues et une direction à crémaillère à assistance variable. Soulignons en terminant qu'il s'agit d'un châssis monocoque avec des renforts transversaux intégrés pour assurer plus de rigidité. Route et prairie Notre premier contact nous a permis de circuler sur des routes secondaires et l'autoroute. Le confort de la suspension et la tenue de route ne sont pas semblables à celui d'une Accord, mais c'est quand même très bon pour la catégorie. L'habitacle est bien insonorisé alors que les bruits de roulement sont bien filtrés. Les pneus de type quatre saisons ont une semelle davantage conçue pour la route et se sont révélés un compromis acceptable. Leur profil de 70 leur permet d'augmenter le niveau de confort tout comme des amortisseurs plus souples que ceux du Acura MDX. Les 240 chevaux ne sont pas superflus avec un poids à vide de 2002 kg. En plus d'être assez frugal en fait de consommation, ce moteur V6 permet de remorquer une charge maximale de 2041 kg. La boîte automatique est également dans la tradition de la marque en effectuant les passages des rapports en douceur et en ne chassant pas inutilement dans les côtes. Il faut toutefois prendre note que malgré le comportement se rapprochant de celui d'une voiture, la garde au sol du Pilot est de 20,3 cm. Ce centre de gravité plus élevé entre toujours en ligne de compte dans l'équation agrément de conduite/tenue de route. Les ingénieurs ont beau avoir dessiné une suspension efficace, les exigences même de la catégorie viennent donc mettre un bémol sur l'agrément de conduite ne raison d'une position de conduite trop élevée. Une fois en forêt, j'ai été agréablement surpris par sa capacité à franchir des obstacles assez intimidants. Même si sa conception privilégie l'utilisation en sur la route, ce VUS Honda V6 a une garde au sol assez généreuse pour ne pas être inquiété par la moindre petite souche tandis que la possibilité de verrouiller essieu arrière permet de franchir des passages vraiment difficiles. Le Pilot n'est pas le plus spectaculaire des VUS en fait de stylisme,
de caractéristiques techniques ou de conception d'ensemble. Par contre,
c'est une réalisation honnête exécutée avec soin
et rigueur technique.
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