Les grands chantiers
du siècle :
Se dressant fièrement du haut de leur 451.9 m au centre ville de Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie, les tours jumelles Petronas trônent à la tête du palmarès des plus hauts gratte-ciel de la planète. Par leur existence, elles démontrent l'essor fulgurant de l'économie de ce pays du Sud-Est asiatique. Les tours Petronas tirent leur nom de leur principal commanditaire, la compagnie pétrolière nationale de Malaisie, très présente dans cette région du globe. Elles sont une conception du cabinet Cesar Pelli and Associates, cabinet ayant à son actif de nombreuses constructions à travers le monde dont le World Financial Center à Manhattan, New York. Le fondateur, Cesar Pelli, est également doyen de l'université d'architecture de Yale. Chaque tour a été construite par un constructeur différent, les compagnies Samsung (Corée) et Mitsubishi (Japon).Les Coréens ont commencé leur tour (la #2) avec 5 semaines d'avance sur leur concurrent et ont achevé les premiers la structure principale de 378 m avec une semaine d'avance sur leurs rivaux Japonais. Pour mériter le titre de &laqno;plus hautes tours de la planète», deux antennes de 73,5 m ont ensuite été rajoutées, coiffant ainsi le Sears Tower de Chicago par un peu plus de 10 m (33 pi.). Toutefois, ce titre prestigieux est déjà en péril, car la Chine est à finaliser la construction d'un gratte-ciel de 460 m à Chongqing. Un important effort a été déployé pour réaliser ce projet, tant au niveau financier qu'humain. La construction a coûté 1,2 milliard $US, entièrement financée par la compagnie pétrolière Petronas qui occupe une des deux tours. Environ 6000 travailleurs ont uvré sur ce projet, 200 personnes furent attachées à la gestion du projet et une vingtaine d'architectes ont travaillé sur les planches à dessin. Les deux tours reposent chacune sur un bloc de béton de 32550 tonnes qui forme un carré de 23 m de côtés sur plus de 4 m de profondeur. Les tours sont chacune dotées de 29 ascenseurs et de 10 escaliers et ont des vocations commerci-ales et résidentielles. Plus de 32000 vitres couvrant une surface de 77000m2 recouvrent ces tours, offrant une vision panoramique grandiose. Les concepteurs de ce monument ont réuni un mélange heureux d'influences asiatiques, occidentales et islamique. Des figures géométriques recouvrent le rez-de-chaussé des deux tours et symbolise les idéaux de la culture islamique, soit l'unité, l'harmonie, la stabilité et la rationalité. À l'intérieur de chaque tour, une mosquée y est présente afin de permettre aux fidèles de faire leurs dévotions. Dans un ordre plus mercantile, un centre commercial a élu domicile au plancher principal et un hall symphonique a été érigé. À tout cela s'ajoute deux centres de conférence et un musée dédié à l'énergie. Ces splendides structures d'acier et de verre bleu, contiennent 88 niveaux et ont la particularité d'être reliées entre elles au 41e et 42e étage par une passerelle couverte qui défie les lois de la physique. Il a fallu près de 32 heures pour hisser cette passerelle de 58,4 m et 325 tonnes à la hauteur requise, soit 170 m au-dessus du sol. Deux immenses arches métalliques sont utilisées pour maintenir la passerelle en place, offrant ainsi une perspective originale. Les deux tours ont déjà entrepris une carrière cinématogra-phique en étant le lieu d'un vol audacieux dans le film &laqno;Entrapment» qui mettait en vedette Sean Connery et Catherine Zeta-Jones en 1999. Seule ombre au tableau, un détail non négligeable: cette superbe construction cause quelques inquiétudes aux promoteurs car une des deux tours à la fâcheuse tendance à pencher d'un côté. Pour une construction de ce prix, la situation a de quoi donner quelques palpitations aux responsables du projet. Cette structure majestueuse fait partie d'un ambitieux projet de modernisation de la Malaisie mis en place par le Premier ministre de cette nation qui comprend un nouvel aéroport international, un barrage hydroélectrique qui prétend être le plus grand de la planète, un immeuble d'une grandeur jamais encore atteinte à ce jour et une cité sur mer. L'échéance de ce projet a été fixée en 2020, mais il serait étonnant que ce projet se concrétise dans les délais, la Malaisie ayant été fortement affaiblie par la crise Asiatique des dernières années et par de multiples scandales politiques.
Références:
Série Les grands chantiers du siècle :
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