Le Chrysler PT Cruiser, un véritable coup de maître

Par Jacques Duval

La fameuse PT Cruiser qui vient de pointer son museau chez les concessionnaires n'est rien de moins qu'un coup de maître de la part de Chrysler. Tantôt berline, tantôt mini-fourgonnette, tantôt familiale, c'est incontestablement la plus belle invention de Chrysler depuis les célèbres Autobeaucoup (Caravan-Voyager) du milieu des années 80.

Le partenariat Daimler Chrysler semble avoir eu de saines répercussions et la robustesse ainsi que la qualité d'assemblage des diverses PT Cruiser mises à ma disposition avaient un petit côté germanique qui ne trompe pas. On devine que la voiture est prête à entreprendre une carrière mondiale, ce que confirme la mise au point de modèles avec conduite à droite.

Au-delà d'un profil qui fait tourner les têtes, la qualité première de cette Chrysler rétro est sa vaste habitabilité par rapport à son faible encombrement. Un peu à la manière d'un taxi londonien, elle se faufile partout et peut transporter de deux à cinq personnes selon l'espace que l'on voudra réserver aux bagages ou autres objets. Comme l'a si bien démontré mon ami Michel Barrette aux émissions le Guide de l'auto (Canal Vox) et Prenez le volant (TVA), l'espace intérieur de la PT Cruiser est ouvert à 26 configurations différentes. Sur la banquette arrière, le dégagement pour la tête et les jambes est étonnant mais en escamotant la banquette ou en la retirant complètement, on peut embarquer son vélo comme s'il s'agissait d'une familiale ou d'une mini-fourgonnette. Sans compter les nombreuses autres possibilités offertes. La seule concession à l'espace faite par les ingénieurs a été l'utilisation d'un essieu arrière rigide qui a permis d'aménager une soute à bagages sans l'intrusion des jambes de force de la suspension indépendante.

Un p'tit air rétro
Autant par sa présentation originale que par son volume intérieur, la PT est une voiture dans laquelle on se sent bien. Au tableau de bord, des modules en plastique empruntant la couleur extérieure illuminent le bloc des instruments et le couvercle du coussin gonflable de droite. Des poignées de portes en chrome et un pommeau de levier de vitesses ivoire tout en rondeur jettent aussi une petite note rétro fort agréable. A l'usage, ce pommeau nous glisse malheureusement des mains trop souvent et complique l'enclenchement du second rapport. La visibilité est aussi un peu quelconque en raison de la largeur des piliers centraux. Et comment, dites-moi, a-t-on pu s'imaginer que personne ne se plaindrait de l'emplacement ridicule des commutateurs de glaces arrière logés sur l'extrêmité arrière de la console centrale. Mais, quand on aime, on pardonne facilement et c'est précisément le cas avec cette PT Cruiser.

Les sièges bénéficient d'accoudoirs qui invitent à la détente sur les interminables rubans d'autoroute. Dans les trois voitures mises à l'essai, la finition était sans bavure, une preuve que l'étiquette "made in Mexico" a sans doute été injustement décriée au cours des dernières années.

Haute sur pattes
La première qualité qui se dégage de la PT Cruiser quand on prend le volant, c'est sa robustesse. La rigidité de la structure est indéniable et lui confère une impression de solidité qui met en confiance. Quel que soit l'état de la route, les bruits de caisse sont inexistants. Même si elle roule la tête haute et qu'elle doit se satisfaire d'un essieu arrière rigide, cette petite Chrysler met à profit toute la rigueur de son châssis pour offrir une tenue de route surprenante, surtout avec la suspension optionnelle Touring accompagnée de roues de 16 pouces. De nature sousvireuse comme la plupart des tractions, le roulis n'est tout de même pas excessif en virage. Lançée à grande vitesse, la PT (pour "Personal Transportation") n'est pas non plus bruyante outre mesure.

Avoir du poids
Toute cette solidité a malheureusement son prix et, dans le cas présent, c'est le poids de la voiture qui écope. Cette mini-Chrysler est lourde et cela se ressent au niveau des performances et de la consommation. Malgré un 4 cylindres 2,4 litres de 150 chevaux, notre PT Cruiser est bien sage et même avec la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports, il faudra faire des pieds et des mains pour abaisser le 0-100 km/h sous les 10 secondes. L'automatique est aussi au catalogue et elle permet d'éliminer l'effet de couple que l'on ressent dans la direction en forte accélération avec la boîte mécanique.

La PT Cruiser Limited Edition mise à l'essai possédait l'option ABS avec des freins disque à l'arrière au lieu des tambours qui se retrouvent sur les modèles de base. Ce n'est pas une nécessité mais j'avoue que le freinage de la voiture était nettement supérieur à celui de la Ford Focus testée le même jour dans des conditions identiques.

Dans la foulée de la New Beetle qui a déjà trois ans, la Chrysler PT Cruiser réinvente le genre. Et elle le fait non seulement avec originalité mais avec ce côté ultra-pratique qui en fait une voiture polyvalente qui ne se compare à rien d'autre. Il ne reste plus qu'à souhaiter que Chrysler ait vraiment fait ses devoirs et que cette voiture géniale ne nous réserve pas de mauvaises surprises au fil du temps.

Et pourquoi pas un PanelCruiser?

Depuis quelques années, la Compagnie Chrysler nous a habitués à des voitures-concept qui sont tout près de la réalité... Après les Viper, Prowler et Pronto Cruiser, toutes des voitures-concept qui ont fini par connaître une diffusion grand public, ce sera peut-être au tour du PanelCruiser, un concept qui saurait certainement intéresser les utilisateurs commerciaux.

Son apparence rétro qui attire les regards, et son grand volume utilitaire en feraient un véhicule idéal pour la livraison ou la visibilité. Le plancher de l'espace cargo a été recouvert de bois et des points d'attache ont été prévus pour que l'utilisateur puisse utiliser au maximum à la façon des fourgonnettes de livraison.

Sous le capot, ce prototype cache un moteur musclé. En effet, les ingénieurs de Chrysler ont adapté un turbocompresseur au 4 cylindres de 2,4 litres afin de porter sa puissance à 200 hp.

La suspension surbaissée et les voies élargies, de même que les pneus de 215/45 montés sur des jantes de 17 pouces contribuent autant à améliorer le comportement routier qu'à rehausser l'apparence.

Il ne manquerait que l'option d'un moteur turbodiesel à injection directe, comme le Detroit Diesel (VM Motori) de 2,5 litres offert par Chrysler en Europe pour en faire un véhicule unique, idéal pour les firmes de messageries ou pour la livraison de pièces de machinerie... (JFV)

© InfraStructures - Tous droits réservés - All rights reserved