Est-ce le meilleur de la troupe?
Choisi comme le meilleur véhicule utilitaire sport de l’année par un groupe de journalistes automobiles canadiens, le nouveau Jeep Cherokee mérite-t-il un tel honneur? C’est la question à laquelle je voulais répondre en prenant le volant de cette nouvelle offre sur le marché encombré des VUS. Alors qu’à mes débuts dans ce métier, le consommateur en quête d’un véhicule robuste pour aller rouler hors des sentiers battus n’avait que quelques modèles à évaluer (Bronco, Jimmy/Blazer, Scout, Ramcharger, Jeep), voilà qu’il n’a désormais que l’embarras du choix avec une soixantaine de modèles parmi lesquels choisir. L’un d’eux est ce Cherokee issu de la marque la plus universelle dans ce secteur du marché. Absent du catalogue depuis 2001, il fait un retour cette année, prenant la relève du peu populaire Liberty. Alors que le Grand Cherokee est toujours de la partie, notre nouvel arrivant se présente comme un Jeep de format moyen, bien qu’il penche davantage du côté des compactes comme le Toyota RAV4 ou le Honda CR-V. C’est ainsi que l’Equinox de Chevrolet est plus gros que le Cherokee bien qu’il soit considéré comme un rival de ce dernier. Voyons voir d’abord de quelle mécanique il se nourrit. De par son association avec l’italienne Fiat, Chrysler, propriétaire de Jeep, utilise un petit moteur 4 cylindres Multiair de 2,4 l et 184 hp, qui je l’avoue d’emblée parait un peu chenu pour ce genre d’engin. Mais, que voulez-vous, économie oblige. On va même plus loin dans cette quête du plus petit nombre de litres aux 100 km. En effet, notre Cherokee emprunte une transmission ZF non pas à 6 ou 7 rapports, mais, tenez-vous bien, à 9 vitesses. Il ne faut donc pas s’étonner d’avoir à mettre 9,3 secondes à atteindre les 100 km/h. Une partie du blâme revient au moteur qui est lent à répondre aux impulsions de l’accélérateur. Nul besoin de vous dire que les changements de rapports sont fréquents et qu’ils finissent par taper sur les nerfs en conduite suburbaine. Si au moins on en récoltait une économie appréciable, on pourrait toujours passer outre, mais je n’ai pu faire mieux que 9,0 l/100 km pendant ma semaine au volant par des températures clémentes et sur les routes idéales de la Floride où mon essai s’est déroulé. Il vaut donc mieux opter pour une mécanique un peu plus étoffée en choisissant le moteur V6 de 3,2 l, qui développe 271 hp et qui permet des performances plus adéquates. Une mécanique à l’italienne
La plus grande qualité du Cherokee demeure sa direction très précise contrôlée par un volant à large pourtour qui rend ce Jeep très maniable, contrairement aux modèles grand format toujours un peu empoté. Malgré sa vocation utilitaire, j’ai eu l’agréable impression de conduire une voiture, confortable par surcroît. Ces dames, particulièrement, se plairont au volant grâce à un accès facile et à des dimensions peu gênantes quand vient le moment de se garer. Parmi les points faibles, je retiendrai surtout le freinage, marqué par un tangage si important que l’on a l’impression que le pare-chocs avant va toucher le bitume durant un arrêt d’urgence. C’est sans doute le seul bémol à apporter à la sécurité qui repose sur une batterie de contrôles électroniques dont l’intervention est rassurante. Ainsi, si vous déviez de votre trajectoire vers la gauche, votre ange gardien vous ramènera dans votre voie de circulation s’il y a imminence d’accident. C’est assez curieux la première fois, mais en même temps très sécurisant. Le bon ou le mauvais choix Au moment de la grande décision, l’acheteur devra faire ses devoirs de manière à choisir le modèle le mieux adapté à ses besoins. Car, selon son équipement, ce Jeep Cherokee pourra être le bon, comme le mauvais choix à faire. Une évaluation des modèles concurrents serait aussi recommandée et cela comprend le Ford Escape, le Subaru Forester et les autres modèles cités plus haut.
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