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La possibilité d'en apprendre plus s'est présentée lorsque le village nordique de Kuujjuaq, qui compte près de 3000 habitants, s'est montré désireux de former ses mécaniciens et ses opérateurs à la technologie des transmissions Allison. Après 2 heures de vol, les avions de First Air ou d'Air Inuit, partis de Dorval, se posent à Kuujjuaq. Les avions mixtes transportent, généralement, du fret et des passagers. À l'arrivée, j'ai été surpris par la blancheur de la neige – indice d'une pollution bien moindre que dans le sud – et par le nombre de conteneurs éparpillés et transformés en garages, abris, ateliers ou autre. La société de consommation est arrivée. Au cours des dernières décennies, un dépotoir impressionnant s’est développé – le recyclage n'est vraisemblablement pas facile à mettre en place sous ces latitudes! D'autre part, les routes ne sont pas salées et par conséquent les véhicules ne rouillent pratiquement pas. Cela encourage à les conserver pour en utiliser des pièces, au besoin. Les coûts d'approvisionnement sont sans commune mesure avec ce à quoi nous sommes habitués – on se doit d'essayer de tout récupérer. On compte 14 communautés inuites. Elles ont leur propre gouvernement qui leur assure une grande autonomie et participe à la gestion et au développement du territoire. Une part importante des services à la population est assurée, comme dans le sud, par des camions: entretien des routes, distribution de carburant, transport scolaire, service de lutte contre les incendies, collecte des déchets, etc. Mais, il en est un de bien particulier – l'eau courante. Ou devrait-on plutôt dire l'eau «roulante»! En effet le sol gelé en permanence (pergélisol) empêche l’enfouissement des tuyauteries ou oblige à les chauffer, en hiver, si elles sont posées sur le sol. Le plus simple, pour assurer ce service indispensable, consiste à équiper chaque foyer d'un réservoir d'eau potable de quelques centaines de litres et d'un réservoir d'eau usée. Chacun de ces réservoirs doit être rempli ou vidé, selon sa fonction, par un camion-citerne motopompe et doit être maintenu à l'abri du gel. On le voit, la vie au Nunavik n'est pas simple et je ne vous parle pas du problème de la construction des bâtiments. Comment faire des fondations sur un sol gelé? Et, comment assurer la stabilité des constructions sur un sol qui se dégèle de plus en plus, pour cause de réchauffement climatique? On doit avoir recours à des refroidisseurs de sol, en été afin de maintenir la temperature des fondations sous le point de congelation... J’ai été été impressionné par l'intérêt de nos hôtes et par leur soif de savoir. Certain avaient fait plusieurs centaines de kilomètres pour en savoir un peu plus sur les transmissions Allison et l'électronique. L'heure de vérité a sonné lorsque, à la fin de la formation, le camion du village de Kuujjuaq s'est trouvé en panne. Nous avons demandé aux mécaniciens de le remettre en service! Après analyses, discussions en Inuktitut et corrections, le camion était réparé et prêt à servir. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'après une journée de formation, je ne suis pas certain que je serais capable de m'aventurer dans la toundra et de revenir avec quoi que ce soit de comestible... Durant le vol de retour vers Montréal je bavardais avec mon voisin de l'ancien temps et des modes de vie, aujourd'hui révolus. Une lampe à huile dans un igloo servait de chauffage, d'éclairage et de moyen de cuisson. Chez nous, on passait du cheval au charbon, du crottin à la boucane... Nous étions bien d'accord pour dire que le retour en arrière n'est pas souhaitable. Notre responsabilité est de s'assurer que notre monde, que nous avons emprunté aux générations futures, leur sera remis en meilleur état que nous l'avons trouvé.
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Au Nunavik, c’est automatique!
