Croire au prince charmant
Par Jacques Duval
Autrefois confiné dans le néo-obscurantisme avec des mécaniques défaillantes, une ergonomie imparfaite et des technologies datant de Mathusalem, Land Rover – avec sa gamme de luxe Range Rover – offre désormais des véhicules à tendance progressiste-conservateur. La marque britannique compte actuellement 6 modèles dans ses rangs. Et ce n’est pas tout puisque le Range Rover SV Coupé a été dévoilé en primeur au dernier Salon de Genève alors que les ingénieurs travaillent à finaliser une nouvelle génération du Defender. Quant à la rumeur voulant qu’une gamme Road Rover composée de véhicules entièrement électriques voit le jour, il faudra patienter un peu pour connaître le fin mot de l’histoire.
Le nouveau Range Roger Velar est difficile à cataloguer. Son style, ses dimensions et ses moteurs en font un véhicule d’exception puisqu’il est plus petit que les BMW X6, Mercedes GLE Coupé et Porsche Cayenne mais plus gros que les BMW X4, Mercedes GLC Coupé et Porsche Macan. Côté mécanique, il fait bande à part avec son L4 turbodiesel et son V6 à essence suralimenté par compresseur.
Cousin du F-Pace
Les ingénieurs n’ont pas élaboré le Velar à partir d’une feuille blanche puisque le dernier-né de la famille Range Rover partage sa plate-forme avec le Jaguar F-Pace, ce qui est logique, les 2 marques britanniques étant passées dans le giron de la société indienne Tata Motors en 2008. Cette transaction, tant redoutée au début, a été prolifique pour Land Rover et Jaguar lesquels ont désormais le vent dans les voiles.
En comparaison du Jaguar F-Pace qui se décrit comme un VUS de performance avec ses gênes de voitures sport et les nombreuses victoires de son géniteur aux 24 Heures du Mans, le Velar a choisi un chemin différent axé sur le confort et la conduite hors route. Cela dit, le Velar n’écarte pas la sportivité pour autant puisqu’il propose la meilleure tenue de route de tous les Range Rover avec une suspension surbaissée et une direction plus précise. Malgré tout, je m’attendais à ce que le Velar soit plus dynamique sur les routes en lacet ou les bretelles d’autoroute. En contrepartie, il fait mieux que les BMW X6 et Mercedes GLE Coupé avec un centre de gravité plus bas.
Moteurs aux antipodes
Ailleurs dans le monde, le Velar ouvre son capot à plusieurs motorisations. Chez nous, 2 moteurs sont disponibles. Malgré la crise de confiance pour le diesel en Amérique du Nord, étonnamment, on retrouve comme moteur d’entrée de gamme un L4 turbodiesel de 2,0 l qui développe 180 chevaux. Le moteur que je préconise pour sa fougue malgré ses tarifs corsés et sa gourmandise en essence super est le V6 suralimenté de 3,0 l. Produisant 380 chevaux, son tempérament convient mieux à la personnalité princière du Velar. Le seul bémol est qu’il ne résonne pas comme le V6 du F-Pace. Les ingénieurs auraient donc avantage à traficoter le système d’échappement pour une musicalité plus riche dans les basses. Le moteur turbodiesel ferait une meilleure équipe avec le Discovery Sport ou l’Evoque. Curieusement, il n’est offert avec ni l’un ni l’autre de ces modèles.
Les moteurs sont jumelés à une boîte automatique à 8 vitesses qui pourrait montrer plus de souplesse. En échange, cette transmission avec le rouage intégral Terrain Response (ou Terrain Response 2 en option) s’avère robuste pour affronter les pires conditions météorologiques et la plupart des obstacles en conduite hors route. Le Velar peut s’aventurer presque n’importe où grâce à une suspension pneumatique qui rehausse la garde au sol et accentue les angles d’approche et de fuite. Aucun autre véhicule de sa catégorie ne peut traverser comme lui un cours d’eau d’une profondeur de 61 cm.
Il faut être masochiste ou insouciant pour circuler dans la rocaille et les souches avec des pneus à profil bas qui exposent les jantes aux éraflures. Mieux vaut choisir les pneus offerts de série si vous êtes un adepte des sentiers. Cela dit, la motricité a ses limites à cause des bandes de roulement conçues pour performer avant tout sur les routes plutôt que dans la boue et le sable.
Menus compliqués
Fidèle à la réputation des modèles Range Rover, l’habitable est somptueux. La console centrale déroge au conservatisme habituel de la marque en exposant 2 écrans tactiles dont l’emploi n’est pas facile à assimiler. Les menus et les sous-menus se multiplient, ce qui nous obligent à chercher et à chercher encore et toujours... S’il faut trouver un avantage à ces écrans séparés, disons que cela permet d’utiliser le système de navigation sur l’écran du dessus tout en commandant le lecteur multimédia sur l’écran du dessous. Génial mais distrayant!
Même si les dimensions extérieures du Velar sont légèrement plus imposantes que celles du F-Pace, le Range Rover offre un peu moins d’espace aux places arrière. En revanche, le volume du coffre est supérieur à celui du F-Pace et la modularité s’avère plus poussée avec des commandes électriques. En terminant, les sièges avant sont confortables et enveloppants tandis que la banquette arrière convient essentiellement à 2 passagers même si une 3e ceinture de sécurité est présente.
Fiche Technique |
Range Rover Velar S P380 |
Type: |
utilitaire sport intermédiaire |
Moteur: |
V6 3,0 l suralimenté |
Puissance: |
380 hp @ 6500 tr/min – 332 lbf pi @ 3500 tr/min |
Transmission: |
automatique à 8 rapports |
Direction: |
à crémaillère, assistée |
Suspension: |
av. indépendante / arr. indépendante |
Freins: |
av disques / arr disques - ABS |
Accélérations 0-100 km/h: |
5,7 s |
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Range Rover Velar |
Jaguar F-Pace |
Alfa Romeo Stelvio |
Empattement: |
287 cm |
287 cm |
282 cm |
Longueur: |
480 cm |
473 cm |
469 cm |
Largeur: |
203 cm |
207 cm |
190 cm |
Hauteur: |
167 cm |
165 cm |
168 cm |
Poids: |
2098 kg |
1861 kg |
1834 kg |
Moteur: |
V6 3,0 l suralimenté |
V6 3,0 l suralimenté |
L4 2,0 l à turbocompresseur |
Puissance: |
380 hp |
380 hp |
280 hp |
Pneus: |
275/40R22 |
265/40R22 |
255/45R20 |
Capacité du réservoir: |
60 l |
63 l |
64 l |
Capacité de remorquage: |
2500 kg |
2400 kg |
1361 kg |
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