L’utilitaire le plus luxueux au monde
Lors du dévoilement du Mercedes-Benz ML, il y a déjà 20 ans, les puristes avaient crié au scandale en dénonçant la décision du constructeur de Stuttgart. La réaction fut encore pire quand Porsche s’est aventuré dans le segment des utilitaires avec le Cayenne en 2002. Blasphème et sacrilège! Hurlaient les protestataires. De nos jours, ces récriminations nous apparaissent ridicules puisque la mise en marché du Cayenne a permis, notamment, à Porsche d’élargir sa clientèle et de devenir l’un des constructeurs les plus rentables de la planète. Cela dit, les ventes de véhicules utilitaires n’ont cessé d’augmenter au cours des dernières années tandis que celles des voitures ont continué de dégringoler. Pour profiter de cette manne, la marque de prestige Bentley fait à son tour grincer des dents les purs et durs en commercialisant le Bentayga. Cela dit, les partisans de l’orthodoxie automobile n’ont pas fini de faire de l’urticaire puisque Maserati emboîte le pas cette année avec l’introduction du Levante alors que la fabrication du Lamborghini Urus et du Rolls-Royce Cullinan devrait débuter dès l’an prochain.
Assemblé selon la tradition Au final, le Bentayga adopte des dimensions gargantuesques avec une longueur dépassant 5 m sur un empattement de 3 m et un poids frôlant 2,5 t. Les porte-à-faux courts accroissent sa stature déjà imposante. Côté design, on reconnaît la signature des stylistes qui ont conservé les phares ronds et la calandre typiques à la marque. Les lignes de la carrosserie ne font pas dans la dentelle et les traits sont fortement accentués au niveau du capot, des ailes et des bas de caisse. On aime ou aime pas. Si la silhouette du Bentayga ne passe pas pour un modèle de finesse, il en va autrement dans l’habitacle où le décor est somptueux. La liste des options est tellement longue qu’il est impossible de toutes les mentionner et comprend même un ensemble pour la pêche à la mouche. L’habitacle est lumineux grâce au toit panoramique qui représente 60% de la surface du plafond. De jour comme de soir, l’éclairage naturel ou d’ambiance fait ressortir l’apparat des matières servant à décorer le tableau de bord et le reste de la cabine.
Essence ou diesel Pour 2017, Bentley offre le premier moteur diesel de son histoire. Il s’agit d’un V8 de 4,0 l d’une puissance de 429 chevaux avec un couple de 664 lbf pi. Sophistiqué, ce moteur a été étrenné en Europe par l’Audi SQ7 et comprend 2 turbocompresseurs et un compresseur entraîné électriquement. Selon le constructeur, il permet au Bentayga de passer de 0 à 100 km/h en 4,8 secondes et d’atteindre 270 km/h. Malgré sa cylindrée et sa puissance, le ronronnement du moteur W12 à essence est assez discret au démarrage. Pour connaître le caractère de la bête, il faut solliciter les gaz et le faire virevolter à haut régime. Il bondit alors aussi vite qu’un Porsche Cayenne Turbo S avec le confort d’un chic hôtel d’Abu Dhabi en prime. Par ailleurs, les freins n’ont pas l’endurance d’un marathonien et si vous avez le portefeuille bien garni, mieux vaut opter pour les freins en carbone et céramique. Somme toute, le pilotage de ce VUS d’exception ne procure aucune sensation particulière tellement l’habitacle est feutré, sauf de se sentir plus riche qu’au volant d’un Range Rover!
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