Le génie et le luxe sino-suédois
Les dernières années n’ont pas été faciles pour Volvo. Après que la marque suédoise soit passée aux mains du constructeur chinois Geely en 2010, ce nouveau consortium n’a pas tardé à charcuter la gamme en supprimant les modèles S40, V50, V70, C30 et C70, sans les remplacer. L’absence de ces véhicules a fait mal à Volvo qui s’est détaché peu à peu d’une large base de sa clientèle. Résultat, les parts de marché de la marque suédoise se sont effritées, à tel point qu’on ne donnait pas cher de sa survie il y a quelque temps. Or, il semble que Volvo a repris du poil de la bête comme en fait foi le retour en force du XC90. Fait remarquable, le nouveau XC90 a remporté le titre du véhicule utilitaire nord-américain de l’année au dernier salon de Détroit. Depuis l’instauration de ce concours en 1994, il est rare qu’un véhicule étranger se voit attribuer ce prestigieux titre. L’exploit est encore plus grandiose puisqu’il s’agit d’une deuxième victoire pour le XC90 qui l’avait déjà emporté en 2003. À l’époque, Ford était propriétaire de Volvo et l’ancien XC90 a par la suite prêté sa plate-forme aux Ford Taurus X et Flex, et au Lincoln MKT.
Fable nordique Pour remettre le XC90 «sur la mappe», les ingénieurs étaient conscients qu’ils avaient toute une côte à remonter. Pour ce faire, le VUS suédois adopte une nouvelle carrosserie au gabarit plus imposant qui met en valeur une calandre plus massive et des épaules plus carrées. Autre nouveauté au niveau du design, la forme en «T» des phares avant est inspirée du marteau de Thor (le dieu du tonnerre de la mythologie nordique). À ce propos, la berline S90 et la familiale V90 arborent elles aussi la nouvelle signature lumineuse de la marque. Cette référence stylistique à ce dieu du panthéon laisse entrevoir que Volvo est maintenant prêt à livrer bataille et à reprendre sa place dans le marché des véhicule de luxe.
Simplicité élégante Peu importe la version, les occupants apprécieront la sellerie en cuir souple et le confort des sièges qui se révèlent supérieurs à ses rivaux allemands. La texture des matériaux et la finition intérieure s’avèrent extrêmement valorisantes quoique le tableau de bord paraisse un peu dénudé. Plusieurs commandes ont été éliminées du tableau de bord au profit d’une tablette tactile qui regorge des plus récentes avancées technologiques en matière de connectivité. À vrai dire, l’usage de cet écran est plutôt déstabilisant au début et il faut une période de temps pour assimiler le menu et les innombrables sous-menus. Pour sa part, l’instrumentation située au-dessus du volant demeure conventionnelle tandis que le volant et le levier de vitesses se prennent bien en main. Mécanique avant-gardiste Le XC90 ne révolutionne pas seulement le design et la sécurité automobile, il fait également la leçon aux mécaniques traditionnelles. Face à ce mastodonte dont le poids dépasse 2 tonnes, on aurait cru trouver sous le capot un moteur à 6 ou 8 cylindres. Or, le XC90 défie les règles établies en nous soumettant un L4 de 2,0 l qui jouit à la fois de la double suralimentation – un compresseur à bas régime et un turbocompresseur à haut régime dans la version T6 AWD. Quant à la version T8 AWD, elle est dotée d’une motorisation hybride rechargeable extrapolée autour du même moteur. Il n’y a aucun doute que toute cette technologie s’avère extrêmement impressionnante, mais une question demeure : malgré les progrès réalisés dans le domaine de l’électronique, l’amalgame de tous ces dispositifs chez Volvo sera-t-il fiable à court, moyen et long terme? Ça reste à voir...
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