De joujou de plage à véhicule familial

Par Jacques Duval



 

À ses débuts en 1997, le Toyota RAV4 était un minuscule 4x4 offert en configuration trois ou cinq portes à toit dur – sans oublier le cabriolet – dont les lignes galbées semblaient s’inspirer du monde du surf. À l’époque, Toyota misait sur les plages ludiques de la Californie pour vanter les mérites de son petit VUS. En effet, il n’était pas rare de voir le RAV4 en compagnie d’un beau surfeur ou d’une belle fille en bikini dans les publicités de la marque japonaise. Toutefois, le RAV4 a évolué au cours des dernières années. Petit à petit, les générations subséquentes se sont éloignées des rivages californiens pour adopter un style de vie plus conservateur pour devenir l’un des multisegments compacts les plus populaires auprès des jeunes familles.

Suite au renouvellement récent des Honda CR-V et Ford Escape, ses principaux concurrents, le RAV4 a subi une transformation complète cette année au niveau de la carrosserie, l’habitacle et la mécanique.

Un design moderne
Par rapport à la génération précédente dont la refonte remontait à 2006, le look du nouveau RAV4 fait beaucoup plus jeune. Les formes carrées et démodées de l’ancien modèle font place à une silhouette davantage profilée et dynamique, mais déjà-vue! En effet, le design ne révolutionne rien et on remarque certaines similitudes esthétiques avec la concurrence. Malgré tout, cette cure de rajeunissement permettra de relancer l’intérêt des acheteurs envers le RAV4 qui rappelons-le est le deuxième véhicule le plus vendu chez Toyota, après la Corolla.

Parmi les améliorations, ce restylage de la caisse a permis d’éliminer la porte arrière à ouverture latérale au profit d’un hayon plus pratique qui s’ouvre du bas vers le haut, et de manière automatisée en option. D’ailleurs, les concepteurs ont profité de l’occasion pour déplacer la roue et le pneu de secours qui étaient autrefois boulonnés à l’extérieur du véhicule pour les confiner dans un compartiment situé sous le plancher du coffre à bagages.


L’habitacle a aussi été revu et dispose de plusieurs espaces de rangement astucieux. Le tableau de bord est inédit pour un véhicule de cette catégorie alors que les versions XLE et Limited offre un revêtement avec surpiqûres dont les couleurs contrastantes s’apparentent aux sièges deux tons garnis de cuir. En contrepartie, certaines commandes sont difficiles d’accès et posent des problèmes d’ergonomie. Comparé au modèle précédent, la position de conduite est plus saine grâce aux nombreux réglages du siège et du volant. Malheureusement, les conducteurs de grande taille pourraient maugréer contre l’espace restreint accordé aux jambes. En effet, les rails de coulissement du siège pourraient être plus longues.

Pour les amateurs de skis, il est regrettable que les dossiers de la banquette arrière ne soient pas divisés qu’en deux sections. Ceci ne convient pas aux familles de quatre personnes puisqu’une seule personne peut alors s’asseoir à l’arrière si les planches sont glissées dans l’habitacle.

Un seul moteur
L’un des principaux atouts de l’ancien RAV4 était la disponibilité d’un V6. Mais, dans la mouvance de l’industrie automobile qui a supprimé les grosses cylindrées pour les remplacer par des moteurs moins énergivores, le RAV4 n’offre désormais qu’un seul groupe motopropulseur, un L4 de 2,5 l jumelé à une boîte automatique à 6 rapports. Si ce tandem procure de bonnes accélérations et diminue la consommation, sa capacité de remorquage est limitée à 680 kg. L’acheteur devra se rabattre sur un Venza ou un Highlander pour pouvoir remorquer plus lourd.

Pour s’aventurer dans la boue ou la neige, le rouage intégral demeure optionnel dans toutes les versions. Ce nouveau mécanisme amélioré dispose maintenant d’une commande de verrouillage qui, une fois activée, procure plus de motricité aux quatre roues.

Une conduite plus enjouée
Depuis longtemps, les véhicules Toyota sont réputés pour leur fiabilité mais aussi pour offrir une conduite somnifère. Conscient que cette image de «pépère et mémère» pouvait lui coûter des ventes, Toyota a donné le mandat à ses équipes de concepteurs de relever d’un cran l’agrément de conduite de ses produits. Le travail accompli avec la Camry l’an dernier et la nouvelle Avalon cette année démontre que les ingénieurs ont relevé le défi avec brio. Le nouveau RAV4 bénéficie lui aussi de ces ajustements. Certes, les changements paraissent minimes à prime abord. Mais, le RAV4 propose une meilleure tenue de cap à haute vitesse et il vire plus à plat dans les virages serrés. Aussi, le train arrière sautille moins sur les routes parsemées de trous et de bosses et l’insonorisation a fait beaucoup de progrès. En ville, il se stationne plus facilement grâce à un diamètre de braquage écourté.

En terminant, Toyota mise sur le fait que le RAV4 est assemblé au Canada – à Alliston, en Ontario – pour mousser ses ventes. Une donnée non négligeable quand on pense à la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement Harper! Ce à quoi les CR-V et Escape ne peuvent riposter puisqu’ils sont fabriqués aux États-Unis.


Fiche Technique Toyota RAV4
Type: VUS compact
Moteur: L4 - 2,5 l - 16 soupapes
Puissance: 176 hp @ 6000 tr/min - 172 pi.lb @ 4100 tr/min
Transmission: automatique à 6 rapports
Direction: à crémaillère, assistée
Suspension: av indépendante / arr indépendante
Freins: av disques / arr disques - ABS
Accélérations 0-100 km/h: 9,1 s
 
  Toyota RAV4

Honda Cr-V

Kia Sportage

Empattement: 266 cm 262 cm 266 cm
Longueur: 457 cm 456 cm 444 cm
Largeur: 185 cm 182 cm 186 cm
Hauteur: 166 cm 168 cm 165 cm
Poids: 1545 kg 1543 kg 1432 kg
Puissance: 176 hp 185 hp 176 hp
Pneus: 225/65R17 225/65R17 215/70R16
Réservoir: 60 l 58 l 55 l
Capacité de remorquage: 680 kg 680 kg 907 kg


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