Écologie
routière : les dispositifs de mitigation
Dans mon dernier article portant sur l'écologie routière (janvier 2005), je faisais un survol des principes environnementaux qui guident les concepteurs de projets routiers lors de la conception. Dans le présent article, il sera question de certains moyens physiques auxquels ceux-ci peuvent avoir recours afin d'éliminer ou d'amoindrir les impacts sur les habitats fauniques.
Ponceaux vs poissons Lorsque nous circulons sur la route, nous ne voyons pas les cours d'eau que nous traversons et encore moins les poissons qui s'y trouvent. Les ponceaux de toutes formes et de toutes dimensions qui y sont installés afin que nous puissions traverser ces ruisseaux deviennent souvent des &laqno;barrages» empêchant les poissons de nager librement vers leur zone de fraie. Les débris accumulés dans le ponceau, la différence entre la hauteur du radier du ponceau et la surface de l'eau du ruisseau ainsi que la modification des caractéristiques hydrauliques de celui-ci sont les principales sources de problèmes. Dans le cas d'une nouvelle construction ou d'un remplacement, les concepteurs peuvent prévoir ces irritants et orienter la construction de façon à minimiser l'impact sur la faune aquatique. L'idée de base est de reproduire autant que possible les conditions naturelles du site. Faire en sorte de ne pas augmenter le débit et le niveau de l'eau. Tunnels pour amphibiens Le Florida Department of Transportation (FDOT) a mis sur pied, en 1999, un projet pilote qui consistait à construire un mur de 1,1 mètre de haut et de 2,9 km de long, le long de l'autoroute 411. Le haut de ce mur comporte comme particularité un petit ourlet d'une quinzaine de centimètres qui empêche les animaux d'escalader celui-ci. L'animal qui tente de contourner cet ourlet se voit contraint de lâcher prise à cause de la gravité. Ce mur est raccordé à quatre tunnels qui sont espacés également entre quatre ponceaux déjà existants. Les animaux qui rencontrent ce mur sont amenés naturellement vers les tunnels et les ponceaux qui leur permettent de traverser la route sans danger. Ce projet, appelé &laqno;ecopassage», s'est terminé en décembre 2000 et a déjà remporté un prestigieux prix : le Globe Engineering Award. Passage d'orignaux Ce projet de recherche est mené par la Direction générale de Québec et de l'Est du ministère des Transports du Québec. Passages pour animaux Poteaux verticaux pour oiseaux marins Une étude a ainsi déterminée que ces poteaux ont permis une réduction des accidents mortels de près de 64%. Ce dispositif est particulièrement bénéfique pour les jeunes oiseaux qui ne jugent pas bien la bonne hauteur de vol à adopter. Voici donc, en quelques paragraphes, un tour d'horizon de ce qui peut se faire en matière d'écologie routière afin d'appliquer des moyens de mitigations pour préserver les habitats fauniques situés près des axes routiers. Et il en existe plusieurs autres. Ce qu'il faut retenir, c'est que le succès de tels dispositifs repose sur la concertation avec les différents intervenants des milieux du transport et de l'environnement. Concept relativement nouveau, l'écologie routière est un secteur d'activité où l'ouverture d'esprit et l'ingéniosité vont de paire.
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