Le plus vendu sur le continent
Il n’est jamais facile de modifier une formule gagnante. Et le monde de l’automobile n’y échappe pas. L’exercice de renouveler un modèle iconique comme le Ford F-150, la Toyota Camry ou la Honda Civic est un exploit en soit. Effectivement, un constructeur n’a pas droit à l’erreur et il est difficile de faire une refonte en profondeur sans risquer de déplaire aux fans d’un modèle. Somme toute, les acheteurs sont de plus en plus exigeants et Honda est anxieux à chaque fois qu’il doit redéfinir des «success story» comme les Accord, Civic et CR-V. Le remodelage de la Civic l’an dernier est le meilleur exemple. La compacte de Honda a été la cible de nombreuses critiques. À tel point que les ingénieurs ont dû refaire leurs devoirs et présenter cette année un nouveau modèle plus étoffé au niveau du design et de la finition. Si la conception de la dernière Civic a été mal préparée, celle du nouveau CR-V a été mieux planifiée. À preuve, le multisegment compact de Honda a devancé le Ford Escape sur la première marche du podium pour devenir le VUS le plus vendu en Amérique du Nord. Rien de révolutionnaire L’actuel CR-V ne bouleverse rien. Il s’agit d’une évolution de l’ancienne génération, et ce, tant au niveau du style extérieur que de l’aménagement intérieur. Côté mécanique, c’est du pareil au même puisque le L4 de 2,4 l demeure couplé à une boîte automatique à 5 rapports. Pour l’instant, l’injection directe et la boîte CVT sont réservées à la nouvelle Accord. Qui sait? On peut supposer que le CR-V pourrait ouvrir son capot à ces technologies dès l’an prochain. Mais, au risque de se répéter, Honda est un constructeur qui prend le temps de mûrir ses décisions. Parmi les innovations inscrites à la fiche technique du nouveau CR-V, mentionnons sa direction à assistance électrique et le rouage intégral dont le contrôle à double pompe hydraulique a été remplacé par un embrayage à capteurs électroniques. Et dans le but de réduire la consommation, le mode «ECON» que l’on peut enclencher grâce à un bouton situé au tableau de bord modifie la spontanéité de l’accélérateur, de la transmission et du climatiseur. Un habitacle convivial Mais, s’il y a un aspect où le CR-V fait des progrès tangibles c’est au niveau de la finition intérieure qui s’apparente à des marques plus luxueuses. La sellerie et le volant en cuir (de la version Touring à l’essai) font bon chic bon genre tandis que la texture des plastiques et de la moquette est plus douce au toucher. Les espaces de rangement abondent et leur disposition est ingénieuse. L’insonorisation a été améliorée et les bruits ambiants s’avèrent moins intrusifs. Un équipement complet Sur la route Sur l’autoroute, les reprises du moteur sont dans la moyenne. Il n’a pas la vivacité d’un 4 cylindres turbocompressé ou d’un 6 cylindres. En fait, les accélérations et les reprises du CR-V semblent plus pétillantes que celles des concurrents immédiats. Peu importe mes critiques, le groupe motopropulseur du CR-V se démarque du lot puisqu’en bout de ligne il est d’une fiabilité à toute épreuve et sa consommation est l’une des plus faibles de sa catégorie. Avec l’ajout de l’injection directe et une boîte de vitesses plus sophistiquée, le CR-V pourrait être d’une efficacité remarquable. Par contre, sa gamme de prix serait à la hausse. Le modèle actuel s’avère donc un juste compromis.
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