Vieillir comme un bon vin Par Jacques Duval
Nissan est actuellement l’un des constructeurs les plus imaginatifs de l’industrie. Au cours des dernières années, la marque japonaise n’a pas eu peur d’innover en nous présentant la Leaf, le Juke et le Cube. Mais, cette audace ne date pas d’hier. Lors de l’introduction du Murano en 2003, qui aurait cru que ce véhicule connaîtrait une carrière aussi prolifique et durable. À l’époque, les mauvaises langues ne se gênaient pas pour dire que ses lignes se démoderaient rapidement. Pourtant, huit ans plus tard, la silhouette du Murano demeure à l’avant-garde et représente une référence stylistique. Si on ne l’avais jamais vu sur nos routes, on pourrait croire qu’il s’agit d’un tout nouveau véhicule voire un prototype. J’exagère? À peine. Le Murano a été renouvelé il y a deux ans. Cette deuxième génération ne s’est pas trop éloignée de la première mouture. Ainsi, le Murano se reconnaît au premier coup d’œil avec son pare-brise incliné, sa calandre et ses phares atypiques. Même chose pour la partie arrière qui est demeurée aussi extravagante. Lors de son introduction, on se rappellera qu’il était difficile de cataloguer le Murano. S’agissait-il d’un utilitaire sport ou d’une familiale nouveau genre? S’il est maintenant établi qu’il est un multisegment à part entière, il faut savoir qu’il a été l’un des modèles à l’origine de la désignation de cette catégorie fourre-tout. Ne sachant comment classer ce véhicule génétiquement modifié, les américains ont inventé le terme «crossover». Il joue sur tous les tableaux Sous le capot, le V6 de 3,5 l a vu sa puissance abaissée à 260 chevaux cette année alors que Nissan annonçait 265 chevaux en 2009 et 2010! Même s’il partage son moteur avec l’EX35, noblesse oblige, celui du Murano développe 32 chevaux de moins que celui de l’Infiniti. Malgré un rapport poids/puissance à l’avantage du EX35, le Murano talonne de près son cousin lors d’un sprint de 0 à 100 km/h. Moins rapide, il est cependant moins gourmand en ville. Sur l’autoroute, leur consommation est nez à nez. Outre des réglages de moteur différents, cette économie en carburant s’explique en partie par le fait que l’EX35 confie ses déplacements à une boîte semi-automatique alors que le Murano utilise une ingénieuse boîte automatique à variation continue (CVT). Mais une chose est sûre, il ne s’agit pas d’un utilitaire sport puisque ce rôle appartient au Pathfinder avec son châssis en échelle et sa transmission avec boîte de transfert et deux gammes de vitesse. Un seul rouage au catalogue Pour des raisons d’économie d’essence et de coût de fabrication, il s’agit d’une traction intégrale à temps partiel. Ainsi les roues arrière sont motrices au démarrage ou lorsque le véhicule circule sur une chaussée glissante. Une fois la vitesse de croisière atteinte, la puissance est dirigée seulement aux roues avant. Pour une meilleure maîtrise dans les virages, le rouage intégral transférera au besoin le couple du moteur de l’essieu avant à l’essieu arrière. Le Murano strictement à roues avant motrices, il a été supprimé du catalogue à la fin de 2008. Mais, il est encore proposé aux États-Unis. Quant au fameux modèle cabriolet, cette bibitte n’est offert pour l’instant que chez nos voisins du sud. Le Murano offre un poste de conduite inspiré d’une berline sport de luxe. Mais, ce que je retiens : le confort de ses baquets et la bonne emprise sur le volant. Mais, ne nous racontons pas d’histoire. Le Murano n’est pas aussi sportif qu’un EX ou un X3, ni même qu’un Crosstour. Cependant, le comportement routier est plus agréable que les Edge, CX-7 et Venza. Qui plus est, son freinage est extrêmement efficace et pourrait faire honte à certaines berlines sport de luxe. Sur mauvais revêtement la cabine pourrait être mieux insonorisée mais cette dernière est mieux calfeutrée qu’à ses débuts. Côté habitabilité, même si la banquette arrière divisée 60/40 permet de multiples configurations, le coffre à bagages est moins volumineux que la plupart de ses concurrents. En terminant, il est curieux que Nissan s’entête à ne pas offrir de multisegment avec trois rangées de sièges afin de rivaliser avec la concurrence et répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus nombreuse.
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