Un 4Runner sur la voie de la civilité


Par Jacques Duval

 

La disparition du Dodge Durango, et des Chevrolet Trailblazer et GMC Envoy en 2010 devrait être bénéfique pour les ventes du Toyota 4Runner qui demeure l’un des rares véhicules utilitaires sport de taille intermédiaire sur le marché en compagnie des Ford Explorer, Jeep Grand Cherokee et Nissan Pathfinder. Toutefois, avec la prolifération des véhicules multifonctions chez Toyota, rares sont ceux qui auraient voulu parier sur la refonte du 4Runner dans un avenir plus ou moins rapproché. En effet, les véhicules multisegments pullulent dans la famille Toyota qui regroupe à la même table les : FJ Cruiser, Highlander, RAV4 et Venza. En effet, si on se met dans la peau d’un acheteur, pourquoi acheter un 4Runner si un RAV4 ou un Highlander peut rendre les mêmes services?

Il s’est écoulé sept ans avant que Toyota ne se décide à rénover le 4Runner. Certains diront que les changements sont trop peu trop tard et que ce type de véhicule est appelé à disparaître. Certes, les ventes chez nous n’ont pas été au rendez-vous au cours des dernières années. Par contre, l’attrition dans ce segment devrait ouvrir les portes au 4Runner. Par ailleurs, il ne faudrait pas oublier que le 4Runner est un véhicule vendu sur tous les continents et qu’il fait un tabac dans des régions du monde où le réseau routier est moins évolué que chez nous, quoique celui du Québec, malgré les importants investissements de nos gouvernements, s’assimile encore en ce début de printemps à un pays tiers-mondiste!


Un vrai VUS

Dans un premier temps, il faut savoir qu’un VUS de la trempe du 4Runner possède un châssis en échelle plus robuste et solide que les châssis monocoques de ses frères d’armes – Highlander, RAV4 et Venza. De même, le 4Runner dispose d’un vrai rouage à quatre roues motrices à deux gamme (Lo/Hi) permettant de démultiplier le couple aux roues motrices d’où une meilleure traction en pente ou en descente dans la boue, le sable et la neige. Qui plus est, la garde au sol surélevée du 4Runner lui permet de traverser des ornières et des fossés en diminuant le risque d’abîmer la carrosserie, le plancher, l’échappement ou le groupe motopropulseur.

Des options pour tous les goûts
Inspiré des traits de son grand frère Sequoia, la calandre du 4Runner est plus agressive et le galbe des ailes plus musclé qu’auparavant. On le reconnaît à cent lieux, cependant il faut y regarder à deux fois pour distinguer le nouveau de l’ancien modèle. Cette cinquième génération du 4Runner affiche pourtant des dimensions plus importantes. Il est légèrement plus long (+1,5 cm) et plus large (+2 cm). Offert en une seule livrée (SR5), il est possible de le personnaliser grâce à quatre groupes d’options.

De tous, le «Groupe amélioré» est probablement le plus intéressant et abordable avec ses sièges chauffants, ses commandes audio sur le volant, son toit ouvrant et sa caméra de marche arrière intégré à même le rétroviseur intérieur. Le groupe d’options «Limited» se distingue, notamment, avec sa carrosserie garnie de chrome, ses marchepieds, son rouage à quatre roues motrices permanentes, ses jantes de 20’’, sa sellerie en cuir, son système de ventilation à deux zones, son système audio à 15 haut-parleurs et sa troisième banquette. Pour rouler en terrain accidenté l’option «Édition Trail» est toute désignée avec son système de suspension cinétique dynamique (KDSS), son différentiel autobloquant et ses sièges en tissus hydrofuge. Pour améliorer la conduite et la motricité, le système de sélection multiterrain permet d’adapter la conduite à quatre genres de terrains : boue et sable, terrain caillouteux, bosses ou roches. Pour franchir des obstacles à vitesse très lente, le régulateur de vitesse lente module le papillon à commande électronique des gaz et les freins afin que le conducteur se concentre davantage à diriger le volant.

Dehors le V8!
Soucieux de réduire la consommation, Toyota a décidé à l’instar de Nissan et son Pathfinder d’abandonner la motorisation V8. Ainsi, seul un V6 de 4,0 l est au catalogue. Développant 270 chevaux (34 de plus que l’an dernier) et un couple de 278 lb-pi, il est jumelé à une boîte automatique à cinq rapports. Parfaitement adapté à la personnalité du 4Runner, ce moteur demeure toutefois assez gourmand en carburant. Pour des économies à la pompe, le Highlander représente un meilleur choix. Par contre, il est incapable de suivre un 4Runner en conduite hors-route.

En contrepartie, j’ai été agréablement surpris par le comportement routier du 4Runner. Si la visibilité fait parfois défaut à cause de l’étroitesse de la surface vitrée, les suspensions sont confortables et contrôlent bien le roulis. De même, la solidité de la caisse permet de filtrer les craquements et les bruits dans l’habitacle. À vrai dire, je préfère la conduite au quotidien du 4Runner à celle mi-figue mi-raisin d’un Highlander. Le seul hic est qu’il faut un escabeau pour monter à bord tellement la marche est haute!

Un habitacle plus moderne
À l’intérieur, le design et la finition ont fait d’immenses progrès et l’instrumentation demeure facile à consulter et à utiliser. Et pour favoriser la recherche d’une position de conduite agréable, la colonne de direction est désormais téléscopique. Quant aux sièges avant, l’assise est plus haute qu’auparavant (par rapport au plancher) et permet au «grands six pieds» d’adopter enfin une position de conduite moins élancée voire normale.
Par ailleurs, le 4Runner fait un bond important en matière de sécurité passive grâce à la présence de coussins avant latéraux et de rideaux gonflables. À l’arrière, il est possible d’incliner le dossier de la banquette afin de favoriser le repos des passagers. Quant dossier divisé 40/20/40, il fera le bonheur des familles de skieurs.

 Fiche Technique Toyota 4Runner
 Type: utilitaire sport intermédiaire
 Moteur: V6 – 4,0 l – 24 soupapes
 Puissance: 270 hp @ 5600 tr/min - 278 lb-pi @ 4400 tr/min
 Transmission: automatique à 5 rapports, boîtier de transfert 2 gammes
 Direction: à crémaillère, assistée
 Suspension: av indépendante / arr essieu rigide
 Freins: av disques / arr disques - ABS
 Accélérations 0-100 km/h: 8,5 s
 
  Toyota 4Runner

Kia Borrego

Nissan Pathfinder

 Empattement: 279 cm 290 cm 285 cm
 Longueur: 482 cm 488 cm 488 cm
 Largeur: 192 cm 192 cm 185 cm
 Hauteur: 178 cm 181 cm 185 cm
 Poids: 2111 kg 2023 kg 2125 kg
 Puissance: 270 hp 210 hp 266 hp
 Pneus: 245/70R17 245/70R17 245/75R16
 Réservoir: 80 l 78 l 80 l
Capacité de remorquage: 2268 kg 2268 kg 2722 kg


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