Avec le CX-9, Mazda voit grand
Avec 5% de part de marché, 81000 ventes en 2006 et une croissance de près de 300% en 9 ans, Mazda a le vent dans les voiles. Bien que ce succès soit attribuable en majeure partie à un modèle d'entrée de gamme - la Mazda 3, le constructeur nippon se croit capable de venir fureter dans des sphères plus élevées où le luxe, le confort et l'espace sont des critères importants. Place au CX-9, le "crossover" qui fait son entrée en scène ce mois-ci et qui constitue le véhicule le plus volumineux et le plus cher jamais proposé par Mazda. Côté format, sachez que nous sommes en présence du cousin germain du Ford Edge avec lequel il partage un nouveau moteur V6 de 3,5 l de 263 hp fourni par le constructeur américain et choisi récemment comme l'un des 10 meilleurs moteurs d'automobiles à l'échelle mondiale. Quant aux prix, la fourchette se situe entre 40000 et 50000 $. Si, comme moi, vous étiez sous l'impression que ce nouveau venu n'était qu'un CX-7 allongé et fardé, vous faites fausse route. En photos, les deux véhicules affichent une forte ressemblance, mais vus de près, les différences sont facilement décelables. Leur seul lien de parenté est probablement qu'ils utilisent tous les deux la plate-forme de la Mazda 6, une assurance que le comportement routier sera davantage inspiré d'une automobile que d'un camion, ce qui est rassurant. Sept places accessibles L'agrément d'abord Une randonnée de quelques centaines de kilomètres allait me permettre de séparer les prétentions de la réalité. Première ratée, l'accès à bord puisqu'il faut faire attention de ne pas se cogner la tête sur le pavillon en s'installant au volant. Une fois à l'intérieur, l'ambiance est luxueuse avec une finition soignée et des matériaux à la hauteur du prix. La console centrale est particulièrement engageante et donne le ton à un tableau de bord faisant habilement usage de bois, d'acier brossé et de plastique souple. Même dans la version GT plus chère, on s'étonne que le réglage du volant ne soit pas à commande électrique et, surtout, que l'on n'ait pas cru nécessaire d'installer un radar de marche arrière. Non pas que la visibilité soit atroce, mais j'ai appris à apprécier cet accessoire particulièrement au moment de se garer dans des stationnements souterrains mal éclairés. En général, le comportement routier n'est pas désagréable et la maniabilité du CX-9 est appréciable, compte tenu du gabarit de ce multisegment. Ma collègue Sylvie Rainville avec laquelle cet essai a été effectué partageait d'ailleurs le même avis. Le faible diamètre de braquage n'est pas sans jouer un rôle dans cette qualité du nouveau venu de Mazda. Même avec les roues de 20 pouces, ou peut-être à cause d'elles, le confort est rarement perturbé par les imperfections du revêtement. Ayant conduit dans la même semaine une Mazda Speed 3 doté d'un freinage remarquable, celui du CX-9 m'a semblé mou en attaque et l'effort à la pédale est plus élevé que la normale. Ce n'est toutefois pas le point critique le plus évident de ce véhicule qui est carrément sous motorisé. Le moteur s'étire en tours-minute sans que l'on ressente une grande poussée lorsqu'on met le pied au plancher. Le chrono (manuel) en fait foi avec un bon 10 secondes pour atteindre les 100 km/h à partir de l'arrêt et plus de 8 secondes pour compléter un dépassement entre 80 et 120 km/h. Pour une utilisation normale, il est certain que le moteur V6 est fort convenable, mais si l'on met en pratique les capacités du CX-9 énoncées par Mazda, les 263 chevaux risquent de peiner à la tâche. Je fais allusion ici aux 3500 livres de capacité de remorquage et aux 7 personnes que l'on peut installer à l'intérieur. La patience sera de mise. Mon petit doigt me dit que Mazda offrira à plus ou moins brève échéance un moteur V8 en option en fouillant dans le stock de Ford. Cela rendrait le CX-9 encore plus compétitif face à un rival comme le Volvo XC 90 à moteur V8. D'ici là, il est certain que ce nouveau venu chez Mazda pourra prendre la relève de la défunte MPV qui, comme tant de fourgonnettes compacte, est en défaveur par les temps qui courent. Le CX-9 est probablement aussi logeable, de loin plus agréable à conduire ou à regarder et plus polyvalent qu'une MPV. Mazda n'a pas tort de voir grand.
|
© InfraStructures - Tous droits réservés - All rights reserved |