Dodge Caliber, un calibre compact Par Jacques Duval
L'histoire nous aura prouvé que Dodge avait des croûtes à manger avant de pouvoir penser rivaliser avec les constructeurs nippons dans le marché des petites voitures. Mais maintenant que la Néon, et tout ce qui pouvait s'y rattacher, est morte et enterrée, Dodge revient à la charge avec une compacte qui pourrait aussi bien être le plus petit VUS sur le marché. Et bien que l'idée puisse sembler loufoque, c'est peut-être la seule façon de convaincre nos voisins du sud de laisser tomber leurs gros mastodontes. Peut-être aussi que c'est la porte d'entrée la plus logique pour un manufacturier dont le nom est synonyme de camion depuis si longtemps. Calibre international Le segment des compactes est de loin le plus imposant segment en termes de ventes tous marchés confondus. C'est, de l'aveu même de Dodge, la première fois qu'ils mettent autant d'efforts pour s'emparer d'une portion de ce segment. Les premières images que j'ai vues de la Caliber me portaient à croire qu'il s'agissait d'un rejeton du Durango tant l'impression d'avoir affaire à un camion est forte. La carrure, la garde au sol et la haute ceinture de caisse sont autant d'éléments clairement inspirés de l'héritage costaud de Dodge. Les lignes de la Caliber sont définitivement un aspect de ce véhicule qui se démarquera des autres dans cette classe. La Caliber est disponible en trois version; la première, la SE, a comme plus grand mérite son prix. Avec un moteur 4 cylindres de 1,8 l développé conjointement par Chrysler, Hyundai et Mitsubishi mais qui, avec ses 148 hp, peine à mouvoir les 1348 kg de cette version. Une transmission manuelle à 5 rapports propose un étagement particulier, soit un deuxième rapport qui n'en finit plus. La deuxième version proposée et celle qui devrait être la pierre angulaire de la gamme. La SXT avec son moteur 2,0 l qui développe 158 hp est de loin mieux équilibrée que la précédente. Néanmoins, elle n'a pas la fougue de plusieurs autres voitures de la même catégorie. Il lui manque cette aisance à rentrer en courbe qui confère à ces sous compactes un agrément de conduite indéniable. Et cela est précisément relié à la manière dont la voiture réagit, victime de son propre poids. La transmission automatique offerte est une évolution de la CVT, la CVT2 (fallait y penser). On pouvait trouver la CVT (transmission à variation continue) chez d'autres manufacturiers comme Nissan avec le Murano, mais c'est la première fois qu'elle fait son chemin jusqu'au cur d'un véhicule de chez Chrysler. Elle ne faisait pas l'unanimité dans le passé, et disons qu'elle requiert toujours une certaine adaptation. Cette transmission a la particularité de n'avoir qu'un seul rapport qui évolue selon la vitesse. Il n'y a donc jamais de reprises dues aux rétrogradations des rapports (le kick down), un peu comme une transmission de motoneige. Ce qui en théorie semble bénin, nécessite en fait une bonne dose d'habitude pour ne plus surprendre. L'avantage réside dans une économie d'essence annoncée variant entre 6 et 8%, comparativement à une transmission automatique usuelle. La troisième version est la R/T. Elle est nantie d'un moteur 4 cyl. de 2,4L et 172 hp uniquement disponible avec une transmission CVT2, mais avec l'ajout du système Auto Stick, système qui permet de faire semblant de changer de vitesse manuellement. Un ajout majeur sur cette version est l'option d'une transmission intégrale. Ce qui vient confirmer le souci particulier apporté à mettre de l'avant l'aspect sécuritaire de cette voiture. Poudre aux yeux ? Finalement la Caliber est un grand pas pour Dodge et en comparaison avec des véhicules que l'on considère de la même catégorie (Mazda 3, Ford Focus et Toyota Matrix) elle rivalise difficilement au niveau de l'agrément de conduite. La transmission CVT2 est un bel ajout au point de vue de l'économie d'essence, mais elle nécessite une adaptation, car la première impression se traduit en un sentiment de manque de puissance. Son excédent de poids fait qu'elle n'a pas l'agilité en virage d'une Mazda 3, la référence de cette catégorie. En plus, l'impression de grosseur que sa ligne et sa position de conduite nous confèrent ne sont pas tellement prisées par l'acheteur de petites voitures. Cependant, si l'on considère la Caliber comme étant un petit VUS, on rejoint là les choix énoncés par Dodge dans le développement de la Caliber. Même que son poids élevé se traduit par une impression de sécurité. Une traction intégrale, une garde au sol de 17,8 cm et une ligne qui rappelle l'héritage de Dodge sont des atouts qui ne passent pas inaperçus. Tous ces points suffiront peut-être à convaincre les irréductibles qu'il est possible de trouver dans un petit contenant ce qu'ils recherchent dans un mastodonte énergivore et avec une consommation d'essence annoncée très respectable, garder intacte leur image et leur conscience.
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