Le Suzuki XL7: un "sept places" compact unique en son genre

Par Jacques Duval

 

Bien avant que Honda avec son CRV et Toyota avec son Rav4 n'arrivent sur le marché des véhicules utilitaires sport compacts, Suzuki jouait le rôle de pionnier avec ses modèles Samurai, Sidekick et Vitara. Trop petits, dotés d'un moteur généralement anémique, ces petits 4X4 ont toujours été relativement marginaux sur le marché nord-américain. Le Grand Vitara avec son moteur V6 et un gabarit un peu plus gros est une alterna-tive plus intéressante pour la personne magasi-nant dans la catégorie.

C'était sans compter sur l'engouement de nos voisins du sud pour les VUS dotés d'une troisième banquette et pouvant ainsi accommoder sept occupants. Cette configuration est le lot de gros utilitaires sports dont le gabarit permet cet ajout sans problème. C'est une toute autre histoire pour les ingénieurs de Suzuki qui n'avaient que le Grand Vitara comme élément de base. Qu'à cela ne tienne, ils ont allongé l'empattement de cette dernière de 32 cm et la longueur hors tout de 48 cm afin d'avoir l'espace intérieur nécessaire pour cette fameuse banquette. Par contre, la largeur est demeurée la même, ce qui rend l'habitacle assez peu confortable, étant relativement étroit.

Naturellement, il fallait trouver un moyen de faciliter l'accès à la troisième rangée de sièges sur un véhicule quand même relativement petit. Les sièges arrière ont été montés sur des rails pour pouvoir les déplacer facilement et permettre aux gens de prendre place à l'arrière sans trop se contorsionner. Mais puisque cette banquette est assez basse, les gens se retrouvent assis la tête entre les deux jambes. Donc, s'il est vrai que la XL7 peut accueillir sept personne, ce n'est que pour des trajets relativement courts.

Et si vous roulez avec le maximum de passa-gers, vous devrez vous résoudre à laisser bien des bagages à la maison car l'espace qui leur est réservé est très modeste. D'ailleurs, c'est le lot de tous les véhicules munis d'un troisième banc. Pour vous déplacer avec armes et bagages, vous devrez laisser les deux passagers arrière derrière vous, enlever les appuie-tête du dossier et le replier vers l'avant. Les places intermédiaires sont dans la bonne moyenne tandis que les sièges avant manquent de support latéral.

Ce tour de l'habitacle se termine par le tableau de bord qui est plus pratique qu'élégant. De plus, la texture du plastique de la planche de bord fait bon marché et les commandes sont élémentaires, notamment celles de la climatisation.

Citadine tout terrain

Cette Grand Vitara aux hormones possède un empattement plus long, ce qui augmente d'autant son confort sur mauvaise route, la norme plutôt que l'exception au Québec. Par contre, comme ce véhicule est relativement long et assez étroit, il ne possède pas toute la stabilité latérale voulue lorsqu'un vent latéral se met de la partie. Et ce même empattement allongé doit être pris en con-sidération lorsqu'on conduit hors route puisque sa partie médiane risque de racler le sol si on prend de front une bosse un peu trop prononcée. Les attaques latérales de certains obstacles sont donc une nécessité. Par contre, ce 4X4 à rouage à temps partiel se débrouille assez bien en terrain accidenté puisque le couple du moteur permet de donner un &laqno;p'tit coup» nerveux juste avant l'obstacle. À ce chapitre, ce V6 de 170 chevaux convient mieux en conduite hors route que celui du Grand Vitara même s'il doit déplacer un véhi-cule plus lourd et plus long.

Paradoxalement, c'est en conduite urbaine que le XL7 m'a semblé le plus intéressant. Les repri-ses de son moteur sont assez nerveuses pour nous permettre de se faufiler avec aisance dans la circulation tandis que l'empattement allongé compense quelque peu pour la présence d'un essieu rigide à l'arrière. De plus les rétroviseurs extérieurs sont larges et assurent une excellente vision de ce qui se passe autour du véhicule. Par contre, la forêt d'appuie-tête dans le véhicule est un irritant majeur lorsqu'on consulte le rétroviseur intérieur. On a l'impression de toujours conduire avec cinq occupants aux places arrière.

Donc, malgré les apparences, la XL7 de Suzuki brille davantage en conduite urbaine et sert davantage de taxi 4X4 que de véritable véhicule utilitaire sport bien que son comportement hors route ne soit pas à dédaigner. Ce VUS est un compromis sur toute la ligne et les résultats en souffrent. D'autant plus que son prix de vente élevé l'handicape fortement face à une palette de véhicules utilitaires sport compacts à la fois plus confortables, plus agiles et également plus agréables à conduire.

Bref, le Suzuki XL7 ne possède pas de défauts majeurs, mais il ne possède pas de qualités qui le placeraient au-dessus du lot. Il faut avoir des besoins précis pour choisir ce modèle à la place du Grand Vitara d'un encombrement moindre et propulsé lui aussi par un moteur V6. Toutefois, si vous avez besoin de plus d'espace de chargement une fois la banquette arrière abaissée et appréciez les produits Suzuki, le XL7 a des arguments qui plaident en sa faveur.

 Fiche Technique Suzuki XL7
 Type: utilitaire sport compact, 4x4
 Moteur: V6 - 2,7 litres - 24 soupapes
 Puissance: 170 ch @ 5500 tr/min - 178 lb pi @ 4000 tr/min
 Transmission: automatique à 4 rapports
 Direction: à crémaillère - assistée
 Suspension: av indépendante / arr essieu rigide
 Freins: av disques / arr tambours - ABS optionnel
 Accélérations 0-100 km/h: 9,2 secondes
 Vitesse maximale: 175 km/h
 Site internet: www.suzuki.ca
 

 

 

 

  Suzuki XL7

Laqnd Rover Freelander

BMW X5 4,4i

 Empattement: 280 cm 256 cm 262 cm
 Longueur: 466 cm 445 cm 454 cm
 Largeur: 178 cm 180 cm 168 cm
 Hauteur: 173 cm 176 cm 178 cm
 Poids: 1680 kg 1626 kg 1480 kg
 Puissance: 170 hp 175 hp 160 hp
 Pneus: P235/60R16 P215/65R16 P205/70R15
 Réservoir: 64 litres 59 litres 58 litres


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