Toyota Highlander : une familiale à tout faire

Par Jacques Duval

 

Un autre véhicule utilitaire sport de Toyota! Non, il ne s'agit pas d'une erreur. En fait, au cours des derniers mois, le numéro un nippon nous a enseveli sous une avalanche de nouveaux utilitaires sport et de camionnettes. Tous lancés dans le cadre d'un tir tout azimut de cette compagnie qui tente de devenir une compagnie de camions à part entière.

Le Highlander a suivi dans l'ordre d'apparition les Rav4 et Sequoia. Et même s'il vient en dernier, cet hybride vise le juste milieu. Dérivé de la berline Camry, ce véhicule toutes conditions routières est plus musclé que le Rav4 qui est à son tour plus urbain que le robuste 4Runner. Quant à ce dernier, c'est un 4X4 pur et dur qui doit quand même s'incliner devant l'imposant Sequoia en fait de dimensions, de prix et de raffinement.

Le Highlander est un véhicule de compromis à tous points de vue, ce qui ne donne pas toujours de bons résultats. Mais lorsqu'on apprend qu'il a plusieurs points en commun avec le Lexus RX300, cela vaut la peine de s'y intéresser de plus près.

Pour concocter un utilitaire sport intermédiaire plus axé sur l'utilisation routière que les randonnées en hors route, les dirigeants de la compagnie se sont tournés vers le RX300 qui a d'ailleurs emprunté sa plate-forme à la Camry. On boucle ainsi la boucle avec le Highlander dont l'ingénieur responsable de sa mise au point est Tsuneo Uchimoto, le même qui dirigeait l'équipe chargée de la mise au point du RX300.

Sa mission était assez simple : développer un véhicule similaire au Lexus tout en offrant un contenu légèrement moins luxueux à un prix nettement inférieur. Par contre, ce nouveau concept devait avoir une silhouette, des caractéristiques et un rapport qualité prix capable d'intéresser les acheteurs en grand nombre.

 

Le passé conjugué au présent

Dans le but d'accélérer la mise en marché et le développement de ce nouveau modèle, l'équipe responsable du Highlander s'est servie de son expérience pour concocter cette nouvelle mouture. Le fait d'utiliser une plate-forme déjà en production depuis plus de trois ans est un élément qui a des incidences marquées sur la réduction des frais de développement. Les ingénieurs sont en mesure de raffiner les éléments mécaniques, de corriger les défauts de la première génération tout en adaptant les caractéristiques du nouveau produit dans des délais très courts.

Comme la Lexus tout usage qui a servi de base, ce Toyota polyvalent est un véhicule intégrant les qualités pratiques et visuelles d'une automobile au caractère pratique d'un véhicule utilitaire sport. Il s'agit davantage d'une Camry familiale pouvant être commandée avec l'intégrale qu'un tout terrain capable de franchir ornières et obstacles, rôle dévolu aux 4Runner et au nouveau Sequoia. Dans la hiérarchie de la compagnie, il est plus cossu et plus spacieux que le Rav4 qui vise une clientèle plus jeune et moins fortunée.

Les stylistes ont bien interprété cette vocation de compromis. La silhouette est plus inspirée que celle du Sequoia, vraiment trop sobre, mais moins dynamique que celle du Rav4, nettement plus orientée vers la jeunesse. Mais si c'est réussi dans l'ensemble, il faut souligner que l'aileron arrière qui lui convient si bien et qui fait des merveilles pour son apparence est l'apanage du modèle Limited dont le prix est vraiment disproportionné par rapport aux deux autres modèle de la gamme.

L'habitacle se mérite également de bonnes notes, notamment le tableau de bord. Comme sur le Lexus RX300, le levier de vitesse est placé dans un module accroché à la planche de bord, afin de faciliter les déplacements dans l'habitacle. Les commandes de climatisation et de la radio sont localisées en plein centre et leur maniement tout comme leur positionnement sont sans reproche. Et si les cadrans circulaires juxtaposés les uns aux autres sont une réussite sur le plan esthétique, c'est moins agréable à l'usage alors que la consultation des cadrans indicateurs latéraux est assez difficile.

Comme tous les autres produits Toyota, la qualité des matériaux et de la finition est sans reproches tandis que les sièges sont confortables. De plus, la banquette 60/40 peut s'incliner quelque peu vers l'arrière en plus de se rabattre totalement vers l'avant sans avoir à enlever les appuie-tête. Détail inusité, les dossiers des sièges avant peuvent être abaissés pour former un lit plus ou moins confortable. Il faut également souligner que l'habitabilité est excellente pour la catégorie, même si les dimensions extérieures peuvent être qualifiées de &laqno;raisonnables».

 

Deux moteurs, un choix logique

Le Highlander peut être commandé avec un moteur quatre cylindres de 2,4 litres d'une puissance de 155 chevaux. Les ingénieurs ont eu la sagesse de limiter ce groupe propulseur au modèle à traction. Ce nouveau moteur s'est avéré particulièrement silencieux et doux, en grande partie en raison de ses deux arbres d'équilibrage tournant dans le sens contraire du vilebrequin mais une quinzaine de chevaux supplémentaire seraient les bienvenus...

Mais le choix le plus logique est la version à traction intégrale équipée du moteur V6 3 litres à DACT, le même qui équipe la Lexus RX300. Doux, silencieux, ses 220 chevaux sont bien adaptés à la voiture même si sa consommation, légèrement inférieure à 15 litres au 100 km, peut être jugée excessive par certains. Quant au rouage intégral, il est plus fiable qu'innovateur puisqu'il est dérivé du système utilisé chez Toyota depuis la Camry intégrale et la Celica AWD du début des années 90. Ce qui est suffisant pour affronter des routes secondaires moyennement carrossables et des routes enneigées et glacées. Cependant, la garde au sol du véhicule n'est pas assez importante pour vous permettre bien des audaces. Si tel est intention, le 4Runner est beaucoup mieux adapté à ce genre d'exercice.

Véhicule du juste milieu tant en dimensions que par ses caractéristiques, le Highlander demeure fidèle à cette perception sur la route. C'est silencieux, stable, confortable avec des accélérations et des reprises convenables. Bref, une familiale Camry avec un air de tout-terrain, sans en posséder les désavantages, avec une intégrale en prime, du moins avec le modèle à moteur V6.

Mais si le plumage de cette nippone est alléchant, son ramage est moins inspirant. C'est bien, mais comme beaucoup de modèles Toyota, les sensations de conduite sont escamotées. C'est peut-être pour épicer quelque peu la sauce que les ingénieurs ont réglé la suspension pour qu'elle fausse tressauter le volant lorsque les pneus se heurtent à un joint de dilatation de la chaussée en mauvais état. Pour le reste, c'est comme piloter une Camry familiale intégrale avec tout ce que cela a de positif et de négatif.

Dans la gamme Highlander, le meilleur choix est indubitablement le modèle avec moteur V6 et intégrale. Quant au V6 Limited son prix est nettement prohibitif.

 Fiche Technique Toyota Highlander
 Type: utilitaire sport intermédiaire, traction intégrale
 Moteur: V6 - 3,0 litres - 24 soupapes
 Puissance: 2220 ch @ 5800 tr/min - 222 lb pi @ 4400 tr/min
 Transmission: automatique à 4 rapports
 Direction: à crémaillère - assistée
 Suspension:  av indépendante / arr indépendante
 Freins:  av disques / arr disques - ABS
 Accélérations 0-100 km/h:  8,7 secondes
 Vitesse maximale:  180 km/h
 

 

 

 

  Toyota Highlander

Ford Explorer

Chevrolet TrailBlazer

 Empattement: 271 cm 289 cm 287 cm
 Longueur: 468 cm 481 cm 487 cm
 Largeur: 182 cm 183 cm 189 cm
 Hauteur: 168 cm 182 cm 189 cm
 Poids: 1760 kg 1975 kg 2087 kg
 Puissance: 220 hp 210 hp 270 hp
 Pneus: 225/70R16 225/70R16 215/70R16
 Réservoir: 75 litres 85 litres 71 litres


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