Les produits de déglaçage
des avions: toxiques pour l'environnement
En saison hivernale, la sécurité des passagers ne serait pas complète sans l'application de produits de déglaçage sur les avions. Une nouvelle publiée dans la revue New Scientist de janvier 1999, à l'effet que les solutions de déglaçage et de dégivrage peuvent être toxiques pour l'environnement, jette une lumière différente sur la perception d'innocuité accordée à ces produits. Avec une consommation annuelle estimée à 8 millions de litres dans les aéroports canadiens, le devenir de ces solutions dans l'environnement, principalement dans les cours d'eau et les nappes souterraines, a de quoi préoccuper.
Les critères environnementaux basés sur le glycol Employés pour faire fondre la neige ou prévenir la formation de glace sur les avions, les pistes et les stationnements des aéroports, les produits de déglaçage ont une formulation générale de 50 à 90% d'éthylène glycol et/ou de propylène glycol, ainsi que 10 à 20% d'additifs, tels des agents mouillants, des inhibiteurs de la corrosion, des surfactants et des agents épaississants. Étant donné l'importance relative du glycol dans la composition des produits de déglaçage, les limites de déversement permises au Canada et aux États-Unis visent uniquement ce composé chimique. Par exemple, La loi canadienne sur la protection de l'environnement spécifie une concentration de glycol maximale de 100 mg/l dans les effluents.
Les additifs en cause Pour des raisons d'avantages compétitifs, la nature des additifs est maintenue secrète par les manufacturiers. Ce sont précisément ces additifs qui ont retenu l'attention d'une équipe de chercheurs de l'Institut de recherche sur les eaux (Burlington, Ontario) suite à une différence significative entre les mesures de toxicité du glycol et celles des solutions de déglaçage. En effet, il est reconnu que l'éthylène glycol est peu toxique et se dégrade relativement facilement dans l'environnement. En fait, la biodégradation rapide de l'éthylène glycol par les micro-organismes présents dans les cours d'eau peut même engendrer des problèmes d'eutrophisation, c'est-à-dire un épuisement de l'oxygène dissous, menaçant la survie de la faune et de la flore aquatiques. À l'opposé, certains additifs, identifiés à l'aide de techniques d'analyses de pointe, ont révélé une toxicité variant entre 0,5 et 25 fois celle d'un composé typique, le phénol, sur une population de Vibrio fischeri, une bactérie marine indicatrice de toxicité. Les composés en cause sont principalement des inhibiteurs de la corrosion, utilisés également dans certaines formulations d'antigel pour automobiles, de fluides hydrauliques, de laques et de cires : les benzotriazoles et les tolyltriazoles (Figure 1). La toxicité de ces produits a déjà fait l'objet de recherches antérieures et des critères d'exposition ont été proposés, par exemple, une concentration maximale en benzotriazoles de 0,1 mg/l dans l'eau de réservoirs.
Des solutions pour une diminution de la dispersion dans l'environnement La minimisation des risques de contamination est réalisable en diminuant la quantité de produit nécessaire au déglaçage ou encore, en interceptant les rejets avant qu'ils ne migrent dans l'environnement. À cet égard, des techniques se développent telles : 1- l'installation de plates-formes avec puits récepteurs, une solution mise de l'avant par ADM (Aéroports de Montréal) qui a permis une récupération de 7 787 000 litres de produits dégivrants pour la saison hivernale de 1995-1996 (Groupe Axor Inc., Montréal, Québec) et 2- l'utilisation de radiations infrarouges pour la fonte de la glace, réduisant la quantité de solution déglaçante jusqu'à 80% (Radiant Energy, Buffalo, N.Y.) Également, des efforts de recyclage ont été concrétisés par Inland Technologies Inc. par la mise au point d'un système de traitement du glycol permettant sa réutilisation, notamment dans des solutions de lave-vitres et d'antigel pour automobiles.
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