Audi Q7, Toute garnie, extra
bébelles
Par Jacques Duval
En retard pour la danse...
Alors que ça semblait d'un naturel flagrant pour tous, Audi en
a mis du temps pour mettre un pied timide dans une mare aussi mouvementée
que celle des VUS. Un véhicule qui ressemble définitivement
à une Audi, pour le meilleur et pour le pire. Audi est probablement
l'un des derniers à s'être lancé dans le marché
des VUS de luxe et ce, malgré ses origines de traction intégrale
qui laissait présager que pour passer d'une familiale luxueuse à
un gros VUS de luxe, il n'y avait qu'un pas. En arrivant le dernier, Audi
se devait d'établir son territoire en donnant un grand coup mais
ce n'est certainement pas avec un premier pas aussi timide, que l'on fait
de bien grandes vagues.
Bien entendu, on parle ici d'un VUS de format démesuré.
Tout en courbures, il paraît encore plus gros qu'il ne l'est vraiment.
Mais qu'à cela ne tienne, lorsque l'on prend siège, on reconnaît
tout de suite que ce véhicule n'est pas issu d'une racine de camion,
mais d'une génétique de berline. L'intérieur est des
plus confortable et définitivement des plus complet en termes d'équipement.
Tellement complet, qu'il frôle parfois la console de jeu électronique,
comprenant même des lumières qui clignotent lorsqu'un véhicule
dans votre angle mort. C'est à se demander si quelqu'un ne passe
pas ses journées à imaginer quel autre "cossin"
on pourrait mettre pour sembler encore plus équipé.
La visibilité avant est nettement réduite par la ceinture
de caisse élevée, tandis que la visibilité arrière
laisse à désirer à cause de piliers imposants. J'ai
aussi remarqué que les phares au xénon n'éclairent
pas loin, comme ceux de première génération. On a bien
trouvé quelques failles dans l'assemblage de la finition, mais rien
qui justifie de crucifier l'ensemble sur la place publique.
Confortable, mais pas pour sept
Le confort est tout ce que l'on peut désirer d'une voiture des
hautes strates de luxe, mais même si la banquette arrière se
glisse vers l'avant pour libérer quelque peu d'espace pour les jambes
des martyrs dans la troisième rangée, prenez mon conseil et
n'y mettez personne... Une amitié est si vite perdue.
Un poids lourd athlétique
La conduite du Q7 est lourde certes, mais elle est appuyée par
un rutilant moteur V8 4,2 l de 350 hp. Un V6 3,6 l de 280 hp est aussi offert.
De plus, Audi annonce la venue prochaine d'un nouveau moteur V12 TDI développant
500 hp et 738 lb pi qui propulsera le Q7 de 0 à 100 km/h en 5,5 s.
On annonce tout de même pour ce moteur une consommation moyenne de
11,4 l/100 km et, signe des temps, on a fait mention d'un moteur hybride
- je le croirai quand je ferai le plein.
Dans la version mise à l'essai, le V8 poussait la consommation
moyenne confortablement au-dessus des 15 l/100 km de super, ce qui est le
lot de la plupart des véhicules de cette catérogie. Le comportement
routier est d'un aplomb redoutable, et l'on finit par s'habituer à
cette impression d'énormité qui nous surprend au premier contact.
À force de vouloir épater la galerie avec la panoplie d'équipement
disponible du bout des doigts, on finit par avoir un tableau de bord qui
devient vite rébarbatif tellement son fonctionnement est compliqué.
Même les accros de gadgets et de technologies trouveront le tout complexe
et inhospitalier.
Alors que la motorisation vole la vedette, la transmission automatique
à 6 rapports qui canalise l'énergie de ce V8 survitaminé,
est d'une douceur et d'une efficacité rarement rencontrées.
Car avouons-le, le meilleur moteur n'est rien si le mariage à la
transmission n'est pas réussi. Au bout de la ligne n'oublions pas
la traction intégrale quattro et vous avez là un véhicule
qui se conduit avec une précision à laquelle on s'attend de
la marque aux quatres anneaux.
Conclusion
Finalement si Audi avait voulu se démarquer dès son entrée
en marché, il aurait dû redéfinir le genre, ce qu'il
ne fait pas. Au lieu de ça, il décide de camper son nouveau
venu très près de ce que l'on connaît le mieux, les
voitures. On a plutôt opté pour une stratégie à
long terme qui consiste à surprendre sans prendre par surprise. Audi
a refait à sa façon ce qui était déjà
présent dans bien d'autres modèles ayant précédé
le Q7 sur le marché, tout en y ajoutant sa marque de commerce. On
peut être déçu compte tenu du temps que l'on a pris
à se décider, n'empêche que ce que l'on fait chez Audi,
on le fait fort bien. Alors si vous êtes sur le marché pour
quelque chose de complet, et que vous n'êtes pas du genre à
avoir peur de quelques groupes d'options, prenez-en note, le Q7 est disponible
tout garni, extra bébelles...
Fiche Technique |
Audi Q7 |
Type: |
utilitaire sport grand format |
Moteur: |
V8 - 4,2 litres - 32 soupapes |
Puissance: |
350 hp @ 6800 tr/min - 325 lb pi @ 3500 tr/min |
Transmission: |
automatique à 6 rapports |
Direction: |
à crémaillère, assistée |
Suspension: |
av indépendante / arr indépendante |
Freins: |
av disques / arr disques - ABS |
Accélérations 0-100 km/h: |
7,2 s |
Vitesse maximale: |
208 km/h |
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Audi Q7 |
Mercedes ML500 |
Mercedes GL460 |
Empattement: |
300 cm |
292 cm |
308 cm |
Longueur: |
509 cm |
422 cm |
478 cm |
Largeur: |
199 cm |
191 cm |
192 cm |
Hauteur: |
174 cm |
182 cm |
184 cm |
Poids: |
2480 kg |
2227 kg |
2430 kg |
Puissance: |
350 hp |
302 hp |
340 hp |
Pneus: |
265/50R19 |
255/55R18 |
275/55R19 |
Réservoir: |
100 litres |
95 litres |
100 litres |
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